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 a deadly pie, please Δ feat abbie.

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Andreas C. Purcell
Andreas C. Purcell

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MessageSujet: a deadly pie, please Δ feat abbie.   a deadly pie, please Δ feat abbie. EmptyVen 30 Déc - 19:50



« a girl came up to me in a bar and said she wanted to be my apple pie. i wish i'd said something cool, but i was stunned. » jason biggs



Une Bugatti Veyron noire ne passait pas inaperçue dans les grandes villes, encore moins lorsqu'elle traversait à toute vitesse une bourgade telle que Santa Rosa. Le véhicule flanchait par-ci par-là, grillait les maigres feux rouges sans se soucier des limitations et de la route en elle-même. A croire que le conducteur n’en avait cure et qu’il prenait décidément un malin plaisir à créer la cacophonie dès son arrivée. Andreas roulait depuis de nombreux jours à la recherche d’une ville calme et agréable, pas vraiment peuplée, et dans laquelle il séjournerait quelques mois afin de réfléchir au parcours entier de sa vie. Cela faisait trois ans qu’il avait quitté sa famille en orchestrant sa mort. Ses parents lui avaient toujours dit qu’il était obligatoire de respecter le code de la route, mais à l’époque, Andy était jeune. Il n’avait jamais écouté ses géniteurs sur un quelconque sujet, jugeant que c’était à lui et à lui seul de faire ses choix dans l’avenir. Il n’avait accepté l’intervention de ces derniers que sur le plan professionnel, mais aujourd’hui, qui pouvait dire si Andreas aurait fait un bon expert-comptable ? Il était doué pour les calculs, les chiffres et les problèmes datant du collège... Ce qui le passionnait depuis la nuit des temps, c’était la musique et la littérature. Le jeune homme se souvenait encore de l’immense bibliothèque dans laquelle il séjournait presque constamment, de ces vieux livres qu’il collectionnait en harcelant son père jusqu’au crépuscule. Il arrivait encore à percevoir le toucher des pages anciennes, la fragrance des vieilleries, ses ouvrages préférés. Cependant, ce temps était révolu et Andreas avait considérablement changé. Il s’était barré de la demeure familiale en volant de l’argent pour être suffisamment riche sans avoir à travailler, et surtout, surtout, il avait « emprunté » la Bugatti Veyron à son paternel.

Il était tard le soir, quand il décida de rester à Santa Rosa après avoir terminé son inspection. Elle correspondait parfaitement à ses critères et il songeait y rester pour un bon moment. Andreas entendit son ventre émettre un son désespérant : il n’était pas alimenté depuis de plusieurs heures. Néanmoins, même si le jeune homme avait tantôt connu une dépression qui l’empêchait de se nourrir et bien qu’il ait repris un poids normal pour sa taille, quelques séquelles habitaient encore son âme et il n’écoutait plus les désirs de son propre corps. Le jeune homme avait fait déraper sa bagnole pour ensuite la garer devant un vieux fast food datant des années quarante. L’endroit semblait miteux, mais cela attirait étrangement Andreas : il avait toujours eu un goût prononcé pour les endroits vieillots. Il s’observa dans le rétroviseur : sa peau mordorée faisait ressortir l’émeraude de ses yeux. Ses cheveux bruns n’étaient plus extrêmement courts et il ne s’était pas rasé depuis quelques jours. Il ressemblait à un séducteur. Andy tendit l’oreille pour savourer la symphonie de Beethoven qu’il écoutait depuis quelques minutes, déjà. Elle semblait lui susurrer de sortir et de ne pas avoir peur ; que tout se passerait bien et qu’il n’avait qu’à ouvrir trois-quatre fois la bouche pour satisfaire son organisme et partir par la suite.

Andreas sortit enfin de sa Bugatti Veyron et s’assura qu’elle était bien fermée. Il observa son reflet face à sa voiture grâce à la lumière d’un vieux lampadaire qui était proche de lui. Le jeune homme était vêtu d’un ensemble noir très luxueux. Il avait l’allure parfaite et on s’attarderait simplement sur lui pour critiquer son côté noble qu’il n’abandonnerait jamais. Ainsi, ce fut d’une démarche gracieuse qu’il activa le pas vers l’entrée du fast food, car il commençait à avoir froid. Andy poussa la porte avec prestance et observa les lieux : il n’y avait personne. Le coin était désert, hormis un vieil homme qui semblait s’être endormi et une fille qui nettoyait l’une des dernières tables. « Sans doute une serveuse. » songea Andreas. Elle était plutôt jolie, pensait-il. La jeune fille avait le teint pâle et des yeux aussi bleus que du saphir. Son fin visage était encadré par une chevelure blonde, attachée, qu’il devinait pourtant longue. L’inconnue semblait fatiguée de nettoyer les meubles, à tel point qu’elle inspirait presque la pitié à Andy. Doucement, le jeune homme jeta un coup d’œil à sa montre : il était extrêmement tard. La gamine s’attendait probablement à quitter les lieux et non recevoir un nouveau client. Le jeune homme soupira et s’excusa poliment : « Je suis désolé, je ne pensais pas qu’il était si tard et que vous alliez fermer. » Andreas la considéra quelques instants : elle lui disait vaguement quelque chose...
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Abbie E. Weiss
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MessageSujet: Re: a deadly pie, please Δ feat abbie.   a deadly pie, please Δ feat abbie. EmptyVen 30 Déc - 21:23




what can i get you ?



Le dernier client était un vieil homme qui mangeait tranquillement le repas que la belle blonde lui avait servi un peu plus tôt. Il était quasiment sourd et Abbie avait dû hurler « qu’est-ce que je vous sers » afin qu’il entende. La nuit avait pointé le bout de son nez depuis un bon moment déjà, et il n’y avait pas un chat dans le petit fast-food où la jeune femme travaillait. À part ce vieillard, bien entendu. Abbie nettoyait les tables tout en regardant le firmament parsemé d’une poussière blanche, l’esprit songeur. Elle espérait avoir bientôt fini sa journée, que cet homme finisse rapidement son repas afin qu’elle puisse déguerpir le plus rapidement d’ici. C’était un très vieil endroit, les tables faites de bois grinçaient dès lors qu’on s’asseyait dessus, ou même, qu’on les touchait. Cela faisait déjà un mois qu’elle travaillait ici, et elle était assez rémunérée pour pouvoir se nourrir et mettre de l’essence dans sa vieille voiture qu’elle aimait tant. Aussi, elle pensait à sa vie. Abbie était toute seule, toujours toute seule. Cette solitude ne l’avait guère dérangée plus que ça, mais parfois, elle ressentait un certain manque. Elle était une âme égarée et solitaire, qui recherchait quelqu’un, ou quelque chose, afin de l’aider à ne pas se noyer. Car oui, la belle blonde était en train de se noyer dans cette amère mélancolie, cette solitude rongeuse. Elle aurait aimé être une cette fille heureuse, un sourire scotché sur le visage et qui respirait la joie de vivre, mais elle n’était qu’une jeune femme au cœur bousillé, au passé douloureux. Elle soupira, le cœur lourd. Elle n’avait personne. Elle était seule, et cet endroit vide ne l’aidait en rien.

« Abbie, il n’y a quasiment plus personne, tu vas pouvoir rentrer chez toi. » dit son patron qui venait de faire une apparition furtive. Elle acquiesça d’un signe de tête, en guise de remerciement en quelque sorte. « Tu vas pouvoir rentrer chez toi. » Elle n’avait pas de maison. Elle n’avait plus de maison. Elle n’avait plus de vie et errait dans les motels les plus proches. Elle s’ennuyait à mourir. Mais elle était loin de Newport, et c’était ce qu’il l’importait plus. Elle était à des kilomètres de ces vieux démons, et cela apaisait son cœur. Elle venait de finir de nettoyer une table, il ne lui en restait plus qu’une –et celle du vieil homme- et elle pourrait partir le plus rapidement d’ici afin de tomber dans les bras de Morphée. Dehors, le vrombissement d’un moteur retint son attention et elle leva la tête et y découvrit une superbe Bugatti Veyron de couleur noire. Abbie s’attarda quelques secondes sur cette sublime voiture, puis soupira, déçue. Un nouveau client, elle n’allait pas pouvoir rentrer tout de suite. Elle continua ce qu’elle était en train de faire puis jeta une œillade au vieil homme : il avait presque fini. Elle espérait alors de tout cœur que le prochain client ne serait pas trop gourmand et se contenterait d’un café, ou d’une petite part de tarte. La porte grinça et elle ne prit même pas la peine de le regarder. Elle pensait que cela devait être encore un homme plein aux as et prétentieux comme jamais, certainement pas très beau et qui compensait le néant dans son cœur par l’argent. La belle blonde avait nouée sa crinière en une haute queue de cheval et elle avait le vieux tablier qu’elle était obligée de vêtir pour son travail. On pouvait dire qu’elle n’était pas dans sa plus belle tenue, mais elle restait pour le moins éblouissante. Son visage de poupée avait gagné en maturité mais elle conservait ses traits enfantins qu’elle avait toujours possédés. Ses deux prunelles d’un bleu étincelant étaient toujours aussi pétillantes et son regard de fauve toujours présent, plus intriguant que jamais.

« Je suis désolé, je ne pensais pas qu’il était si tard et que vous alliez fermer. » lança alors l’homme, d’une voix rauque mais néanmoins douce. Pourquoi tu t’es ramené alors, t’as pas vu qu’il faisait nuit ? songea-t-elle. Cependant, elle s’efforça d’afficher un rictus accueillant et fit face à l’homme. Elle fut surprise de par sa beauté et cette grâce qui émanait de lui. Il n’était aucunement laid comme elle l’avait pensé, et ses deux prunelles émeraude étaient à couper le souffle. D’ailleurs, ces dernières lui avaient rappelé quelque chose, un vieux souvenir enfoui dans les tréfonds de son esprit. Elle n’arrivait pas à se souvenir quand, ni où, mais elle était pratiquement sûre de l’avoir vu quelque part. Elle reprit rapidement ses esprits, ne voulant pas passer pour une folle à le considérer de la sorte, avec ce regard aussi perçant ; et lui répondit le plus calmement possible : « Ne vous en faites pas, prenez donc un siège, je ne vais pas tarder à venir prendre votre commande. » On pouvait facilement distinguer l’agacement dans sa phrase, malgré qu’elle ait tenté d’être le plus accueillante possible. Elle finit de nettoyer la dernière table, puis se dirigea vers le vieillard qui avait fini son assiette. « Voulez-vous un dessert, monsieur ? Ou bien un café, peut-être ? » Malgré le fait qu’elle s’adresse au vieil homme, elle ne put s’empêcher de jeter un furtif regard à son nouveau client : elle le connaissait, elle en était sûre et certaine.


Dernière édition par Abbie E. Weiss le Sam 31 Déc - 16:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: a deadly pie, please Δ feat abbie.   a deadly pie, please Δ feat abbie. EmptyVen 30 Déc - 23:57



« i learned at a very early age, the easiest thing in the world is to tell the truth, and then you don't have to remember what you said. it has nothing to do with morality, just remembering what you said. » robert evans



Andreas l’observa un peu plus. Ses prunelles vertes rencontrèrent l’azur de ses yeux de façon brutale. Il la connaissait, il en était sûr ; mais la connaissait-il dans ce monde cruel ou dans celui des songes ? C’était la question qu’il n’avait de cesse de se poser depuis ces vingt dernières secondes. Hélas, le jeune homme n’arrivait pas à s’en souvenir et cela lui donnait mal à la tête. Il fronça des sourcils en passant une main sur son visage pour retrouver une quelconque énergie. Andy était épuisé et le froid ne l’avait pas aidé. Pendant des jours et des jours, il avait traversé la route en compagnie de la symphonie de Beethoven sans s’arrêter et sans véritablement dormir. Il était beaucoup trop paranoïaque pour avoir l’idée de se poser afin que son corps se repose. Il le recouvrait d’ailleurs d’épaisses couches de vêtements pour ne pas qu’on l’aperçoive, car ce dernier le répugnait. Il avait la sensation que même en étant purifié, son parfum naturel serait nauséabond et qu’il repousserait aisément les autres. Il appréhendait même l’instant où il devrait se défaire de sa veste, car bien que l’endroit soit rustique, la température du fast-food était ambiante et passer du froid au chaud ne lui facilitait pas la tâche.

Lorsque le jeune homme sortit de ses esprits et que sa vision cessa d’être troublée, il remarqua que la jeune fille le considérait d’une manière constante et presque agressive. Ses yeux bleus lui faisaient mal au cœur et un nœud vint se nouer à l’intérieur de son abdomen. Au fond, Andy n’avait jamais été très fort. Il n’avait manifesté de la puissance et du courage qu’une seule fois dans sa vie : simplement quand il avait songé à Rose pour se sortir de sa propre dépression. Elle lui manquait. Terriblement. Il se sentait encore maladivement coupable, mais il avait l’impression qu’elle était encore vivante. Andreas la sentait près d’elle, il avait le goût de ses lèvres imprimé sur les siennes dès lors qu’il se réveillait d’un mauvais rêve. C’était comme si toutes les nuits, il s’en allait la retrouver et qu’il vivait ce qu’il n’aurait jamais l’occasion de vivre. Peut-être que si elle n’avait pas été morte, il ne serait pas tombé aussi bas ; peut-être que si elle n’avait pas été morte, il n’aurait jamais eu à devenir cette personne qu’il n’aimait pas. Quand il s’imaginait l’avenir en faisant abstraction de son décès et en songeant qu’elle était vivante, Andy ne pouvait s’empêcher de sourire, mais aussi de pleurer intérieurement. Si Rose avait encore été de ce monde, Andreas savait qu’il aurait lâché ses études pour tenter sa chance dans la publication d’un livre, qu’importait ce que ses parents auraient dit. Sans doute auraient-ils mal vécu dans ses débuts, mais ils auraient vécu. Ils auraient été ensemble jusqu’à ce que Rose en décide autrement, car le jeune homme ne se serait jamais lassé d’elle. Elle avait été là pour le relever de toutes les épreuves, de l’absence de Charles, mais aussi de sa situation familiale. Quand elle était partie, c’était son cœur qui était parti aussi. Son pauvre cœur qui avait pris froid.

La serveuse avait cessé de le regarder et il se mordit la lippe en fixant un endroit quelconque. Le plafond était aussi miteux que l’endroit, Andreas pensait bien qu’il ne tarderait pas à s’écrouler. « Ne vous en faites pas, prenez donc un siège, je ne vais pas tarder à venir prendre votre commande. » Sa voix était doucereuse, presque enfantine. Le timbre était calme, mais le jeune homme sentit qu’elle était agacée et il le comprenait bien. Une partie de lui murmurait qu’il fallait s’en aller, car il dérangeait et qu’il n’aimait pas cette sensation d’être en trop dans n’importe quelle situation. A sa plus grande surprise, Andy s’avança pourtant d’un pas lent vers le bar en zinc et y prit place dans un coin tranquille. Il n'avait toujours pas retiré sa veste. Il la regarda nettoyer activement la dernière table et demander au vieil homme s’il souhaitait un dessert, ou quelque chose dans le genre. Andreas ne put s’empêcher de ricaner intérieurement, espérant que ce dernier l’énerverait d’autant plus, mais il ne savait pas pourquoi il désirait tant qu’elle s’énerve. Peut-être qu’une femme énervée faisait ressortir son charme ? Le jeune homme ne savait pas vraiment. Après tout, sa première expérience amoureuse avait été Rose et il n’avait plus touché au sexe féminin jusqu’à aujourd’hui. Andy avait parfois eu l’idée de côtoyer des prostituées afin d’assouvir ses désirs, mais il se rendait compte à quel point ne pas faire l’amour n’était pas si dérangeant que cela. Il se souvenait de la fois où il s’était vraiment rendu dans une rue mal fréquentée de New York et où une belle-de-nuit l’avait accosté. Andy la revoyait en image : une très belle jeune femme. Sa chevelure rousse l’avait rapidement séduit et ses yeux d’or encore plus, mais au moment de passer à l’acte quand il l’emmena dans une chambre d’hôtel et qu’elle était en train de lui retirer sa chemise, Andreas l’avait stoppée en lui disant qu’il ne pouvait pas. Au fond, son corps n’avait appartenu qu’à Rose et qu’à Rose uniquement. Le jeune homme lui avait demandé de se rhabiller et l’avait payée d’une importante somme d’argent. Il se rappelait lui avoir dit de trouver un travail plus saint et meilleur, puis au moment de l’abandonner dans sa propre chambre, la jolie rousse lui avait dérobé un baiser.

Malgré les erreurs qu’il avait accumulées au cours de son existence, Andreas avait gagné une très grande maturité en voyageant. Oh, certes ! il était toujours aussi enfantin lorsqu’il s’agissait de parler de romans et d’auteurs célèbres, toujours aussi paranoïaque en croyant que les flics étaient à ses trousses constamment, et toujours aussi froid envers les autres pour ne pas qu’on le cerne, mais il avait grandi. Le jeune homme voyait les choses d’un point de vue différent et tentait de diminuer ce côté pessimiste qui subsistait encore trop chez lui. C’était peine perdue, mais il essayait en croyant bien faire. Lorsque l’on parlait d’amour autour de lui et qu’il repensait à Rose ou à cette prostituée, Andreas ne pouvait s’empêcher d’avoir l’âme pure en se promettant de n’avoir de relations intimes qu’avec l’être aimé.

Une vague de chaleur le pénétra et Andy s’attarda sur le menu posé sur le comptoir, bien qu’il soit toujours perdu dans ses pensées. Pourquoi songeait-il à tout cela ? Est-ce que Santa Rosa le faisait réfléchir à tant de sujets, ou bien était-ce la nuit ou la température fraîche de l’extérieur ? Il n’en savait rien. Ainsi, il trancha sur son choix concernant la lecture de la carte et opta pour une tarte aux pommes en sentant son ventre crier famine une seconde fois. Un café ne serait pas de refus non plus, songea-t-il en soupirant d’aise. Son choix étant fait, Andreas retira délicatement l’alliance qui siégeait à son doigt et la posa juste devant lui. Il la considéra de nombreux instants, ne sentant même plus le regard furtif de la jeune fille. Le jeune homme ne tarda pas à entendre un silence pesant, le vieil homme semblait s’être décidé : il était malheureusement parti. A présent, il ne restait plus que la demoiselle et lui-même. Son dernier client. Andy releva les yeux et se tourna vers la serveuse : « Une tarte aux pommes et un café, s’il vous plaît. » Sa voix était étrangement douce et il lui semblait s’endormir au fil du temps qu’il passait ici. C’était paisible.
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Abbie E. Weiss
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MessageSujet: Re: a deadly pie, please Δ feat abbie.   a deadly pie, please Δ feat abbie. EmptySam 31 Déc - 16:25




don't you let me go, let me go tonight...



Le vieil homme n’avait rien demandé de particulier, avait payé sa part et s’en était allé assez rapidement, au plus grand soulagement de la belle blonde. Il ne restait plus que l’homme qui venait de faire son apparition il y a peu. Il lui rappelait tellement quelque chose. Un souvenir douloureux. Elle ne savait guère de quoi il s’agissait, mais à chaque fois qu’elle posait son regard sur lui, le siège de ses émotions se compressait. Elle nettoya la table du vieillard, puis s’avança vers son dernier client. « Qu’est-ce que je vous sers, alors ? » Elle était fatiguée et cela s’était ressenti lorsqu’elle avait prononcé cette phrase. Néanmoins, on ressentait toujours une certaine douceur. L’homme se tourna et Abbie ne put s’empêcher de plonger son regard dans le sien. « Une tarte aux pommes et un café, s’il vous plait. » demanda-t-il alors. « Je vous apporte ça de suite, monsieur. » répondit la belle blonde. Elle se dirigea vers la cuisine et mit la cafetière en route. Elle s’appuya contre le mur, et ferma les yeux l’espace d’un instant. Elle était épuisée, lasse de voir des clients complètement ivres, pervers, stupides. À vrai dire, ce dernier client qu’elle avait aujourd’hui ne la gênait en rien –bien qu’il soit venu trop tard. Il était calme et poli et cela lui changeait. Ce dernier était mystérieux, et elle désirait à tout prix percer l’énigme qu’il était. Oui, elle était persuadée de l’avoir croisé quelque part. Dans une de ces ruelles sombres à Newport, lorsqu’elle errait dans la rue ? Elle ne savait guère ; et la fatigue l’empêchait d’éclairer tout ça. Elle jeta un œil à l’horloge : elle affichait onze heures et demie. L’endroit était ouvert jusqu’à minuit, et Abbie espérait très fort ne pas avoir d’autre client.

Elle était seule, et sans savoir pourquoi, elle songea à Jake. Elle l’aimait toujours, malgré elle. Il lui manquait terriblement, et malgré ce qu’il lui avait fait, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir des sentiments à son égard. On n’arrête pas d’aimer quelqu’un qu’on a aimé de tout son cœur. Elle versa le café chaud dans une tasse d’un blanc nacré et y ajouta un peu de chantilly, afin de lui donner un goût crémeux. Elle déposa à côté deux sucres et glissa une cuillère dans le liquide brulant. Par la suite, elle découpa délicatement une part de tarte aux pommes et la déposa dans une assiette. Elle apporta le tout à l’homme qui attendait patiemment sa commande. « Voilà pour vous, monsieur. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le demander. » Elle prit place à côté de lui, lasse de cette journée qui avait été dure. Le silence régnait, mais il n’était en rien gênant. Il était très reposant et Abbie en avait bien besoin. La belle blonde soupira et jeta un coup d’œil à l’homme. Il y avait une bague, en face de lui. Elle était belle et brillait de mille feux. La belle détourna son regard : après tout, cela ne la regardait pas. Mais elle était fascinée par cet homme et n’avait de cesse de se poser des questions à son égard : elle le connaissait, oui… Mais qu’elle était donc son identité ? Abbie dénoua ses cheveux et sa longue crinière blonde retomba en cascade contre son dos. Elle soupira une dernière fois : la jeune femme était épuisée, la vie l’abimait de plus en plus, elle avait tellement mal au cœur… Jake, jake, jake… Ce nom n’avait de cesse de résonner dans sa boite crânienne.
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MessageSujet: Re: a deadly pie, please Δ feat abbie.   a deadly pie, please Δ feat abbie. EmptyDim 1 Jan - 6:41



« sometimes, when one person is missing, the whole world seems depopulated. » alphonse de lamartine


Je n’ai jamais tenté de qualifier ma douleur. Je ne trouvais pas la force de la rechercher dans mon cœur, elle était beaucoup trop constante et beaucoup trop abondante pour que je la sente. A l’époque de mes vingt ans, je me souviens avoir été si mélancolique que je me rapprochais trop près de la mort. Je la sentais dans chaque recoin de mon corps, à tel point que je m’étais habitué à la souffrance. Je l’accueillais à bras ouverts comme si elle demeurait ma seule et unique amie sur Terre. J’attendais mon heure arriver comme un animal qu’on aurait mené ironiquement à l’abattoir sans qu’il ne comprenne ce qui allait lui arriver. Les ténèbres éternelles. J’étais vide de toute émotion et je passais mes journées dans ce fauteuil en espérant voir un oiseau tomber du firmament pour témoigner que la vie n’avait pas changé, qu’elle était tout simplement restée la même : aussi amère et cruelle que les ailes brûlées de mon envol. Les minces chances que je reprenne un jour confiance en moi étaient perdues, mais surtout ! surtout je périssais sous le regard d’inconnus qui siégeaient chaque soir à mes côtés. Une femme me contait des récits religieux, deux hommes me visitaient fréquemment tout en s’énervant l’un contre l’autre et des enfants me parlaient de choses que je ne connaissais plus. Je me souviens qu’après la fin de ma véritable vie, mon existence avait pris un tournant différent qui constituait à dépérir jusqu’au restant de mes jours artificiels. Je regrettais mon passé qui devenait de plus en plus vague et de plus en plus invisible pour mon âme brisée par l’usure du temps. Je me haïssais tout entier de ne pas avoir su dire au revoir à l’amour de ma vie et je me détestais encore plus de ne pas avoir su lui dire les bons mots avant qu’elle ne s’en aille. J’aurais voulu lui crier de rester et lui offrir mon cœur pour qu’il batte de mille feux et qu’elle soit encore vivante aujourd’hui, aspirer son sang pour lui redonner son bien dans un baiser passionné, lui hurler que j’avais besoin d’elle et que sans elle, justement, je n’étais rien. Je n’étais rien, si ce n’était qu’un petit tas de poussière. Lorsque j’observais la situation d’une façon différente, il me semblait avoir attendu toute une vie entière pour me rendre compte qu’elle était un ange tombé du ciel. J’avais la sensation de ne plus vivre, de ne plus savoir comment mon corps fonctionnait. Ce qui battait à l’intérieur de ma poitrine n’était pas mon cœur, c’était le résonnement d’un tambour qui prendrait fin lorsque je ne verrai plus rien. Aujourd’hui, je ne sais plus que respirer l’amertume des tempêtes, on a crucifié mon cœur de mille plaies ouvertes. Je ne suis plus rien, je ne suis plus. Je suis le néant, je suis le vide qui subsiste un peu plus chaque jour sur notre terre. Et mon cœur, mon pauvre cœur dans tout cela, il hiberne pendant des siècles à la recherche d’un remède...

La serveuse venait d’élever la voix pour lui dire qu’elle lui apporterait rapidement sa commande. Andreas la suivit du regard et l’observa activer la cafetière de laquelle s’écoulait un liquide sombre et brûlant. Le jeune homme huma délicatement l’odeur qui exhalait de la machine en fermant les yeux. Il eut un léger sourire aux coins des lèvres, puis il rouvrit les paupières. La fragrance du café l’envoûtait et avait don de l’apaiser. Andy songea à sa famille qui l’avait initié au thé depuis son plus jeune âge, mais il avait toujours eu une préférence pour cette autre saveur : c’était plus fort et plus noir. C'était lui. Or, il s’avérait qu’Andreas aimait ce qui était acrimonieux ; il en raffolait presque. La jeune fille venait de regarder vers l’horloge du fast food : il était tard. Quand il s’en rendit compte une nouvelle fois, le jeune homme respira profondément et une partie de lui murmura que ce n’était pas grave et qu’il n’était pas un client si désagréable que cela. Des clients mignons, ça ne court plus les rues depuis longtemps, entendait Andreas dans sa tête. Il se massa machinalement le front et fixa de nouveau sa bague. Elle brillait encore, elle n’était pas vieille. Andy tendit l’oreille et sentit l’inconnue près de lui. Elle venait de verser le café dans une tasse immaculée de blanc, tout en recouvrant la surface noire d’une crème chantilly afin d’adoucir le goût. L’odeur s’intensifia et il l’huma une seconde fois en remerciant d’un murmure la serveuse. Elle déposa deux sucres et glissa la cuillère à l’intérieur. Par la suite, elle s’occupa de lui couper un morceau de tarte aux pommes qui semblait appétissante. Son ventre émit un faible gémissement. « Voilà pour vous, monsieur. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le demander. » venait d’annoncer la jeune fille tout en prenant place à côté de lui. Premièrement, le jeune homme se débarrassa des deux morceaux sucrés en les faufilant dans une poche de sa veste qu’il n’avait toujours pas retirée, puis il retira l’argenterie en la posant parallèlement à lui. Il veilla à ce que sa bague ne soit pas salie, puis sa main gauche s’empara du récipient en le ramenant jusqu’à sa bouche. Je n’avais pas demandé de chantilly, s’énerva-t-il intérieurement. Néanmoins, Andreas se calma, car cela n’était pas mauvais. Pas trop mal, constata-t-il en reposant la tasse sur le comptoir. L’amertume du café s’imposait pourtant dans son palais en palpitant légèrement. Andy se sentit rapidement mal à l’aise et comprit qu’il lui restait encore un peu de chantilly au-dessus de sa lèvre supérieure. Il ne pouvait pas la retirer en passant sa langue, cela n’était guère gracieux et il trouvait cela répugnant. Andreas sentit la honte lui monter jusqu’au cerveau et sa paranoïa s’accentua lorsqu’il s’imagina que la serveuse allait se moquer de lui. Il soupira. « Une serviette. » demanda-t-il à grande vitesse et en baissant des yeux. « S’il vous plaît. » se força-t-il à dire. Le jeune homme la sentit s’exécuter et il se débarrassa rapidement de la crème sur son visage en ne souhaitant même pas s’imaginer avec une telle horreur accolée à sa peau d’or.

Quand il releva les yeux, Andy se rendit compte qu’elle était en train de regarder sa bague. Il souffla, hocha la tête et lui lança un sourire stupide du coin des lèvres, comme pour la remercier de tout ce qu’elle faisait depuis le début. J’ai peur de me rappeler d’elle, pensa-t-il en plongeant une nouvelle fois son regard céladon dans le sien. Il se sentait mal à l’aise qu’elle soit près de lui, à le regarder comme un individu normal. Au fond, se doutait-elle qu’il était brisé, torturé, malade, aussi, et qu’il avait commis un meurtre en orchestrant sa propre mort auprès de sa famille ? Il en doutait. La serveuse venait de dénouer ses cheveux et l’hypothèse d’Andreas s’avéra être vraie : une longue cascade recouvrait désormais le long de son dos. Le jeune homme l’entendit soupirer, mais il n’en fit rien et but une nouvelle gorgée de sa liqueur. Andy s’attarda quelques secondes sur la pâtisserie, mais plus il la regardait et plus il ne se sentait pas capable de l'avaler. Il pouvait sentir à l’intérieur de son ventre une douleur atroce qui le contraignait à avoir une mauvaise vision en plus d’avoir attrapé froid, mais il ne bougeait pas. C’était comme si ses mains étaient paralysées et qu’il ne pouvait plus effectuer un seul geste. « Pardonnez ma question, mais... » débuta Andreas d’une voix douce qui ne lui ressemblait visiblement pas. « Connaissez-vous un hôtel, non loin d’ici ? Je n’ai pas eu le temps de me renseigner en arrivant ici et je ne sais pas où loger cette nuit. » finit-il par dire en se concentrant sur elle.

Lorsqu’il la regardait, la haine s’emparait d’Andy. Elle travaillait toute la journée, elle n’avait pas souvent le temps de songer à sa vie. Elle était comme libre.
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