→ Victoria est née au sein d'une famille relativement aisée et a reçu une éducation très stricte. Elle n'a jamais été scolarisée. Ses parents ont donc décidé d'engager des professeurs particuliers pour lui inculquer les différentes matières scolaires, ce qui fait qu'elle n'a jamais eu de véritables relations humaines. Le fait qu'elle soit fille unique n'a certainement pas arrangé les choses. Ses parents n'étaient que rarement à la maison et ils ne l'ont jamais réellement considérée. Son éducation repose sur des personnes qui ont été engagées et spécialement formées pour cela. Elle voit ses parents comme des étrangers, des gens de passage. Cette situation lui a appris à être indépendante et à ne pas craindre la solitude. À l'aimer même.

→ À quatre ans, elle a commencé la danse classique, qui est rapidement devenue plus qu'une passion à ses yeux. Elle était persuadée n'être faite que pour ça, que cela faisait partie d'elle depuis toujours. C'est d'ailleurs un domaine dans lequel elle était extrêmement douée, vu qu'elle a été nommée danseuse étoile du Bolchoï de Moscou lors de sa dix-septième année. Sa passion s'est éteinte aussi vite qu'elle s'est allumée à cause d'une vulgaire chute, qui a brisé sa carrière. Victoria souffre énormément de savoir qu'elle ne pourra plus jamais danser comme elle le faisait auparavant et qu'aujourd'hui, il ne lui reste plus que des brides de souvenirs du rêve qu'elle n'a pas su atteindre.

→ La jeune femme a toujours eu des apparences très froides et distantes vis à vis des personnes faisant partie de son entourage. Non pas parce qu'elle ressentait une quelconque répulsion face à eux mais plutôt car sa désinvolture n'a jamais cessé d'évoluer depuis son enfance. Et cela irrite, elle en est consciente mais elle estime qu'elle n'a pas à changer sa façon d'être pour le bon plaisir de ceux qui l'entoure. Elle est donc loin du genre de fille sociable et avenante. Cela dit lorsqu'elle apprécie sincèrement une personne, elle le lui fait savoir et arrive à partager des moments de complicité avec celle-ci sans en ressentir le moindre désagrément. Mais il faut savoir que Victoria est solitaire avant tout.

→ On ne peut pas dire que Victoria soit ce genre de fille sentimentale que l'on retrouve dans les livres. Elle est certainement tout le contraire de celle qui s'éprend d'amour jusqu'à la destruction de sa propre personne. Non, non. Elle est bien trop indépendante et sauvage pour cela, ce qui lui a souvent attiré des ennuies. La tenir enfermée est certainement la pire de choses que l'on pourrait lui faire subir. Encore faut-il savoir la retenir et la garder, ce qui est une autre histoire. Elle estime que la chose que les gens ont coutume d'appeler l'amour n'a pas assez de matière pour qu'elle s'y intéresse. Elle n'a aucune idée de ce qu'est ce sentiment et de ce qu'il peut engendrer. Cela dit, elle sait parfaitement l'anéantissement qu'il peut entraîner, ainsi que les attachements.

→ Ses longs moments de solitude lui ont appris à dessiner ce que son imagination lui insufflait. Le dessin est entré dans sa vie aussi subtilement qu'il s'y installé pour ne plus jamais repartir. Lorsqu'elle s'ennuie, elle attrape un bout de papier sur lequel elle griffonne tout naturellement tout comme il lui arrive de se lancer dans des esquisses plus complexes. Son instinct de créativité lui permet de s'exprimer de façon artistique. À défaut de ne pas savoir s'exprimer normalement, Victoria est une source de créativité immense et son imagination est d'une effervescence peu commune. Malgré qu'elle ne se limite pas qu'au dessin, ce dernier reste son art préféré après la danse. C'est certainement le meilleur moyen qu'elle a de ne pas sombrer.

→ L'odeur du café frais l'émerveille. À ses yeux, rien ne vaut la mousse onctueuse d'un cappuccino venant tout juste d'être préparé. Ce sont de simples petits détails que la jeune femme prend pourtant le temps d'analyser. En effet, Victoria est dotée d'un sens de l'observation très poussé. Elle voit toutes ces petites choses que les gens ont trop tendance à ignorer selon elle. Sa réserve et sa discrétion lui permette de comprendre plus facilement ce qu'il se passe autour d'elle, lui donnant ainsi souvent une longueur d'avance sur les autres. Cela l'amuse et elle prend un malin plaisir à se servir de ce trait personnel pour obtenir ce qu'elle désire de façon inaperçue.

→ Contrairement aux apparences, les colères de Victoria sont apocalyptiques. Lorsqu'elle vous déteste, sachez qu'elle vous détestera pour le restant de vos jours. Sa haine et son attention sont pourtant des choses difficiles à obtenir. Elle préfère répondre aux stupidités par l'indifférence la plus totale. Pour la faire souffrir, sachez qu'il vous y aller fort. Très fort même. Son endurance est à toute épreuve et son calme paraît imperturbable, ce qui limite donc les chances qu'elle s'énerve réellement. Évitez-la lorsqu'elle est en colère.

→ Son imprévisibilité fait que vous ne pourrez pas réellement compter sur elle. Elle est trop libre pour se soucier des choses à faire ou à ne pas faire. Pourtant les promesses sont des choses à respecter à ses yeux. Quelque chose à ne pas trahir donc vous pourrez lui faire confiance si elle vous promet quelque chose. Elle le fera, sans l'ombre d'un doute.

→ Pour finir, elle est dotée d'une intelligence étrange. Son éducation lui a permit de devenir une encyclopédie vivante mais cela l'a rendu adulte aussi plus rapidement. Voire trop tôt. Il y a une part de son innocence qui a été ignorée, causant une faille dans sa personnalité. Un manque qu'elle ressentira certainement tout au long de sa vie.

Les éclats d'un rêve brisé et les soupirs d'une ballerine fissurée. Les poussières du crépuscule s'éteignent sur l'échine de ces souvenirs. Tout doit être oublié. Même la principale héroïne. On dit que la liberté n'est acquise que lorsque l'on a tout perdu. Le mélodrame de la poupée russe, la lourdeur de la douleur pour pouvoir toucher l'indomptable du bout des doigts. Elle a fusionné avec les esprits sauvages et flirte avec l'indépendance. Sa religion illumine la médiocrité de la routine dont elle s'est échappée et son âme n'est plus qu'un fantôme errant, si translucide que l’œil humain ne peut le percevoir. Ses secrets sont enfermés au creux de ses os gracieux, dans le labyrinthe de sa psyché psychédélique. Prison de songes, coupée du monde. En dehors de l'espace temps. Les nuances de ses iris se sont perdues dans les constellations pour ne plus jamais revenir et ses souffles annoncent le prélude d'une sublimation incomprise. L'effervescence de son désir de liberté la maintient en vie, la garde en mouvement. Les chemins dans lesquels elle décide de s'aventurer ne sont que des fuites s'ajoutant à la longue liste dont elle est déjà détentrice. Respirer en marge, marcher dans la désinvolture creuse chaque jour un peu plus son âme. Elle observe d'un œil amusé les pantins du monde pour se réjouir de ne pas en faire partie. Ses silences parlent pour ses blessures occultes mais son sang reste toujours aussi froid face à une main qu'on lui tend. Éternelle indomptée. Elle ne vit que par l'anarchie apocalyptique de ses convictions.

Elle vagabonde, laissant les attaches sur le bord de la route. Son sourire s'échappe aussi vite qu'il tombe dans les rétines des voyageurs qu'elle rencontre dans son exil et le rythme cardiaque qui l'anime ne vibre qu'avec l'essence de son instinct. Passant de ville en ville, elle n'oublie cependant pas d'où elle vient. La faille de ses ombres ne fait que s'accroître au creux de son squelette. L'innocence de son enfance n'est plus qu'une chimère que son indépendance écœurante ne cesse d'étouffer. Les cris inaudibles de ses pensées s'égarent dans l'immensité de son asile philosophique. Son histoire s'est écrite à l'encre invisible, elle se perd dans les nuances de la limpidité. Vivre de silence ne la trouble pas, la solitude est son armure. Tout comme sa faiblesse. Dans les cataclysmes de ses colères, elle exorcise les fantômes de son passé. Arrachant leur âme pour n'en faire que des cendres que le vent dissipera.

Victoria s'en est allée, pour ne plus s'arrêter. Son sang nomade l'empêche de se fixer à un sol bien précis. Elle court après la liberté et déchire les liens qui tentent de l'en empêcher. Sa présence n'est qu'une ombre dans la luminescence de votre réalité. Voyageuse en quête d'infini, elle avance sans jamais se retourner. Ignorant ses peurs avec cette insolence élégante qui lui est propre. Elle n'a pas peur du vide, elle n'a pas peur de mourir. Elle ne craint que les sentiments, ces beaux hypocrites qui empoisonne votre cœur pour n'en faire qu'un tas de lambeaux oubliés. Avec tout l'amour, laissé pour mort. Il n'y a rien de plus à savoir. Tout ce que vous connaîtrez d'elle n'est que son prénom. Anthéa Victoria Dresvianine.