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 Oh my god ҩ SCOTT

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Lou-Eva Shelton
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MessageSujet: Oh my god ҩ SCOTT   Oh my god ҩ SCOTT EmptyVen 30 Déc - 10:17


« La raison parle et le sentiment mord. »

Oh my god ҩ SCOTT Scott



« Maman, on arrive quand ? » Demanda Sarah, fatiguée par le long voyage qu'ils exécutaient. Lou-Eva releva un instant son regard dans son rétroviseur pour jeter un coup d’œil à ses deux enfants sur la banquette arrière. Sarah regardait par la fenêtre, soupirant sans cesse. Quant à Adam, il dormait pour le moment. Enfin ! Il avait pleuré pendant de nombreux kilomètres, épuisé lui aussi. Ce qui avait eu le don d'énerver tout le monde dans la voiture. L'ambiance n'était donc pas des plus agréables aujourd'hui. Cela faisait de nombreux jours qu'ils avaient prit la route depuis New-York, s'arrêtant dans un motel régulièrement afin de dormir et se laver et les enfants commençaient à saturer. Bien heureusement, ils étaient proches du but. Et il était temps, car les économies de Lou étaient bientôt à sec, ne leur permettant alors plus de se loger. Lou baissa ensuite son regard vers l'heure dans la voiture : 18h17. Elle soupira et répondit simplement : « Je ne sais pas ma chérie. » L'enfant soupira plus fort que les fois précédentes, excédée. Elle croisa ses bras sur sa poitrine et afficha alors une moue boudeuse, ne pipant plus mots. Sa mère souffla, tellement navrée d'imposer ça à ses enfants. Elle tira ensuite sur sa nuque, toute courbaturée. Elle avait mal de partout et conduire la fatiguait énormément. A la base, elle aurait voulu conduire non stop jusqu'à Santa Rosa, ne pas dormir une fois de plus pour préserver Sarah et Adam, mais elle se rendait compte au fil des heures que ce serait tout simplement impossible. Il fallait qu'elle dorme, et dans un lit ! Elle commençait à sérieusement haïr cette putain de voiture et ce fichu siège inconfortable.

Une heure plus tard, Adam se réveilla et demanda aussitôt : « On est arrivé, ça y est ? » Lou n'eut même pas le temps de répondre à sa question, Sarah la devança aussitôt : « Non et tu peux te rendormir, on arrivera pas avant l'hiver prochain au moins. » Agacée par le comportement désagréable de sa fille, Lou s'exclama : « Sarah ! Ça suffit maintenant ! On arrive demain Adam, c'est bientôt terminé ne t'en fais pas. » Mais Sarah n'en avait pas terminé avec sa mère. Les nerfs en pelote, elle reprit de plus belle : « Pourquoi on est partit si loin ? Je veux rentrer à la maison, je veux voir mes copines ! » Lou soupira, désespérée. Elle n'avait vraiment pas besoin de ça en ce moment. Elle avait besoin de soutient mais elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait en réclamer à une enfant de 5 ans. Seule depuis la disparition de Scott, elle devait tout gérer toute seule et elle avait l'impression de porter le monde sur ses épaules. Elle n'était d'ailleurs pas passé loin de la dépression au départ. Et même si elle n'était finalement pas dépressive, parfois, c'était tout comme. Néanmoins, avec le temps ses crises de larmes s'espaçaient dans le temps. Elle n'avait cependant pas retrouvé le courage de retrouver une vie sociale. Se passant une main nerveuse sur le visage, elle répondit enfin : « Tu sais très bien pourquoi on est partit Sarah. Je ne pouvais plus rester à New-York. Premièrement mon salaire n'était pas suffisant pour vivre décemment là-bas. Et deuxièmement, j'ai trop de mauvais souvenirs rattachés à cette ville. J'avais besoin de couper les ponts, de partir. Et croyez-moi, vous allez adorer la campagne ! C'est bien mieux que la ville, je vous le promet. Et vous allez retrouver pleins de copains, copines. » Adam, visiblement tout excité demanda : « Y aura pleins d'animaux maman ? » Lou se mit à sourire, se détendant. Elle hocha la tête et déclara : « Bien sûr qu'il y en aura. Et on va avoir un appartement où vous aurez chacun votre propre chambre. Et on pourra avoir un nouveau chien, promis ! » Sarah restait boudeuse, mais Adam lui était bien plus enthousiaste. Le regard de Lou s'abaissa sur son compteur et elle fut alors attirée par la lumière rouge de la jauge d'essence. Elle s'exclama alors : « MERDE ! Faut que j'trouve une station d'essence et vite. » Adam se mit à rire et déclara : « Maman elle a dit un gros moooot ! » Lou se rectifia aussitôt et se mit à guetter une station sur le bord de route.

Environs 45 minutes plus tard, la voiture se mit à tousser et Lou fut obligée de se mettre sur le bas côté jusqu'à ce qu'elle n'avance plus du tout. Lou était devenue toute pâle. Les deux mains sur son volant, elle fixait un point lointain, le regard vide, dépitée. Toute seule sur cette route déserte, la nuit qui allait tomber, plus d'essence, aucun numéro à contacter pour l'aider... elle craqua. Elle vint enfouir son visage entre ses mains et se mit à sangloter. Et lorsque Lou se mettait à pleurer, c'était terrible. Car elle se remettait subitement à penser à tout un tas de choses, ce qui ne faisait que l'enfoncer encore plus. Et là, en plus de tout le bordel entrainé par la disparition de Scott et le fait qu'elle soit coincée au milieu de nul part, elle repensait à son père. Décédé il y avait peu d'une crise cardiaque. Elle pleura près de 20 minutes ainsi, inconsolable. Ses deux enfants s'étaient calmés et se regardaient, ne sachant pas quoi faire. Ce fut Sarah qui réagit finalement. Elle se détacha et se glissa entre les deux sièges pour passer devant. Elle vint ensuite entourer sa mère de ses bras en lui murmurant : « C'est pas grave maman. C'est rigolo de dormir dans la voiture. » Lou échappa un petit sourire entre ses larmes et serra sa fille contre elle, déposant un baiser sur sa joue porcelaine. Quelques instants plus tard, elle était calmée. Elle s'essuya le visage, les yeux rougis par les larmes. Elle sortit alors de la voiture et alla dans le coffre. Elle en extirpa un paquet de gâteaux et revint le donner aux enfants et alluma la radio pour les distraire un peu. Malheureusement, elle ne pourrait faire ça éternellement si elle ne voulait pas en plus décharger sa batterie. Puis, elle attrapa son sac-à-main et claqua la portière, elle soupira et prit appuie contre la voiture. Elle attrapa son paquet de cigarette et s'en alluma une. Elle s'était mise à fumer de façon occasionnelle depuis le "départ" de Scott. Elle jeta un coup d’œil par la vitre à l'intérieur de la voiture. Sarah et Adam mangeaient joyeusement. C'était déjà ça. La tête baisée, elle contourna la voiture et vint s'asseoir sur le capot de la voiture, balançant ses jambes dans le vide. Quelques minutes plus tard, elle entendit le bruit d'un moteur arriver. Lorsqu'elle réalisa que le véhicule c'était arrêté sur le bas côté, Lou retrouva espoir. Pourvu que se soit quelqu'un qui puisse l'aider ! Elle se leva du capot et jeta son mégot par terre, l'écrasant avec sa chaussure pour l'éteindre. Elle se retourna pour aller à la rencontre de la personne. L'homme était de dos et refermait sa portière. Et lorsqu'il se retourna... Stupeur. Lou s'arrêta aussitôt, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Elle vint placer sa main droite devant sa bouche alors que la gauche prenait appui sur la voiture. Elle se mit à trembler d'émotion, n'en croyant pas ses yeux. Elle s'était souvent imaginé leurs retrouvailles. Et elle avait toujours pensé qu'elle lui sauterait au cou. Mais la surprise la clouait sur place. Le souffle court, son cœur semblait exploser dans sa poitrine. Bientôt ses jambes ne purent plus la porter et elle dû s'accroupir, toujours appuyée contre la voiture. Elle aurait voulu dire quelque chose, mais les mots se coinçaient dans sa gorge. Il lui fallut quelques instants pour reprendre son souffle et finalement elle trouva la force de se relever. Face à lui, elle bredouilla d'une toute petite voix : « Je.. Scott.. c'est.. oh mon dieu ! » Elle se mit subitement à sourire tandis que des larmes de joie et de soulagement vinrent inonder ses joues en silence. Elle finit par se précipiter contre lui et entoura son cou de ses bras. Le serrant de toutes ses forces contre elle, elle lui murmura : « Je le savais.. tu étais toujours vivant ! Je le savais, je l'ai toujours su ! Oh merci mon dieu, merci ! » Pauvre Lou... Tellement loin de la vérité.

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Scott Shelton
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MessageSujet: Re: Oh my god ҩ SCOTT   Oh my god ҩ SCOTT EmptyVen 30 Déc - 15:37

La vie de cowboy, telle qu'on se l'imaginait et telle que Scott l'avait souvent fantasmé lorsqu'il était enfant, n'était, en réalité, pas si paisible que ça. Loin de ne faire que passer son temps accouder à un bar, une pinte de bière à la main, où à la barrière d'un enclos, une clope au bec, être cowboy c'était aussi prendre soin de toutes sortes de bétail quand ces derniers partaient en transhumance. Il s'agissait là de gagner sa vie, d'obtenir de quoi mener sa barque durant les quelques mois de l'année vides de toutes transhumance pour pouvoir tenir jusqu'à la saison prochaine, où d'autres éleveurs auraient besoin de ses services pour garder leurs troupeaux. Organisation et prévoyance étaient donc de mise, même si Scott devait bien reconnaître que ce genre de contraintes qu'il fallait penser et prévoir n'avait rien à voir avec celles auxquelles il avait eu à faire de par le passé. Qu'était-ce, après tout, de parcourir quelques dizaines de kilomètres pour se rendre au Texas et signer dès maintenant les contrats qui le lierai aux éleveurs du coin pour la saison prochaine en comparaison de la pression et des enjeux colossaux qui avaient pesé sur ses épaules et qui avaient très largement contribué à la formation de son ulcère à l'estomac lorsqu'il était treader à New York et que la moindre de ses signatures mettait en jeu des capitaux aux nombres de chiffres vertigineux ? Rien, absolument rien, se répétait-il sereinement derrière le volant de sa Jeep, tandis qu'il retournait chez lui après une journée de négociations rondement menées, que l'autoradio diffusait un air de country et que le soleil déclinait à l'horizon. Ici, loin de la ville et loin du rendement comme raison de vivre, tout était plus calme, plus simple, plus appréciable. L'hiver avait beau pointer le bout de son nez, les températures douces et tièdes restaient fidèles au poste. Le temps passait, serein, paisible, n'altérant en rien la beauté des paysages qui ne souffraient d'aucune prolifération de buildings ou de stations de métro bruyantes et sur-fréquentées. La vie suivait son cours, tout simplement, comme un fleuve tranquille que rien n'aurait su inquiéter.

Et puis, parfois, il y avait des couacs qui semblaient vouloir rappeler à l'être humain sa condition d'étranger en ces terres arides et sauvages. Des couacs comme les pannes d'essence par exemple, qui avait cloué plus d'un voyageur sur le bord de la route avant cette voiture que Scott venait de repérer sur le bas côté et qui semblait en rade, au beau milieu de nul part. Toujours disposé à aider son prochain et porté par la fibre de la solidarité qui lui faisait se dire qu'on ne pouvait pas laisser quelqu'un seul sur le bord d'une route si peu fréquenter que cette parcelle de la 66 juste avant la nuit, c'est tout naturellement qu'il se gara quelques mètres plus loin avant de couper le moteur et de descendre de sa Jeep. Lorsque des pas dans son dos lui indiquèrent que le propriétaire du véhicule avançait à sa rencontre, il prit son air le plus avenant pour entamer la conversation sur un « Besoin d'aide peut-êt ... » qu'il n'eut pas l'occasion de terminer d'articuler correctement car la surprise qui vint lui sauter à la gorge au moment où il se retourna pour faire face à la personne en détresse le rendit tout simplement rendu aphone. S'il était, quelques secondes auparavant, aussi serein qu'un cowboy solitaire en route pour rentrer chez lui pouvait l'être, cela ne fut radicalement plus le cas lorsqu'il reconnu, les lèvres entrouvertes par la surprise, le visage de Lou-Eva qui lui faisait face et qui semblait faire preuve de gros efforts pour ne pas elle-même suffoquer sous le coup de l'étonnement. Aussi impassible qu'elle n'était expressive, il resta figé dans un immobilisme parfait tandis qu'après avoir chassé son trouble, sa femme se jetait à son cou, la voix pleine de soulagement. Les bras ballants, le cœur dans l'estomac et l'estomac coincé dans la gorge, Scott sentit les larmes de joie de Lou tomber sur sa chemise et couler le long de sa peau brunie par le soleil tandis qu'une avalanche de souvenirs et de culpabilité jusqu'alors soigneusement refoulés s’abattaient sur lui en lui donnant l'impression de perdre pieds.

Bien incapable de réagir, comme déconnecté de la réalité - alors que c'était tout simplement cette dernière qui venait de le rattraper et de faire voler en éclats les deux années de rêves et de fantasmes de gosse dans lesquelles il avait pensé refaire sa vie - Scott ne sembla pas capable d'exprimer la moindre émotion. La seule parole qui lui échappa fut prononcée comme dans un rêve, ou un cauchemar, sans qu'il se sente réellement maître de ce qu'il disait, ni foncièrement concerné par la situation. Comme si un pilote automatique venait de se mettre en marche pour continuer d'avancer tandis qu'il avait, pour sa part, l'étrange impression d'être tomber en panne de cerveau dès l'instant où son passé l'avait de nouveau regardé dans les yeux. « Lou ... Qu'est-ce que tu fais là ? »
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Lou-Eva Shelton
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MessageSujet: Re: Oh my god ҩ SCOTT   Oh my god ҩ SCOTT EmptyLun 2 Jan - 14:59


Mais la joie de Lou se transforma bien vite. Scott restait parfaitement immobile, les bras le long du corps attisant alors l'étonnement et l'incompréhension chez la jeune femme. Elle resta néanmoins encore un moment à le serrer contre elle, incapable de résister à l'explosion de joie dont elle était victime à cet instant. Elle aurait voulu le recouvrir de baisers, pouvoir se pendre à ses lèvres à nouveau, passer ses mains sur son visage, dans ses cheveux, le regarder pendant des heures... Mais il lui suffit de voir le visage de son mari pour comprendre que quelque chose n'allait pas. Plantée face à lui, ses mains posées sur ses épaules, elle fronça doucement les sourcils alors que son regard se faisant interrogateur face à la mine dépitée de Scott. Peut-être était-ce la surprise qui le clouait sur place ? C'était certainement ça, n'est-ce pas ? Quoi d'autre de toute façon ? Mais, comme si elle pressentait un danger, ses entrailles se retournèrent dans son ventre, de façon assez douloureuse. Elle releva une main, la déposant sur la joue de Scott, redécouvrant avec plaisir le contact de sa peau contre la sienne. Un bonheur malheureusement d'assez courte durée... « Lou ... Qu'est-ce que tu fais là ? » Déstabilisée par sa question, Lou demeura tout d'abord silencieuse. Comment ça qu'est-ce qu'elle faisait là ? Son regard s'assombrit, et son sourire se dissipa progressivement. C'était tout ce qu'il trouvait à lui dire à cet instant ? Et n'était-ce pas plutôt à elle de lui poser cette question ? C'était lui qui avait disparu, LUI ! Pas elle. La main qu'elle avait posée sur la joue du garçon retomba doucement, venant alors heurter le jean de Lou-Eva. Elle baissa les yeux un instant, songeuse. Encore chamboulée elle avait dû mal à faire le tri dans ses pensées et les mots se bloquaient dans sa gorge. Finalement, elle revint se blottir contre lui, entourant sa taille de ses bras et posant sa tête contre son torse. Retrouvant un peu de contenance, elle finit par répondre : « C'est plutôt à moi de te poser cette question Scott... Deux ans. Ça fait deux ans que tu as disparu ! Que c'est-il passé ? Est-ce que tout va bien ? » Incapable d'imaginer un seul instant qu'il puisse être partis volontairement, la jeune femme s'imaginait déjà le pire. Elle releva lentement la tête, son visage n'étant plus qu'à quelques centimètres du sien. Son regard descendit jusqu'à ses lèvres, désireuse de s'en emparer, plus que jamais. Mais l'attitude si froide et distante de son mari l'en dissuada, la bloquant totalement. Quand soudain, la portière arrière de la voiture s'ouvrit. « Mam.. ? ... PAPA ! » Sarah bondit alors de la voiture, poussant un long cri de joie et courut vers son père, les bras tendus en avant, complètement euphorique et rapidement suivit par son petit frère qui titubait sur ses courtes jambes. Lou se détacha alors de Scott, essuyant ses larmes du revers de la main et souriant. Les deux enfants se jetèrent contre leur père, s'agrippant à lui de toutes leurs petites forces, réclamant ses bras. Adam n'avait qu'un vague souvenir de son père puisqu'il n'avait qu'un an lorsque celui-ci était partit. Mais Sarah elle s'en souvenait parfaitement et n'avait eu de cesse de le réclamer depuis son départ. Lou déclara alors : « Si tu savais combien tu leur a manqué... » Tendre, la jeune femme pencha la tête sur le côté, les regardant avec un amour infinis. Cela faisait deux ans qu'elle priait pour pouvoir assister à un tel spectacle. Mais quelque chose était différent, quelque chose ne collait pas et Lou ne comprenait pas encore. Observant Scott, elle se retrouvait soudainement tiraillée entre soulagement, joie et inquiétude. Quelque chose n'allait pas, elle le sentait.
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MessageSujet: Re: Oh my god ҩ SCOTT   Oh my god ҩ SCOTT EmptyLun 2 Jan - 17:06

Elle avait beau se positionner à quelques centimètres de lui, son visage tout droit tourné vers le sien et ses mains sur ses épaules, Scott avait toutes les peines du monde à bien intégrer l'idée que Lou puisse effectivement se trouver là, sur cette route à des centaines et des centaines de kilomètres des voies New Yorkaises auxquelles elle était rattachée, dans son esprit. La réalité de sa présence dans son univers au sein duquel il évoluait en solitaire depuis deux ans semblait bien trop perturbante et beaucoup trop annonciatrice de tempêtes en perspective pour qu'il puisse l'accepter aussi facilement. Interdit et toujours sonné de l'intérieur, Scott se contenta donc de se laisser faire tandis que Lou revenait se blottir tout contre lui et que la poigne avec laquelle elle l'enserrait - comme pour l'empêcher de partir - n'avait absolument rien d'imaginaire. Cette impression de chute qui s'était emparée de lui dès lors qu'il avait reconnu le visage de sa femme sembla s'intensifier. Et il tombait, tombait, tombait ... Si vite qu'il ne tarderait pas à percuter le sol ; si vite que son cœur s'affolait et qu'une espèce de sixième sens jusqu'alors insoupçonné s'était réveillé pour lui dire de fuir, de partir, vite, avant de se cracher et que tout ceci soit devenu beaucoup trop réel pour qu'il puisse encore l'oublier en se répétant que ça n'avait été qu'un rêve qu'il avait fait en piquant du nez derrière le volant de sa Jeep, sur le chemin du retour.

« C'est plutôt à moi de te poser cette question Scott... Deux ans. Ça fait deux ans que tu as disparu ! Que c'est-il passé ? Est-ce que tout va bien ? » Maintenant ! C'était maintenant qu'il fallait partir, et vite ! Seulement ... Il n'eut ni le temps de répondre, ni celui de se dérober, qu'un autre élément - plus perturbateur et plus violent que tous les autres encore - venait déjà de faire son entrée en la personne de Sarah. Sarah dont le visage rayonnant de bonheur courait dans sa direction, tout de suite suivi de celui de Adam qui avait tellement, tellement grandi depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. Cloué sur place, terrifié, Scott se sentit abandonné lorsque Lou s'écarta pour mieux le confronter à la réalité du temps qui passe et des liens du sang qui ne s'effacent pas. Lorsque sa fille se jeta sur lui en s'agrippant à ses vêtements comme une araignée pour grimper jusqu'à ses bras, une impression de chaleur cuisante s'empara de Scott et sembla faire fondre le couche de glace qui l'avait jusqu'alors rendu pire qu'inexpressif. Choqué et troublé à la fois, il sembla, le temps d'une étreinte, complètement perdre le Nord de sa nouvelle vie et pressa contre lui les corps de ses deux rejetons. Adam n'était pas plus lourd qu'une plume que Sarah avait l'odeur de Lou. Elle avait toujours eu la même odeur que sa mère. Bave, larmes et cris de joie cristallins semblèrent se mélanger pour permettre d'anesthésier la peur le temps d'une poignée de secondes uniquement remplies d'amour et de soulagement. Le soulagement de les savoir en vie, en bonne santé, heureux et parfaitement développés.

Et puis, soudain, la culpabilité refit surface sous les traits de la réplique de Lou. Scott releva les yeux vers elle. Son regard rendu brillant par l'arrivée des enfants sembla s'éteindre un peu lorsqu'il constata, pour la première fois depuis qu'il l'avait face à lui, à quel point sa femme avait l'air fatigué. Son ascenseur émotionnel qui venait de grimper une bonne dizaine d'étages en quelques secondes redescendit d'un cran car il savait lire dans les yeux de Lou l'inquiétude qu'elle ressentait mais que les enfants, trop petits et trop insouciants, n'étaient pas capables de deviner. Alors, à regret, il reposa sa fille et son fils par terre en s'accroupissant pour faire taire leurs protestations. Hors de question de se disputer devant les enfants pensa-t-il, sombrement. « Chuuuuut ! » Fit-il en prenant un air de conspirateur comme il le faisait jadis dès qu'il voulait se mettre Sarah dans la poche. Il était étonnant, d'ailleurs, de voir comme ses réflexes de père lui revenaient vite. « Papa connaît un endroit magique pour les enfants sages ... » Expliqua-t-il avec suspens. « Et vous savez ce qu'il y a là-bas ? » « Des bonbons ! » « Des jouets ! » « Nooooon ... Des ... PONEYS ! » De nouveaux cris d'hystéries accueillirent la nouvelle. Il avait de toute évidence visé juste en supposant que sa fille, comme toutes les gamines de son âge, adorait les chevaux. « Si vous êtes sages, on ira faire du poney. » La réplique fit mouche, les deux petits monstres se transformèrent instantanément en parfaites icônes de vertu.

Profitant de ce calme retrouvé, Scott se redressa pour se tourner vers Lou. Il avait l'une des mains de chacun de ses gosses dans les sienne lorsqu'il reprit la parole : « On va prendre ma voiture si tu veux bien. Quand on sera arrivés au ranch, on appellera la dépanneuse pour qu'elle ramène la tienne. » Il n'avait plus l'habitude de penser pour un groupe. L'emploi du " on " sonnait étrange à ses oreilles. Cela dit, la nuit commençait sérieusement à tomber et il fallait réagir vite avant que les enfants ne s'endorment. Quoi qu'on en dise, les réflexes de protection paternelle n'avaient pas pris la poussière en deux années d'absence. « Prend la clé dans ma poche. » Termina-t-il en tendant la hanche vers la jeune femme, faute de pouvoir libérer l'une de ses mains pour fouiller lui-même dans son jean. « On doit pouvoir caser le siège bébé à l'arrière et vos affaires dans le coffre. Je me charge du transfert si tu veux bien ouvrir les portières. » Il avait conscience du regard interrogateur que sa femme posait sur lui, des explications que ce dernier semblait réclamer et de la nécessité poignante de mettre les choses au clair au plus vite mais ne pouvait y répondre que par des coups d’œil furtifs destinés à lui faire comprendre que le moment était mal choisi pour s'expliquer et qu'il y avait trop d'oreilles innocentes pour les entendre, présentement.


Dernière édition par Scott Shelton le Mer 11 Jan - 10:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oh my god ҩ SCOTT   Oh my god ҩ SCOTT EmptyLun 9 Jan - 14:56


Oubliant le temps d'un instant toutes ses questions et ses doutes, Lou se contentait de profiter du magnifique spectacle que lui offrait Scott et ses enfants. Ses doigts vinrent doucement essuyer les larmes qui s'échappaient de ses yeux et toutes les traces qu'elles avaient laissées sur ses joues. Reprenant son souffle, elle ne pouvait s'empêcher de sourire face à une telle scène de tendresse et de joie. Et pendant quelques secondes, tout ceci lui mit du baume au cœur. Elle se sentait soudainement légère, comme si tous ses ennuis étaient subitement terminés. Comme si désormais, tout allait rentrer dans l'ordre et tout allait très bien se passer. Mais cette sensation, malheureusement, ne dura pas éternellement. La réalité lui revint brusquement en plein visage, faisant s'estomper son sourire si enjoué. Elle tentait néanmoins de continuer à faire bonne figure, afin de ne pas inquiéter ni intriguer les enfants. Ils venaient de retrouver leur père et pour rien au monde elle n'aurait voulu gâcher ce moment. Surtout que Scott semblait lui aussi ravi de les revoir. Bien plus qu'elle en tout cas, qui n'avait pas eut droit à la moindre étreinte. Une vérité blessante qui commençait à lui tirailler les entrailles et lui tordre le palpitant. Il y avait cette incompréhension qui grimpait en elle et qui faisait naitre une peur douloureuse. Comme si elle pressentait un danger quelconque. Elle croisa ses bras sous sa poitrine, inspirant un grand coup dans l'espoir de se vider l'esprit. Un nouveau sourire vint étirer ses lèvres lorsqu'il leur parla de poneys. Évidemment, il suscita aussitôt l'enthousiasme chez les enfants qui se mirent à crier et à sautiller dans tous les sens, impatients. Mais étrangement, le sourire de Lou se tordit pour laisser place à une mine amère. Elle ressentit une pointe de jalousie totalement inattendue, qu'elle tenta tant bien que mal de faire disparaitre. Cela faisait deux ans qu'elle galérait avec les enfants et que, faute de moyens, elle s'était retrouvée obligé de leur refuser des tas de plaisirs. Et lui, il réapparaissait miraculeusement et leur offrait des tours de poneys. La sensation d'être une mère pitoyable lui sauta à la gorge et une flopée de larmes remonta jusqu'à ses yeux. Elle parvint à les maitriser, s'interdisant formellement de pleurer pour ça. Tentant de se faire une raison, elle se traitait d'idiote en silence, se trouvant parfaitement égoïste d'avoir de telles pensées. Elle était bouleversée, voilà tout, il fallait qu'elle se calme.

Scott redressa alors, tenant les enfants dans chacune de ses mains. Leurs regards se croisèrent et malgré son teint blême et ses cernes, Lou tenta de lui offrir un sourire convaincant. Tenta. Mais le regard que posait Scott sur elle, si distant, lui nouait la gorge. « On va prendre ma voiture si tu veux bien. Quand on sera arrivés au ranch, on appellera la dépanneuse pour qu'elle ramène la tienne. » Lou resta parfaitement silencieuse et se contenta de hocher la tête pour approuver. Le ranch, hein ? Elle déglutit alors que ses prunelles se faisaient plus dures et sévères. Visiblement, la vie ne semblait pas être trop difficile pour lui. Il n'avait pas l'air d'avoir été kidnappé, maltraité et dans l'incapacité de donner des nouvelles. Elle se redressa, soudainement froide et aussi distante que lui. Une colère qu'elle ne connaissait pas commençait à monter en elle, tempêtant en silence pour le moment. « Prend la clé dans ma poche. » Il vint placer sa hanche en avant pour lui faciliter la chose. Les yeux de Lou glissèrent jusqu'à sa poche, mais elle resta parfaitement immobile, totalement perdue dans ses pensées. Ce fut la voix impatiente de Sarah qui la ramena sur terre. « Viiite maman ! On doit aller voir les poneys ! » Lou tiqua et cligna des yeux et offrit un sourire un peu forcé à sa fille avant de s'approcher de Scott et de s'emparer de la clé dans un geste sec et tremblant, tandis qu'il ajoutait en même temps : « On doit pouvoir caser le siège bébé à l'arrière et vos affaires dans le coffre. Je me charge du transfert si tu veux bien ouvrir les portières. » Dans un réflexe qu'elle ne put contrôler, Lou planta son regard dans le sien et d'une voix claquante elle lui répondit aussitôt : « Je peux très bien le faire, j'ai l'habitude maintenant. » Cela jeta un grand froid et même les deux enfants firent le silence, levant vers elle leurs grands yeux surpris. Se sentant soudainement coupable -et le regard de Scott n'arrangeait pas les choses- elle se calma et balbutia alors : « Je... Non, va s'y occupe toi des enfants plutôt. Ça leur fera plaisir. » Après quoi, elle se détourna aussitôt d'eux et alla jusqu'au véhicule de Scott, les entendant marcher sur ses traces. Elle se mordit la lèvre inférieure, complètement perdue et dépassée par les évènements. Elle ouvrit les portières et laissa Scott commencer à les installer pendant qu'elle retournait à la voiture.

Elle s'empara du siège d'Adam et revint le donner à Scott avant de commencer à vider le coffre de leurs millions d'affaires. Le dos cassé et les jambes meurtries, elle continuait malgré tout sans se plaindre. Désireuse de lui prouver qu'elle pouvait très bien se démerder toute seule et qu'elle n'était pas du tout une mauvaise mère. Scott ayant finit avant elle, il vint l'aider à transférer les deux sacs restants et Lou ne pipa pas mot. Elle referma ensuite la voiture et vint prendre place à l'avant du véhicule de Scott, à ses côtés. Toujours silencieuse, elle s'attacha et se redressa dans son siège, toute tendue et nerveuse. La situation était tout simplement trop difficile pour elle. Retrouver l'homme qu'elle aimait depuis des années et le sentir lui glisser entre les doigts, c'était horrible et particulièrement douloureux. Elle tourna la tête, posant son regard sur le paysage depuis la vitre de sa portière. Derrière, les enfants s'agitaient dans tous les sens, lui meurtrissant les oreilles et l'excédant au plus haut point. Elle finit par se retourner et déclara, d'une voix posée certes, mais autoritaire : « On a encore de la route j'imagine, et il fait bientôt nuit. On ne fera pas de poneys ce soir, alors essayez de vous calmer et de dormir un peu ça ne vous fera pas de mal. » Aussitôt, Sarah se mit à protester mais elle fut très vite coupée par sa mère : « Hein ?! Mais non, papa il a dit que.. » « SARAH ! J'ai dit non ! » La petite grommela mais finit par obtempérer et le silence ce fit dans le véhicule. Fixant la route à travers le pare-brise, Lou croisa à nouveau ses bras sous sa poitrine et pinça les lèvres. Elle était épuisée, fatiguée, lasse, chamboulée... Trop d'émotions se mélangeaient dans son corps et la rendait alors irritable. Elle s'excuserait auprès de Sarah demain. Et Scott avait plutôt intérêt à ne pas venir la contrarier. Elle demanda finalement : « C'est ton ranch ? » Attention, question piège...
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Scott Shelton
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MessageSujet: Re: Oh my god ҩ SCOTT   Oh my god ҩ SCOTT EmptyMer 11 Jan - 10:58

Le claquement des portières qu'on referme après s'être installé sur les sièges du véhicule dans l'optique du départ firent sursauter Scott. Il avait beau se trouver derrière le volant sensé représenter le signe de son leadership et de son contrôle aussi bien sur leur petit groupe que sur la situation, jamais impression d'être autant dépassé par les évènements n'avait été si forte. Au lieu de se sentir parfaitement à son aise dans le rôle du père et de l'époux conducteur, il sentait l'habitacle de la voiture se transformer en bulle étanche de souvenirs et de reproches que le silence glacial de Lou entretenait avec efficacité. Le temps d'un instant, il hésita à mettre le contact, pensant égoïstement au fait que ramener sa famille au ranch désacraliserait le caractère unique et personnel du lieu, mais les rires des enfants aux visages desquels son regard s'accrocha par le biais du rétroviseur l'empêchèrent de penser une seconde de plus en mode individualiste. Il ne pouvait décemment pas leur demander de descendre et les laisser sur ce bord de route ; sa morale ainsi que l'affection qu'il leur portait à tous les trois semblait exclure tout net cette révoltante alternative au problème qui se posait à lui. Alors, en silence, presque résigné par ce qui s'apparentait de plus en plus, à ses yeux, à un retour de flamme en terme de responsabilités à assumer lorsqu'on avait une vie de famille, il démarra sa jeep et emprunta le chemin du retour, chargé d'un bagage qu'il n'avait pas quelques minutes auparavant ...

Silencieux, il ne se rendit compte de son propre mutisme que lorsque la voix de Lou fendit l’air pour réprimer les enfants. « On a encore de la route j'imagine, et il fait bientôt nuit. On ne fera pas de poneys ce soir, alors essayez de vous calmer et de dormir un peu ça ne vous fera pas de mal. » « Hein ?! Mais non, papa il a dit que.. » « SARAH ! J'ai dit non ! ». A ces mots, Scott s’interdit de protester ou d’intervenir car il gardait gravé en lui, quelque part dans le for retranché de sa personnalité, le réflexe de former avec Lou un duo de parents qui affichaient une solidarité infaillible face aux caprices de leurs enfants, quoiqu’il arrive et même lorsque, comme c’était le cas ici, ils n’étaient pas vraiment d’accord sur la décision à prendre vis-à-vis de ces derniers. Toujours se soutenir, toujours. Quitte à s’expliquer en haussant le ton par la suite, à l’abri des regards enfantins et des oreilles innocentes. Il en allait de leur crédit et de leur autorité à chacun, comme ils en avaient souvent parlé et comme ils étaient tombés d’accord pour ne pas se contredire en public, histoire d’instaurer une politique de linge salle qui ne se lavait qu’en privé, jamais en public. Or, du public, c’était précisément ce que Scott aurait apprécié d’avoir autour d’eux tandis que le compteur de kilomètres lui annonçait qu’une demi-heure à peine les séparait de leur point d’arrivé. Avec un auditoire autour d’eux, il aurait pu compter sur le fait que Lou n’attaque pas de front, mais dans l’intimité de la voiture et maintenant que les gamins boudaient au lieu d’écouter, il s’avait que l’approche était imminente. « C'est ton ranch ? » Bingo, pensa-t-il en accusant le coup, trop informé sur les techniques de sa femme pour ne pas deviner le piège à loup qui se cachait derrière l’aspect anodin de la question. Pensif, il se donna un chrono de 700 mètres au compteur avant de répondre, histoire de savourer les dernières secondes de bénéfice du doute avant que la sentence ne tombe que qu’il ne sache avec assurance que c’en était fini de l’affection dans le regard de Lou et qu’elle le considérerait désormais comme un connard fini. « Oui. » Finit-il par avouer, sans chercher à mentir, puisqu’il n’avait jamais su le faire (encore moins face à elle) et que, de toute façon, mentir à ce propos n’aurait absolument rien changé à la tragique fatalité des perspectives d’avenir toutes plus explosives les unes que les autres qu’il présentait déjà pour le moment de leurs explications, dans le salon dudit ranch, après que les enfants aient été mis à l’abri. En revanche, il ne relança pas la conversation, conscient de la blesser avec son mutisme et désolé d’avoir à lui infliger ça, mais plus conscient encore que parler plus aurait été prendre le risque de voir exploser sa colère dans l’habitacle beaucoup trop étroit de la voiture pour la contenir entièrement. Alors, dans un silence plus pesant que jamais et avec une angoisse montant crescendo, il regarda les kilomètres défiler tandis que la route les rapprochait toujours plus du ranch. Enfin, lorsqu’il s’engagea dans l’allée de ce dernier, Scott sentit sa respiration flirter avec l’apnée pure et simple que provoquait chez lui l’appréhension des explications. Jamais il n’avait pris la peine d’imaginer ce que donneraient des retrouvailles fortuites. Jamais il n’avait essayé d’anticiper sur ce genre de coup du sort et, désormais, il le regrettait amèrement. Soudain, la vie qu’il avait vécue seul et loin de tout durant les deux dernières années lui apparue sous une dimension nouvelle, avec un goût de liberté et d’insouciante d’autant plus prononcé qu’il savait pertinemment que c’en était fini de ce temps là.

Entre temps, les enfants, épuisés, s’étaient endormis de dépit et, lorsqu’il coupa le contact après avoir retiré sa ceinture de sécurité, son premier regard fut jeté par-dessus son épaule en direction de son fils qu’il s’émerveilla tristement de retrouver si beau et si paisible dans son siège bébé. Puis il adressa un coup d’œil à Lou, suivit d’un hochement de tête en direction de Sarah, comme pour inviter sa femme à s’occuper de la petite fille tandis qu’il descendait déjà de la jeep pour ouvrir la portière arrière et prendre Adam dans ses bras. Tant pis pour les affaires, ils les déchargeraient demain, l’heure n’était plus au déménagement désormais, coucher les gosses, c’était tout ce qui comptait. Calmement, il verrouilla la jeep et la contourna pour rejoindre Lou et lui ouvrir le chemin jusqu’à la porte d’entrée de son habitation. Arrivé sur le seuil, il hésita une nouvelle fois, puis finit par soupirer avant d’introduire la clef dans la serrure et de s’effacer afin de libérer le passage pour sa femme. Voilà, New York l’avait rattrapé, Santa Rosa n’existait déjà plus.
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MessageSujet: Re: Oh my god ҩ SCOTT   Oh my god ҩ SCOTT EmptyLun 23 Jan - 13:01


« Oui. » Lou avait son regard fixé sur lui, se faisant culpabilisante. Elle se redressa dans son siège, lâchant un ricanement mélangé à un soupire. Discret, amer. Elle hallucinait. Il se foutait de sa gueule, ce n'était pas possible. Elle prit une grande inspiration et souffla, lèvres tremblantes de colère. Elle préféra alors détourner le regard, trouvant subitement la proximité avec son mari (enfin si on pouvait encore appeler ça ainsi) tout à fait insupportable. Elle posa son coude contre sa portière, puis sa joue dans sa main, regardant la route défiler sans même la voir. La gorge serrée, l'estomac noué, ses pensées étaient sombres. Partagée entre le chagrin et la haine, Lou n'y voyait plus trop clair. Elle n'arrivait pas à y croire, tout ceci lui semblait totalement irréel. Il avait recommencé une nouvelle vie, ailleurs ? Loin d'eux ? POURQUOI ? Et pourquoi sans rien dire ? Pourquoi les avoir abandonnés comme ça ? Pourquoi leur avoir fait mal, pourquoi les avoir foutu dans une merde immense ? Est-ce qu'elle avait fait quelque chose de mal ? Avait-elle été une mauvaise épouse ? L'avait-il seulement aimé un jour ? Des milliers de question lui heurtaient l'esprit, lui donnant la migraine. Chamboulée, elle avait conscience que ce n'était pas vraiment le moment de réfléchir à tout ça. Que se torturer avec des questions et des suppositions n'amènerait à rien. Attendre. Elle avait bien attendu deux ans, alors pourquoi pas une heure encore ? Encore de longues minutes coincée dans cet habitacle, à ses côtés. L'entendre respirer, le voir bouger, sentir son odeur. Toutes ces choses lui donnaient la nausée et l'apaisait en même temps. Un paradoxe qu'elle haïssait plus que tout. Comment cet homme, cet étranger au volant d'une jeep avait-il pu partager sa vie pendant 10 ans ? Elle n'arrivait pas à réaliser que c'était bien le même homme, son Scott. Toujours gentil, toujours calme. Un homme bien, un homme bon. Mais il y avait visiblement une part de lui qu'elle ignorait. Un côté plus sombre qui lui avait ôté toute culpabilité à abandonner sa famille. Lâche, traitre. Voilà sous quel visage il lui apparaissait à cet instant. Elle s'en voulait même d'avoir fondu en larmes dans ses bras, heureuse de le retrouver. Une joie de toute évidence non partagée. Cette pensée lui éreinta le cœur dans une douleur fulgurante. La vérité était trop dure à accepter.

Finalement, après un trajet qui lui sembla interminable la voiture pénétra dans l'allée d'un ranch. Un ranch qu'elle détestait déjà. La mâchoire serrée, elle ne fit aucun commentaire et ne prit même pas la peine d'observer les lieux. Il gara la voiture et lui désigna Sarah de la tête. Lou se contenta de détourner les yeux et de sortir de la voiture à son tour, silencieuse et froide. Elle ouvrit la portière du côté de Sarah et la détacha, la prenant doucement dans ses bras. Elle caressa ses cheveux un instant, si triste pour elle. Triste finalement de lui avoir offert un père qui s'en était allé. Si triste. Elle referma la portière et prit dans le coffre un sac de voyage contenant le strict nécessaire pour passer la nuit. Puis elle lui emboita le pas, le suivant vers ce qui semblait être l'habitation principale. Il lui tint la porte et Lou passa sans un regard. Ils montèrent ensuite à l'étage et Scott la conduisit dans une chambre annexe, avec un lit double. Ils déposèrent les enfants dedans, leur retirèrent chaussures et manteaux et les bordèrent doucement afin de ne pas les réveiller. Sans l'attendre, Lou quitta la pièce et redescendit en bas, dans le salon. Elle n'osait même pas regarder autour d'elle, redoutant d'y voir la photo d'une nouvelle femme joliment encadrée et posée sur un meuble quelconque. Elle s'installa sur l'un des accoudoirs du canapé et entendit Scott revenir au même moment. Elle ne le regardait pas, le regard perdu dans le vide. Elle ne lui laissa pas le temps de parler, commençant d'une voix évasive : « On a d'abord cru à un enlèvement. Chaque jour je guettais, attendant une lettre de rançon ou quelque chose dans le genre. Mais au bout de deux semaines, la police m'a clairement dit qu'il y avait autre chose. Que si c'était un enlèvement et qu'il n'y avait pas de demande de rançon, tu n'étais certainement plus vivant. Puis j'ai pensé que tu avais pu avoir un accident et perdre la mémoire. On ne retrouve pas tes papiers, on ne sait pas qui tu es, aucune solution pour remonter jusqu'à nous. Puis j'ai pensé que tu avais eu un accident et que tu n'y avais pas survécu et que ton corps était introuvable. Mais cette idée était insupportable. Alors je me suis inventée des tas de scénarios pour expliquer ton absence. Chaque jour j'espérais te voir revenir. Lorsque j'ai du vendre l'appartement, j'ai même laissé ma nouvelle adresse aux nouveaux propriétaires au cas où tu reviendrais. Mais en fait... » Elle se leva et fit quelques pas dans le salon. Elle tourna un peu sur elle-même, bras écartés pour désigner l'ensemble de la pièce. Dans un rire nerveux elle termina : « En fait tu t'es payé un ranch ! » Elle se mit à rire de plus belle, comme incontrôlable. La tension retombait brusquement. Elle se laissa finalement tomber dans le canapé, cessant brusquement de rire. Pâle et fatiguée, elle tourna la tête vers lui, dégoutée. « Pendant deux ans j'ai prié chaque soir pour toi. Y a même pas de mot pour désigner l'être que tu es. » Ses yeux s'assombrirent, accusateurs. « Pourquoi ? POURQUOI ? » Le cri lui échappa, lui brûlant la trachée et lui coupant le souffle. Elle détourna la tête, cherchant à se calmer, la respiration saccadée. La colère grondait sous sa peau et elle sentait qu'elle risquait de perdre les pédales à chaque instant. C'était trop dur.

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