→ Je porte ce prénom à cause de Donovan Philips Leitch, qui est plus connu sous Donovan. La raison ? Sa chanson Sunshine Superman jouait à la radio quand je suis venu au monde et il était (et sera sûrement toujours) l'artiste favoris de mes parents. Mon amour pour lui est sûrement la seule chose que j'ai en commun avec mes parents. → Je ne touche ni à la drogue ni à l'alcool. J'ai pourtant eu une phase dans mon adolescence où j'ai tout essayé. C'est quand j'ai vu la tristesse et le merde que cela pouvait provoquer que j'ai arrêté. Je me suis ensuite reconverti en comptable pour faire plaisir à mon père et pour essayer d'avoir une vie plus normale. Ça n'a pas fonctionné. → Comme dans toutes les bonnes histoires qui se respectent, y'a eu une fille. Et c'est cette fille qui m'a poussée à partir. « Cause everybody knows The things she does to please She's just a little tease. » Elle me fait pitié. Ce n'est qu'une manipulatrice, une aguicheuse, une mesquine créature qui brise le cœur des hommes qui passent sur son chemin. C'était une spécialiste dans son domaine. Et elle m'a eu. Comment réussir à aimer après son passage ? → Je peints depuis déjà de nombreuses années. Je laisse mes toiles aux gens que je crois, pour qu'ils se souviennent de moi. Il m'est arrivé d'en échanger contre de l'argent. J'ai toujours un petit carnet à dessin sur moi. → J'aime dessiner les femmes. Leur corps, leurs courbes, leurs yeux. L'homme n'était qu'un médiocre brouillon de la femme. → Je suis venu aux États-Unis pour m'éloigner le plus possible de mon ancienne vie. Je ne voulais plus voir mon père, plus voir ma mère, plus voir ma copine. Je voulais être seul et enfin faire quelque chose qui allait me plaire. Je détestais mon boulot, je détestais ma copine (je n'ai jamais eu le courage de la plaquer) et je détestais ma putain de vie. Puisque mon meilleur ami était mort d'une overdose durant mon adolescence, je n'avais plus personne. → Bruegel est mon peintre favoris. Mention spéciale à Edvard Munch, Van Gogh et De Vinci. Pour terminer, j'aime beaucoup l'oeuvre de Lichtenstein. → Je n'ai pas de voiture. Premièrement parce que je n'ai pas d'argent à perdre là-dessus (déjà que j'en manque) et deuxièmement parce que j'aime la liberté que procure la marche. Si j'ai besoin d'aller plus rapidement, je fais de l'auto-stop. → Pour dormir, je vais dans les motels miteux qui bordent la route. Il m'arrive de dormir dehors, mais c'est plutôt rare. D'habitude - s'il me manque d'argents - je me propose pour travailler dans les stations à essence ou les diners (comme serveur). → Mon film préféré est le Magicien d'Oz. Toute ma vie, j'ai rêvé de marcher sur la route de brique jaune.

« J'en ai marre de ce job, j'en ai marre de cette vie monotone, j'en ai marre de... de toi bordel ! » Donovan quitta le bureau de son père, ce fût la dernière fois qu'il le vit. La vie d'un comptable n'était pas pour lui, il n'était pas fait pour avoir une petite vie tranquille, il n'était pas fait pour élever une famille. Élever une famille... Avec une copine comme il avait à cette époque, il lui était presque impossible d'envisager cela ! Espèce de folle. Elle couchait avec ses meilleurs amis, elle s'envoyait en l'air n'importe qui. C'était une briseuse de coeur. Don avait été assez naïf pour croire en elle. Et maintenant, il en avait marre. Marre de ce monde à la con, marre de la cravate qu'il porte à son cou. Pour lui, la cravate d'aujourd'hui est l'équivalent de la corde d'hier. Allez au boulot chaque jour était pour lui une peine de mort. Donovan rentra chez lui et alla préparer sa valise, le seul bagage dont il aurait besoin. Il ne mettait que l'essentiel à l'intérieur. Du côté des vêtements : une canadienne, une chemise, deux pantalons et une veste type bûcheron. Il réussit également à entrer quelques pinceaux, un appareil photographique et un livre : Le Magicien d'Oz. Il referma sa valise et se dirigea vers la sortie quand sa « copine » arriva. « Salut mon chéri... où est-ce que tu vas avec cette valise ? » Elle lui bloquait le chemin. « Je pars. » « Et puis-je savoir où ? » « Loin d'ici. » « Tu aurais dû me prévenir, j'aurais préparé mes bagages à l'avance... » « Tu ne viens pas, je pars seul. Adieu. » Sans un mot de plus, Donovan partit. Il pouvait très bien l'entendre crier derrière, mais il s'en foutait. L'important est qu'il n'allait plus jamais la voir. Enfin, il aurait la paix.



Les États-Unis. Le pays du rêve. Enfin, c'est ce que je croyais et c'est ce que tout le monde croyait. Paré de mon carnet à croquis et de ma barbe de quelques jours (je me suis donné comme défi de ne pas la raser pendant un certain temps), j'étais fin prêt à arpenter les routes et les villes du pays de la liberté ! Et quoi de mieux pour le connaître que la fameuse route 66, cette route mystique reliant huit états américains, reliant Chicago à Los Angeles. C'est de ce premier que je partais. Où allais-je tomber ? Je l'ignorais et je l'ignore toujours. J'irais où la route me mènera.