Face to Face ▬ Kessy

Il était aux alentours de dix-neuf heures trente, ce soir là, lorsque Scott claqua derrière lui la porte de son ranch pour se rendre chez Kessy. Avec un bouquet de fleurs des champs à la main - parce qu'il avait deviné, avec le temps, qu'elle aimait beaucoup ça, les fleurs - il avançait d'un bon pas dans le soleil couchant tandis que ses bottes soulevaient des nuages de poussière à chacune de ses foulées. La terme aride du coin était une véritable plaie pour ceux qui avaient toujours vécu dans les milieux aseptisés des grandes villes, mais pas pour Scott qui préférait mille fois la poussière et la chaleur du Nouveau-Mexique à la froide propreté New Yorkaise. Jamais, à New York, il ne se serait fait inviter par une voisine après que son fils, fou de joie d'avoir passé un après-midi cavalier en compagnie du cow-boy, ait fait un véritable caprice pour avoir son copain trentenaire à leur table, pour souper, tout comme il n'aurait probablement jamais pu espérer entretenir, dans cette ville au sein de laquelle il avait été treader durant des années, enfermé dans un monde de superficielle, de profit et d'intérêt, une amitié aussi forte et solide que celle qu'il partageait avec sa voisine de Santa Rosa. Tout ici lui semblait plus naturel, plus vrai, plus authentique. Et même s'il avait fallu, pour s'ouvrir à ce monde de grand air et de simplicité telle qu'il l'avait toujours espérée, qu'il quitte des êtres chers à son cœur, qu'il s'arrache à toute une partie de lui-même qu'il chérissait et dont qu'il regrettait souvent d'avoir du se séparer, il restait intimement persuadé d'avoir fait ce qu'il y avait de mieux à faire pour tout le monde avant de devenir un père intolérant pour ses enfants et un époux aussi aigri qu'invivable pour sa femme.

Arrivé à l'entrée du ranch voisin, Scott grimpa d'un pas vif les marches du perron et se retrouva sous le porche. Après avoir jeté un coup d’œil à ses fleurs (cueillies rapidement au fond de son jardin, mais c'était l'intention qui comptait, non ?), il leva le bras et frappa à la porte pour manifester sa présence. Il s'était attendu à entendre Caleb couiner de joie depuis le salon et se précipiter pour lui ouvrir, ce qui expliqua son air surpris lorsqu'il entendit, à la place, des pas calmes et légers se rapprocher dans le hall que cachait la porte. C'était Kessy, il aurait reconnu sa foulée entre mille. Lorsqu'elle lui ouvrit, il s'arma de son sourire le plus avenant et lui tendit les fleurs comme l'aurait fait un magicien. « Pour madame ! » Plaisanta-t-il, complice, tandis que son regard déviait vers les genoux de la jeune femme à la hauteur desquels il cherchait le visage de son fils. « Ni tambours ni trompettes pour m'accueillir ? Releva-t-il en faisant mine d'être vexé, les gosses, c'est plus ce que c'était ! » Puis il s'accorda un rire discret avant de humer l'air et de s'humecter inconsciemment les lèvres en percevant la délicieuse odeur qui semblait provenir tout droit de cuisine. « En tout cas, ça sent rudement bon ... » Comme toujours, en fait. Kessy était une merveilleuse cuisinière, il l'avait su dès le jour où elle était venue lui apporter des cookies pour le remercier de l'avoir dépannée lors de leur première rencontre et n'avait fait qu'obtenir confirmation chaque fois qu'elle l'avait invité, par la suite, à venir manger chez elle, en compagnie de son fils avec lequel il s'était d'entrée de jeu trouvé beaucoup d'atomes crochus.

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→ Scott & Kessy

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Devant ses fourneaux la jeune mère de trente ans était en train de préparer le repas qu’elle servira à son fils mais aussi à son invité. Scott avait été invité par Caleb mais elle était tout aussi ravie de voir le jeune homme s’assoir à sa table. Depuis qu’il était rentré dans sa vie il y a deux ans désormais elle se sentait bien mieux. Il n’était pas seulement son employé il était devenu un ami proche et c’était avéré être un soutien pour la famille Davenport après l’abandon du chef de famille partie à la guerre avec le reste de son régiment. Elle était consciente qu’il avait fait cela pour son pays et pour sa famille et elle ne lui en voulait pas mais malgré cela elle ressentait cette tristesses au fond de son estomac, cela faisait un peu plus de quatre ans qu’elle vivait seule. La solitude était une bonne chose mais à petite dose, là elle commençait à flanché, à ne plus tenir parfois, elle avait tout quitté pour venir à Santa Rosa et elle se retrouvait seule. Kessy hocha la tête de droite à gauche pour effacer les vilaines pensées qui s’infiltraient dans son esprit. Caleb était assis sur le canapé du salon, la jeune femme le couvé du regard en souriant, il était son étoile, son bonheur, sa seule joie. Un peu plus tôt dans la soirée le petit garçon âgé de quatre ans sautillé partout en suppliant son ami trentenaire de venir manger avec sa mère et lui. Sous l’insistance de ce petit bonhomme le cow boy avait accepté. Seulement le petit garçon était épuisé, il avait monté à cheval toute l’après-midi et ses yeux se fermaient tous seuls alors qu’il partait au pays des rêves. Kessy a pris son fils dans ses bras l’amenant en douceur dans son petit lit qui n’attendait que lui. « Bonne nuit mon petit cœur. » Même si la fatigue le gagnait Caleb voulait vraiment voir Scott, il était déçu de s’endormir sans pouvoir se mettre sur ses genoux et lui faire un câlin, il n’allait pas pouvoir courir jusqu’à la porte en sautillant, il n’allait pas pouvoir profiter de cette présence masculine qui lui manquait tant. Elle se mit soudainement à soupirer, elle voudrait voir ce petit bout souriant de cette manière tous les jours, bien malheureusement il était ainsi qu’en présence de Scott et d’elle en même temps. Est-ce qu’elle arriverait à le rendre heureux si jamais Scott venait à partir pour une raison ou une autre ? Est-ce qu’elle était une bonne mère, elle faisait de son mieux mais parfois le mieux ce n’est pas suffisamment. Une lueur de tristesse éclaira son doux regard d’habitude si enjoué alors qu’à la porte ça tambourinait.

Changeant d’attitude, arrêtant de penser à des choses négatives elle se prend à sourire en allant vers la porte. D’un pas léger elle se dirige donc vers celle-ci alors qu’elle tourne la poignée elle voit son invité un bouquet à la main, des fleurs, elle adorait ça, peu importe les sortes de fleurs, peu importe ou si il les avait acheté dans un grand fleuriste ou cueillit derrière chez lui, elle était touchée. « Oh mais je vous remercie cher Monsieur. » Le débarrassant de ses fleurs elle les porte à son nez afin de humer l’odeur de celles-ci. Alors que Scott regardait ses jambes pour trouver une tête brune qui ne viendra pas elle sourit de nouveau. Il était adorable avec son fils et l’espace d’un instant elle sentait une vague de chaleur s’accrochait à son estomac qui est rapidement suivi par la culpabilité et la honte. « Méchant ! » Elle le taquinait, pour elle Scott était tout sauf un homme mauvais, au contraire il était là quand on avait besoin de lui. De jour comme de nuit. Il était présent pour une femme parfois sans défense. Pour un enfant parfois malheureux. Elle ouvra la porte totalement lorsqu’il lui fit un compliment sur l’odeur que sa cuisine dégageait. Elle s’était donner beaucoup de mal, comme toujours. « Je te remercie. Mais aller rentre je t’en prie. » Elle entraina l’homme dans la cuisine alors qu’elle rangeait les fleurs dans le vase que sa grand-mère lui avait légué. Elle aimait ce vase autant que les fleurs qui se trouvait dedans. « Tu l’as épuisé le pauvre chéri, il était très déçu de pas te voir et de s’endormir. » C’était ça notre relation. Cette amitié que je ne pensais jamais connaître avec qui que ce soit.

Suivant le chemin que lui traçait Kessy, Scott lui emboita le pas jusque dans la cuisine. Tout, dans son attitude - sa façon de marcher, d’appréhender l'espace du hall d'entrée et de se mouver avec décontraction - démontrait clairement qu'il ne pénétrait pas cette endroit pour la première fois. A l'inverse d'un invité lambda qui n'ose pas et qui détaille les lieux avec réserve et curiosité, Scott donnait l'air d'évoluer comme un poisson dans l'eau ; comme s'il était un peu chez lui quand il était chez sa voisine. Et pour cause : ce n'était pas le nombre d'heures passées en sa compagnie et celle de son fils dans les nombreuses pièces de l'habitation, ainsi que dans leur immense jardin, qui manquait à son compteur. Ce ranch, il le connaissait presque aussi bien que le sien car, depuis qu'il s'était lié d'amitié avec les Davenport, il y avait passé presque autant de temps de vie que chez lui ...

« Tu l’as épuisé le pauvre chéri, il était très déçu de pas te voir et de s’endormir. » Profitant que Kessy ait les mains occupées par son installation du bouquet de fleurs dans un vase ancien, Scott - vil charognard - se pencha par dessus le plan de travail de la cuisine pour venir renifler de près ses bons petits plats. Pire qu'un enfant, il ne put d'ailleurs pas s'empêcher d'approcher l'un de ses doigts d'une espèce de sauce en train de mijoter sagement sur le feu, comme pour la goûter. Ainsi, c'est tout en approchant de plus en plus sa main de la casserole et en louchant sur ce mêt à l'aspect alléchant qu'il reprît la parole : « Je lui laisserai un petit mot avant de partir. Un truc en code que seuls les chevaliers peuvent déchiffrer, ça va lui plaire, j'en suis sûr ! »

Il était comme ça Scott, il avait toujours su deviner ce qui plaisait aux gosses.

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→ Scott & Kessy

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La tête dans ses fleurs la jeune brune n’avait pas besoin de surveiller son invité ni de lui dire de s’assoir, il était un peu comme chez lui. Elle le considérait comme un ami il pouvait donc se balader dans son ranch et tous son terrain comme bon lui semblait, elle n’y voyait aucun inconvénient. Alors qu’elle arrangeait les fleurs sur son plan de travail, de manière à les voir dès le lever du lit, elle n’avait aucun mal à savoir que Scott était déjà en train de loucher sur sa casserole. « Je lui laisserai un petit mot avant de partir. Un truc en code que seuls les chevaliers peuvent déchiffrer, ça va lui plaire, j'en suis sûr ! » Elle ne put s’empêcher de sourire en l’entendant dire cela. Il était gentil et bon pour son fils. Pensait à lui laisser un petit mot pour son lever le lendemain matin pouvait semblait anodin pour beaucoup de femme mais pas pour Kessy. Non. Elle, elle s’attendrissait devant ce genre de geste. Tournant la tête elle le regardait faire en souriant, levant les yeux au ciel comme si elle était une mère agacée, elle prend une fourchette et frappe doucement sur la main de son invité comme elle pourrait le faire à son fils. Ça n’a rien de méchant bien au contraire, son sourire montrer bien qu’elle n’était ni agacée, ni fâchée, elle avait l’habitude. « Pas touche à ma nourriture avec tes doigts. T’es un vrai gosse c’est dingue. Tient. » Piquant sa nourriture avec la fourchette elle l’apporte à la bouche de Scott en attendant bien entendu que ça soit moins chaud histoire qu’elle ne le brule pas en plus. « Alors ? Ça te convient ou il manque quelque chose ? » Elle déposait la fourchette non loin de lui alors qu’elle allait prendre les assiettes dans son placard pour ensuite les déposés sur la table. Ils ne seront que tous les deux ce soir. Et pour tout dire c’est la première fois qu’ils dinent de cette manière, en tête à tête. Bien sûr il n’est pas rare qu’ils restent ensemble à discuter après le diner alors que Caleb dort mais diner c’est bien la première fois en deux ans que ça arrive.

La présence de l’homme lui faisait du bien parce qu’à part son fils de quatre ans elle ne voyait pas grand monde. Non pas que la demoiselle soit asocial pas du tout c’est simplement une question de timing. Elle était toujours débordée. Après avoir déposé le tout sur la table, elle sort une bouteille de vin et la débouche, seule, comme une véritable professionnelle. Elle avait appris à faire beaucoup de chose seule, même les choses insignifiantes comme celle-ci. « Tu sais quoi, eh bien très cher ça fait deux ans jour pour jour que tu m’as sauvé la vie en me prêtant ta voiture. Ça se fête, tu ne trouves pas ? » Remplissant un verre de vin pour lui et pour elle, elle lui donne le verre. Elle ne buvait que rarement, l’alcool lui faisant faire de grosse bêtise qu’elle regretterait le lendemain matin.

Un coup de fourchette réprobateur sur sa main se chargea de rappeler à Scott qu'on ne mettait pas les doigts dans la sauce ! Affichant une moue boudeuse tandis que Kessy pointait du doigt son comportement juvénile, il s'apprêtait à riposter par un " niah-niah-niah " aux antipodes de la maturité lorsqu'il la vit piquer du bout de son ustensile un morceau de nourriture qu'elle s'empressa de lui tendre, ce qui eut pour effet de lui faire ravaler sa protestation pour gober tout rond l'offrande. « Alors ? Ça te convient ou il manque quelque chose ? » « Huuuuuum ! Répondit-il, avec délice, Nan, ch'est t'op bon ! » Gourmand, il avala la mise en bouche et récupéra la fourchette laissée sur le plan de travail pour la lécher discrètement tandis que Kessy s’affairait à sortir les assiettes pour mettre la table. En la voyant sortir une bouteille de vin, il eut tout d'abord le réflexe de s'approcher dans l'optique de lui proposer son aide pour la débouchonner, mais le fait de la voir y parvenir toute seule ne fit que lui rappeler à quel point ce petit bout de femme était capable de se débrouiller seul (dès lors qu'il ne s'agissait pas de panne de voiture ou de plomberie défectueuse, s'entend ^^).

« Tu sais quoi, eh bien très cher ça fait deux ans jour pour jour que tu m’as sauvé la vie en me prêtant ta voiture. Ça se fête, tu ne trouves pas ? » « Quoi, deux ans déjà ? » Répliqua-t-il, surpris, tout en acceptant avec un sourire reconnaissant le verre qu'elle lui tendait. Loin de New York et de son éternelle pression, la vie paraissait plus douce et plus appréciable si bien qu'il n'avait jamais pris la peine de compter les jours un à un comme il l'avait fait avant de quitter la grosse pomme, tandis que son trentième anniversaire approchait à grands pas et que l'angoisse montait à chaque aube un peu plus jusqu'à ce qu'il ne caque et s'enfuit, le jour de la célébration. Ce souvenir douloureux (et tout ce qui s'y rattachait), manqua de lui faire perdre son entrain en faisant passer une ombre de culpabilité dans son regard, mais lors que ses iris s'arrêtèrent sur le visage souriant de Kessy qui levait son verre, il s'empressa de refouler tout ça pour trinquer avec elle. « Le temps passe si vite en votre compagnie, ma mie ! Parodia-t-il d'un air snobe avant de heurter son verre au sien et de le lever en signe de toast. A ton tas de ferraille bon pour la casse, à Santa Rosa et à notre rencontre ! » Termina-t-il avec sincérité avant de porter le vin à ses lèvres tout en continuant de fixer Kessy par dessus le récipient.

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→ Scott & Kessy

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Les deux amis étaient toujours sur la même longueur d’onde. Kessy connaissait le caractère de son invité par cœur, elle pouvait devinait à l’avance ce qu’il ferait, ce qu’il allait dire, son visage étant comme un livre ouvert devant elle. Néanmoins elle ne connaissait pas grand-chose de son passé, juste qu’il venait d’une grande ville mais elle ne savait pas pourquoi il était arrivé à Santa Rosa. Elle avait toujours eu cette pudeur, ce besoin de ne pas se mêler des affaires des autres. Si Scott avait besoin de se confier elle serait l’oreille attentive qu’il cherchait, l’épaule sur laquelle s’appuyer, mais elle, elle ne chercherait pas à en savoir sur sa vie. Peut être avait il dix enfant et une femme dans chaque pays qui sait, cette idée la faisait sourire à chaque fois qu’elle y pensait. Non cet homme était bel et bien célibataire, peut être divorcée, mais n’aurait jamais abandonné femme et enfant, elle en était quasiment sûr (dieu qu’elle se trompait ^^). C’est donc en laissant son invité devant sa casserole qu’elle a débouché sa bouteille de vin. Elle avait envie de fêter ses deux ans. Ça pouvait être idiot mais elle, elle trouvait ça logique. Depuis que son mari était en Irak elle décomptait chaque jour, elle se souvenait donc de chaque date importante. De chaque instant fabuleux ou de chaque blessure infligée à son pauvre cœur. C’est donc en lui rappelant que ça faisait deux ans qu’il l’avait aidé qu’elle lui a donné son verre de vin. « Quoi, deux ans déjà ? » Elle hocha la tête, les journées passaient vite à Santa Rosa. Autant pour le Cow Boy que pour la jeune femme. Elle n’avait pas vraiment le temps de trainasser et de se reposer. Voir les heures défilés à une vitesse affolante elle en avait l’habitude. Elle n’avait pas vraiment le temps de s’ennuyer. « A ton tas de ferraille bon pour la casse, à Santa Rosa et à notre rencontre ! » Elle s’est mise à sourire encore plus. C’était vrai sa voiture était un véritable tas de ferraille mais c’était la voiture de son mari. Et elle l’aimait telle qu’elle était. « A notre rencontre oui. » Trinquant avec son voisin, elle porta son verre à ses lèvres alors que celui-ci déposait un regard sur elle qui lui fait louper un léger battement. Elle préféra ne pas y faire attention et se déplacer dans la pièce avant de se sentir gêné par quelque chose qui n’avait rien de gênant. Déposant le verre sur le plan de travail elle détacha ses cheveux qu’elle laissa enfin reposé sur ses épaules, ouvrant la fenêtre elle glissa une cigarette entre ses lèvres avant de se retourner vers l’homme non loin d’elle. « Tu sais Scott… Je… Enfin je voulais te remercier. Pour ce que tu fais pour Caleb. Pour ce que tu fais pour moi. Ta présence est un véritable cadeau pour nous. Je ne suis pas très douée pour les longs discours alors je dirais juste. Merci. » Oh oui Kessy lui devait beaucoup mais elle était réellement incapable de prouver cela en lui offrant des mots. Non pas qu’elle était trop fière pour le faire, ce n’était pas le problème, seulement elle a toujours eu ce problème pour montrer ses sentiments. Ça lui vient de ses parents.

En voyant Kessy déposer son verre sur le plan de travail afin de mieux s'approcher de la fenêtre pour allumer une cigarette, Scott lui décocha un regard accusateur tout en pinçant les lèvres et en secouant la tête de gauche à droite, en signe de réprimande comique. C'était, à peu de choses près, la tête que faisait Caleb quand il voyait quelqu'un fumer dans la rue et c'était l'expression que Scott s'amusait à reproduire auprès de Kessy chaque fois qu'il la prenait sur le fait, pour la taquiner, parce qu'il ne pouvait qu'imaginer l'air pincé de son fils s'il venait à apprendre que sa mère fumait en cachette. Cela dit, jamais le cow-boy n'aurait eu l'idée d'en informer le petit garçon et cette façon qu'il avait de se comporter vis à vis de Kessy relevait plus de la taquinerie puérile que d'une réelle réprimande. Après tout, là où elle s'accordait un vice en fumant de temps en temps, mais en ne buvant quasiment jamais, il en faisait de même en inversant cigarette et alcool.

« Tu sais Scott … Je … Enfin je voulais te remercier. Pour ce que tu fais pour Caleb. Pour ce que tu fais pour moi. Ta présence est un véritable cadeau pour nous. Je ne suis pas très douée pour les longs discours alors je dirais juste. Merci. » Surpris par le discours de la jeune femme, Scott ne put faire autrement que de sourire bêtement en haussant les épaules avec humilité. Il trouvait cela normal. Il n'avait pas l'impression de faire de l'assistanat ou du secours populaire en aidant Kessy et Caleb lorsqu'ils en avaient besoin et il devait aussi reconnaître passer beaucoup de bon temps en leur compagnie, ce qui était un plus compte tenu du fait qu'il était amené à les fréquenter régulier de par son statu de voisin, de cow-boy et d'ami proche. Il savait donc qu'il n'aurait pas du se sentir gêné qu'elle le remercie de la sorte et qu'il aurait plutôt du rebondir en lui disant tout ça, en lui précisant qu'elle n'avait pas à lui dire merci et qu'il était content d'être là pour elle, mais quelque chose l'en empêcha et, ce quelque chose, c'était la culpabilité qui semblait vouloir rejaillir des profondeurs d'où il l'avait refoulée. La culpabilité de se dire que, pendant que Kessy le remerciait d'être là, Lou et ses enfants devaient le détester de ne pas l'être. La culpabilité de faire mal à des gens qu'il aimait, mais qu'il avait abandonnés, et de ne pas se sentir tout à fait honnête vis à vis des nouvelles connaissances qu'il s'était fait à Santa, qu'il avait appris à aimer et dont les Davenport faisaient bien évidemment partie. « Ow ... » Baragouina-t-il en regardant ses pieds, penaud. « Non, y faut pas. » Ajouta-t-il, avant d'enfin parvenir à rendre à Kessy son regard. « Je veux dire ... Me remercie pas, Kessy, ça me fait plaisir. » Les mots étaient hésitants, un trouble non identifié semblait vouloir le faire bégayer, lui qui, d'habitude, trouvait pourtant toujours les mots justes et le ton qu'il fallait en toute circonstance. « Et, en fait, c'est purement intéressé ! Je suis nul en cuisine, j'espère toujours que tu me nourriras en échange de mes services ! »

Plaisanter, c'était ce qu'il savait faire de mieux pour détendre l'atmosphère. Plaisanter et se rapprocher de Kessy afin de venir s'appuyer sur contre le mur à ses côtés et de partager avec elle un sourire aussi complice que timide.

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→ Scott & Kessy

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Les parents de Kessy lui ont toujours dis qu’affichait ses sentiments au regard des autres étaient quelque chose de mal et de faible. Pour eux le mieux c’était de rester toujours ferme, toujours sur la défensive et toujours froid. Los Angeles leur avait monté à la tête surement. Pourtant elle gardait encore les traces de cette enfance autrefois doré mais glaciale. Elle n’était pas malheureuse ni dépressive ni quoi que ce soit d’autre mais par exemple elle avait dû mal à se dévoilé à quelqu’un. Tout comme elle détestait se faire aider, loin de la demoiselle en détresse des contes de fée elle préférait tout prendre en main. Elle a toujours été quelqu’un d’autonome et d’indépendante, le fait de demander de l’aide même si c’est pour sa voiture elle le prend comme échec. Devant le cow boy elle ne laissait rien paraître mais elle se détestait parfois de lui en demandait autant. Seulement il fallait bien ouvrir les yeux elle ne pouvait pas diriger et être douée sur tous les fronts. Elle ne pouvait pas s’occuper seule du ranch, des problèmes domestiques, de son fils, des courses et de toutes les tâches ménagères, elle avait besoin de dormir et de se reposer de temps à autre, n’étant pas un robot multifonction. Pourtant avant d’être voisine avec le charmant jeune homme elle était seule pour tous cela. Seule pendant deux longues années sans avoir personne avec qui réellement parlait. Une véritable angoisse pour la jeune Californienne. Sans le vouloir elle avait rendu mal à l’aise son invité, elle le voyait baisser la tête regardait ses chaussures avant de pouvoir répondre. « Je veux dire ... Me remercie pas, Kessy, ça me fait plaisir. » Kessy ne réponds rien à cela, elle sourit simplement, son malaise n’a pas encore quitté son regard et elle en profite pour regarder dehors et tiré sur sa cigarette. Son invité se place contre le mur près d’elle, elle tourne la tête et lui sourit timidement. « Et, en fait, c'est purement intéressé ! Je suis nul en cuisine, j'espère toujours que tu me nourriras en échange de mes services ! » Cette réplique la fait instantanément sourire et elle le pousse doucement, avec sa force de mouche elle ne risque pas de lui faire grand mal. Elle semble boudé ou à la limite d’être vexée mais son sourire qui ne quitte pas ses lèvres montre parfaitement bien qu’elle plaisante simplement. « Ah je savais que tu étais intéressé ! Ben puisque c’est comme ça tu seras obligé de me regarder manger alors que toi t’auras rien du tout. » Son ton était ferme comme si elle parlait à Caleb mais très vite son visage se détend de nouveau et elle sourit, c’était toujours pour plaisanté, jamais elle ne ferait ça à Scott, déjà parce qu’il serait capable de la manger si elle le laisse sans diner et en plus parce qu’elle avait des règles de vie qu’elle n’oublie pas. Le décoiffant légèrement comme si ils étaient encore des adolescents elle reprend la parole. « Hum… Non je ne peux pas te faire ça t’es trop gentil avec moi, même si tu viens que pour la nourriture et si tu traites ma magnifique voiture de tas de ferraille. » Oui Kessy était comme ça, elle attendait le bon moment pour montrer qu’elle avait entendu quelque chose, elle attendait le bon moment pour faire semblant d’être vexée ou terriblement blessée. Sa voiture était réellement un tas de ferraille tout le monde le savait. Elle-même le savait. « D’ailleurs elle m’a encore lâché la dernière fois il a fallu que je tombe sur un gentil peintre qui m’a ramené jusqu’au ranch. » Gentil peintre du nom d’Ezekiel qui l’avait ramené gentiment chez elle et qu’elle avait remercié en lui offrant le gite et le couvert. Une rencontre qu’elle n’oublierait sans doute pas.

A peine bousculé par la pousse de Kessy, Scott mima tout de même de se renfrogner dans ses épaules comme pour se poser en victime violentée et innocente. Ne manquait plus que le " Aïyeuuuh ! " pour les faire ressembler à deux gamins qui se chamaillaient, mais il n'avait pas honte de ça. Scott était content de redevenir un ado un peu bête au contact de Kessy. Être adulte ne lui avait pas réussi, preuve en était du fait qu'il ait du quitter New York à la hâte pour ne pas mourir asphyxié par sa vie là bas. Et même s'il savait se montrer responsable de par le rôle de père qu'il avait toujours endossé avec une application toute particulière, du moins jusqu'à ce qu'il n'y tienne plus et qu'il se sente obligé de partir, il n'en restait pas moins incorrigiblement prédisposé à ce genre de bisbilles aussi puériles d'amusantes. Ces moments d'insouciance allégeaient sa conscience et semblaient vouloir le rassurer quant à au fait qu'il avait fait le bon choix en partant, que son départ lui avait au moins permis de trouver ce pour quoi il avait pris la route plutôt que d'avoir à se dire qu'en plus d'avoir déçu sa famille, il n'avait même pas réussi à satisfaire l'envie qui l'avait poussé à prendre le large. Ébouriffé par la bourrasque affectueuse de la jeune femme dans ses cheveux, il lui rendit son sourire et était sur le point d’essayer de lui pincer le nez en représailles lorsqu’elle lui fit part du fait que sa voiture l’avait de nouveau lâchée récemment et qu’il avait fallu qu’elle compte sur la générosité d’un inconnu pour que ce dernier la ramène jusqu’à son ranch. Suspendu dans les airs, le bras que Scott avait tendu en direction du visage de Kessy sembla mollir jusqu’à ce qu’il le laisse retomber le long de son corps, à mi-chemin entre l’air soucieux et la contrariété à peine refoulée.

L’idée qu’un étranger ait pu ramener sa voisine chez elle et repérer la position géographique des lieux ne lui plaisait pas tellement. Jalousie inconsciente ou simple instinct de protection, il avait toujours eu pour principe d’éviter à ses proches le contact avec des personnes qu’on ne pouvait pas estimer légitimement – et avec preuves à l’appui – comme dignes de confiance. Or, c’était bien ce qu’était un inconnu rencontré sur le bord de la route : quelqu’un dont on ne savait rien et encore moins s’il était digne de confiance ou non … Ca avait souvent été comme ça avec ses enfants, lorsqu’il vivait à New York, et même avec Lou, pour laquelle il s’était plus d’une fois inquiété lorsqu’elle devait sortir de leur quartier chic et sécurisé afin de se rendre, pour x raison, dans des coins un peu moins bien quotté de la ville. Sans pour autant être un macho fini et irrécupérable – bien loin de là, même – Shelton avait une vision assez traditionnelle de l’homme et de son devoir de protection vis-à-vis de la femme. Servir, protéger, être disponible et anticiper les problèmes pour assurer sécurité et confort à une mère et son enfant lui paraissaient aussi naturel que légitime. En revanche – et, cela, sa conscience se chargea de le lui rappeler d’une petite voix narquoise – ce qui était moins légitime c’était d’avoir ce genre de comportement vis-à-vis de quelqu’un d’autre que SA femme. S’il fallait se baser sur des faits et des constatations aussi plates qu’impartiales, Kessy n’était ni sa sœur, ni sa femme, ni sa cousine, ni rien d’autre qu’une amie libre de faire ses choix, celui de se faire raccompagner par un inconnu également ! Pourquoi, alors, ressentir une certaine contrariété à cette idée ? Eh puis, après tout, ne s’étaient-ils eux-mêmes pas rencontrés grâce à une panne de voiture après laquelle il l’avait dépannée ? L’histoire semblait vouloir se répéter, voilà tout, et il n’y avait rien de grave à cela, tenta-t-il de se convaincre en faisant sciemment abstraction du petit pincement au cœur qui le prit et qui semblait vouloir traduire sa déception à l’idée qu’un autre que lui puisse devenir, dans la vie de Kessy, le mec sympa qui lui apportait de l’aide quand elle en avait besoin …

Son regard, qui s’était jusqu’alors perdu dans la contemplation des traits de Kessy sans qu’il ne le réalise, retrouva l’éclat de la lucidité lorsqu’il revint à la réalité en s’extrayant de ses pensées. « Ah. » Fit-il, simplement, comme pour cacher les inquiétudes et les doutes que venait de faire naître en lui l’aveu de la jeune femme. « Et … Euh … Il a eu le droit à des cookies ce peintre ? » Questionna-t-il maladroitement comme pour cacher sa déception, mais sans grand succès toutefois car il n’avait pas pu retenir la pointe de mécontentement dans sa voix. S’en rendant compte, il s’en voulut soudain d’être aussi transparent lorsque la conversation touchait à des thèmes qui le dépassaient. Or, ce qui était clairement visible, c’est que son rapport à Kessy le dépassait complètement et qu’il était le premier à ne pas savoir expliquer comment et pourquoi toutes sortes de sentiments aussi contradictoires qu’impromptus en étaient venus à se mélanger dans son esprit par la simple évocation d’un « autre » que lui dans la vie et dans le ranch des Davenport.

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→ Scott & Kessy

Skinny.lOve

Kessy appréciait cette relation qu’elle entretenait avec son charmant voisin, elle ne se prenait pas la tête, lui non plus, ils riaient ensemble des mêmes choses et s’amusaient comme deux adolescents. Matthew, son mari, est vraiment quelqu’un de bien et même si elle l’aime elle sait parfaitement que la relation qu’elle entretien avec Scott est différente. Disons simplement que son mari est plus… Renfermé. Des petits délires d’adolescents c’était rare avec lui. Kessy aimait repartir à ce moment précis parce qu’elle n’avait jamais réellement profité de sa jeunesse. Mariée jeune, sa grand-mère étant décédée elle avait dû vivre comme une adulte très tôt. Autant dire qu’elle n’avait pas eu le temps de se battre gentiment avec un ami. En plus étant plutôt solitaire à ce moment précis elle préférait rester près de son petit ami plutôt que d’être avec d’autres femmes ou d’autres hommes. Aujourd’hui même si elle ne regrette pas son passé elle regrette d’avoir perdu quelques années. Les années ou on plaisante, ou on fait le tour du monde ou on se dispute avec des amis pour se réconcilier ensuite devant un bon repas. Elle regrettait cette légèreté. Puis la jeune femme a gaffé, elle ne sait même pas ce qu’elle a dit pour que Scott se referme d’un seul coup. Est ce qu’il s’inquiétait pour elle ? Est-ce qu’il avait peur parce qu’elle avait amené un homme chez elle alors qu’elle vit seule ? Mais elle se débrouille très bien même contre un homme elle pouvait se défendre. Pourtant alors qu’elle attendait un signe ou un mot de sa part une idée, particulièrement sadique, s’est accrochée à son esprit, est ce qu’il était jaloux ? Non. Ça ne pouvait définitivement pas être de la jalousie. Et pourtant son cœur jouait au yoyo dans sa poitrine alors qu’elle attendait qu’il la délivre en disant quelque chose même le plus petit mot. Sa gorge se serra parce qu’elle se sentait tiraillé entre deux sentiments, le premier tout à fait logique elle se disait que son voisin ne pouvait être jaloux puisqu’ils n’avaient qu’une relation de bon voisinage et une très bonne entente. Le second… Surement le plus mauvais, elle était contente de voir qu’il pouvait être jaloux qu’un autre homme rentre dans la vie de son fils et la sienne. Bien sûr la culpabilité s’accrochait inlassablement mais elle n’était qu’une humaine après tout. On ne peut pas aller contre ses pensées. Elle repoussa toutes ses pensées au fond de sa tête et redirigea son regard sur le visage de Scott qui c’était enfin remis à parler. « Et … Euh … Il a eu le droit à des cookies ce peintre ? » Elle ne put s’empêcher de froncer soudainement les sourcils. Il était contrarié. Pourquoi il était contrarié ?

Elle jeta sa cigarette dans dehors avant de refermer la fenêtre. « Bien sûr que non, les cookies c’est juste pour toi que je les fait voyons. » Elle sourit légèrement pour prendre sa avec un peu plus de légèreté avant que celui-ci ne quitte ses lèvres. Calme, elle déposa une main sur le bras de Scott avant de reprendre la parole. « Tu n’as pas à t’inquiéter. Je t’assure que ce garçon était des plus honnêtes. Il est resté très correct avec moi. Sinon je l’aurais assommé avec une poêle. » Oui Kessy détestait ça les disputes et encore plus ce genre de situation alors elle ne pouvait pas rester sérieuse longtemps. Elle avait besoin de celui-ci pour continuer une vie normale. Elle ne pouvait pas rester seule, elle ne pouvait pas se dire qu’un jour il partirait de sa vie et que le confort qu’il avait apporté à sa famille disparaîtra avec. Ce n’était pas une question de gentillesse, ce n’était pas une question de service qu’il lui offrait, c’était une question de présence, sans la présence de cet homme sa vie serait bien vide, trop vide. Relâchant son bras en douceur la jeune femme va jusqu’à son diner pour éviter de le faire brûler mais aussi parce qu’elle se sentait soudainement bête d’avoir lancé ce sujet idiot. Elle a donc bu son verre de vin en laissant un fond tout de même. L’alcool lui a rosi les joues mais elle n’était pas saoule. « Et puis Cal’ lui a bien fait comprendre qu’il était absolument pas le bienvenue puisqu’il lui a répété au moins trente fois ton nom. En disant que t’étais le cow boy le plus cooool de la terre. » Ah l’amour que son fils portait à Scott était indescriptible. Ça faisait peur à Kessy. Son mari rentrera un jour d’Irak et son fils ne lui parlera même pas. Il connait son père grâce aux photographies mais il aime surement Scott comme un père. A quatre ans on ne comprend pas toujours et pour la jeune mère c’est difficile à vivre. Posant ses mains sur son visage elle se frotte doucement les yeux, elle était fatiguée, elle était las, non pas physiquement mais psychologiquement.

« Bien sûr que non, les cookies c’est juste pour toi que je les fais voyons. » Bien malgré lui, Scott eut une moue boudeuse. La même que Caleb, celle qui montrait la perplexité et l'air ronchon. Puis la main de Kessy vint s'appuyer contre son bras et ce simple contact sembla l'apaiser. « Tu n’as pas à t’inquiéter. Je t’assure que ce garçon était des plus honnêtes. Il est resté très correct avec moi. Sinon je l’aurais assommé avec une poêle. » L'inquiétude avait beau rester présente en demi-teinte, il lui sembla impossible de résister à l'humour dont faisait preuve la jeune femme, surtout que l'image qu'il avait d'elle et de sa taille de minipouce courant après un homme de taille standard pour l'assommer à coups de poêle était irrésistible drôle. Alors, Scott finit par se détendre pour rendre à sa voisine le sourire qu'elle lui avait adressé un peu plus tôt. Finalement, il estima qu'il était ridicule de se braquer pour un détail aussi insignifiant que la visite d'un inconnu au sein du ranch car, après tout, s'empressa de conclure une petite voix suffisante en son for intérieur, c'était bel et bien avec lui et lui-seul qu'elle passait le soirée de ce soir, pas avec un peintre, ni même un torero ou un danseur d'opéra.

Il reprenait une gorgée de son verre de vin quand la conclusion de Kessy à propos de Caleb et du fait qu'il était son premier fan manqua de lui faire avaler de travers. Il s'apprêtait à en rire quand son regard tomba sur le profil de la jeune femme qui se tenait le visage en signe de fatigue. Compatissant, Scott finît son verre, le garda à la main et s'écarta du plan de travail pour venir reprendre position à côté de Kessy comme pour l'encourager. Dans cette optique il s'accorda même de lui passer sa main libre à l'arrière de la tête. « T'as l'air exténuée Kess'. Laisse-moi nous servir et assied toi. » Proposa-t-il d'un ton qui ne souffrait d'aucune réplique tandis qu'il lui tirait sa chaise après lui avoir tapoté le crâne avec affection. Une fois qu'elle se fut assise, il s'appliqua à rapatrier plats et bouteille de vin sur la table afin de les servir aussi bien en nourriture qu'en boisson. Puis il s'installa face à elle et leva une nouvelle fois son verre - rempli - dans sa direction. « Merci pour ce repas. »

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Kessy était débordé par ses journées et malgré l’envie d’être sur tous les fronts il y a des moments où elle est réellement épuisée. Elle en faisait trop et le pire là-dedans ? C’est qu’elle s’en rendait totalement compte. Mais voilà qu’est ce qu’elle pouvait faire d’autre ? Appelé une nourrice pour qu’elle s’occupe de Caleb ? Non. Demander à Scott d’être plus souvent près d’elle ? Non plus, ça jasé déjà suffisamment sans qu’elle n’en rajoute. Elle n’était malheureusement pas superwoman et elle avait elle aussi besoin de repos. Scott s’en est rendu compte alors qu’elle était en train de frotter ses yeux du bout de ses doigts. La main de son charmant voisin se posa délicatement sur l’arrière de sa tête. Elle retira ses mains de devant ses yeux pour le regarder faire l’espace d’un instant. « T'as l'air exténuée Kess'. Laisse-moi nous servir et assied toi. »Elle n’avait pas le choix, elle devait l’écouter, elle le laissa donc lui tiré sa chaise alors qu’elle prenait place à table. Quand elle l’a vue ramené le plat et le vin elle s’est mise à sourire instinctivement, elle n’avait pas l’habitude de se faire servir, encore moins par un homme. Mais elle le laissa faire et profita du moment. Elle accueillait ceci avec plaisir. « Merci pour ce repas. » C’était toujours un plaisir immense de l’avoir à sa table, elle était moins seule désormais et ça lui faisait du bien. Scott était devenue le soutient de la famille Davenport. Elle leva donc son verre et trinqua avec lui. « Merci de le partager avec moi et de ne pas me laisser seule. » La solitude la pesée même si elle ne voulait pas l’avouée. En fait si Kessy ne l’avouée pas c’est parce qu’elle sentait coupable vis-à-vis de son mari, elle se disait irrespectueuse, il était à la guerre pour eux, pour son pays mais elle le voudrait chez elle avec sa famille pour une fois. Elle en avait assez de se coucher dans ce lit froid qu’elle n’avait partagé avec personne d’autre que son mari. On ne peut pas connaître la solitude à l’état brut tant que l’on ne vit pas dans un ranch perdue au beau milieu de nulle part avec personne comme voisin, enceinte jusqu’aux yeux et seule avec tout un ranch à s’occuper. Désormais elle appréciait les moments où elle n’était plus seule, ou elle était avec Scott et son fils. Alors qu’elle s’apprêtait à manger elle détaché ses chaussures avant de se masser les mollets sous la table. « Hum… Excuse moi je sais que retirer ses chaussures à table n’est pas très poli mais j’ai horriblement mal aux pieds. Dire que je marchais avec des talons aiguilles à l’époque, je crois que j’ai oubliée comment ça fonctionne aujourd’hui. » Oui, à l’époque elle était encore très féminine, jupe, talon haut, bien sûr aujourd’hui elle ne se laisse pas aller mais elle a troqué ses talons aiguilles contre des chaussures confortables et elle ne met plus de jupe non plus. Parfois ça lui manque tous ceci. Tout en mangeant ils discutaient de tout et de rien. « Parfois le Texas me manque, et y a des soirs comme celui-ci que je me rends compte que Santa Rosa est dix milles fois mieux. » C’est vrai elle regrettait le Texas mais durant les soirées ou elle plaisantait avec son voisin et où ils discutaient ainsi elle regretter juste de ne pas l’avoir connue avant.

Spoiler:

» Kessy ~ L'amitié est une chose qui vaut toutes les batailles.
» Il faut accepter les déceptions passagères, mais conserver l'espoir pour l'éternité. ~ Kessy

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