I. Pandora Adries
▶ Messages : 58 ▶ Arrivé(e) le : 05/01/2012 ▶ Pseudo : louison ▶ Crédits : (c)bazzart ▶ Avatar : Kristen Stewart
HIGHWAY TO HELL ▶ job : serveuse ▶ autoradio : ▶ come along for the ride : | Sujet: satisfaction | zelda Mar 10 Jan - 19:30 | |
| When i'm drivin' in my car And that man comes on the radio He's tellin' me more and more About some useless information Supposed to fire my imagination I can't get no, oh no no no Hey hey hey, that's what i say
Il y a des chansons qu'on ne peut pas écouter. Non, pardon, qu'on ne peut plus écouter. Des chansons dont les premiers mots vous appartiennent : les autres ne peuvent pas comprendre, ils écoutent ces paroles comme ils font l'amour ou leurs courses, alors que vous c'est un coup de poignard, une énorme baffe. Le genre qui laisse la marque rouge. Je tournais le tête : une blonde banale, les écouteurs vissés dans les oreilles et pourtant cet air si familier qui résonne dans le bar vide. Je lui fais une grimace, le genre « t'as pas l'impression de faire chier le monde entier là ?». Elle gueule « PARDON ????». Dieu ce que je la déteste ! J'attrape mon torchon, celui qui me sert à essuyer la vaisselle, si elle n'arrête pas de suite son truc, je lui balance à la gueule. Vraiment, je vais le faire. L'impolitesse me tue, et cette putain de chanson encore plus ! Et, enfin, elle met pause. Je respire. Déjà son air de bouldogue m'est plus sympathique : je m'avance vers elle mais Taylor, mon collègue d'infortune me devance : « Mademoiselle souhaite quelque chose, peut-être ?». Elle sourie. Non mais quelle conne ! La voilà qui minaude, et Taylor, toujours aussi souriant. Je ne sais pas comment il fait, ce mec, il est toujours polis et chaleureux. Sauf avec moi. Pour me donner une contenance et continuer à les observer, j'attrape un verre déjà propre et l'astique avec le torchon resté dans mes mains. «Et bien c'est un peu vide, je... Ce sera plus... hum comment dire... » «Agité peut-être ?». Je n'ai pas pu m'empêcher, c'était trop bon. Mais je regrette déjà. Elle me jette un regard noir du genre « t'as quoi à dire l'astiqueuse ?», je l'ignore. Elle est tordante quand même, j'espère qu'elle va rester un peu. Sinon ma soirée promet d'être très longue. Taylor la rassure : oui, oui le soir il y a bien plus d'ambiance. Il est 18 heures, c'est pour ça qu'il n'y a personne. Sourire niais. Merci, merci. Mais oui c'est ça, casse toi ! Allez oui oui on a compris ! Au revoir !! Enfin, elle passe la porte. Je souris. « Putain mais t'es vraiment irrécupérable ! T'es au courant que notre boulot c'est de satisfaire le client, pas de le faire fuir ! Mais je suis sure que tu satisfais très bien tout seul les blondasses dans son genre! » Il soupire et s'éloigne. Je crois que je l'exaspère. Mais il ne peut pas s'empêcher de m'admirer pour autant : lui c'est un raté, mais il le vit mal. Moi je suis quelqu'un qui a beaucoup vécu et mal finis. Grosse nuance, j'insiste. Mais tout ça, c'est que du flan : cette vie je la troquerai pour tout au monde, autant de souvenirs ça vous empêche de vivre. Tout me rappelle «l'avant» : on ne peut pas construire quelque chose sur des ruines. Ou alors ils faut tout dégager. Creuser en profondeur, sortir les bases de la fondations et s'en débarrasser. Mais, oublier ? Tout ? Comme ça ? Trop douloureux, il faut croire que je suis douillette. Perdue dans mes pensées, je rate l'entrée de la jeune fille. C'est le son caractéristique des talons sur les dalles qui me ramène à la réalité. Plus merdique, tu meurs. L'inconnue . Elle est là, les cheveux détachés, un peu emmêlés par le vent, les joues roses et ce sourire un peu timide que je lui envie. Elle est encore plus belle que d'habitude. Cette fille respire la classe, c'est pas donné à tout le monde. Et puis mère nature a été cool parce qu'elle est bien foutue et pas bête du tout. Quelle injustice ! «Bonjour. Je suppose que tu attends quelqu'un ? » |
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