→ Depuis que je suis toute petite, je suis fascinée par le surnaturel. Les sorcières, les fantômes, les démons. Et j'y crois. Même si au départ, parler d'esprit, de sorcière et de démon n'avait que pour but d'énerver mes parents, qui était très croyant, j'ai commencé à y croire et me suis intéressée de très près à ce sujet.
→ Je souffre de bronthémophobie. C'est la peur du tonnerre. Les orages ça ne me dérange pas. Les éclairs dans le ciel je trouve ça magnifique. Mais alors le tonnerre. C'est juste insupportable pour moi. Je n'aime pas ça. Je serais capable de me cacher dans mon armoire pour ne pas à entendre le tonnerre.
→ Je peux paraître sûre de moi, voir un peu trop sûre d'ailleurs, mais tout ça n'est qu'une façade. Je me suis trop longtemps laissée faire, j'en ai eu marre et j'ai changé. Bon d'accord, ça ne s'est pas fait comme par magie. Je devais avoir un déclic. Et je crois qu'entendre ces soi-disant amis te critiquer alors que tu as tout fait pour eux est un bon déclic. Mais bon, je crois que malgré ça je reste encore cette Zelda du lycée.
→ Je viens d'une famille très croyante. Trop croyante. La messe tous les dimanches. Enfin vous voyez le genre ? Et donc je devais rester pure et innocente jusqu'à mon mariage. Oui, à vingt-trois ans je suis toujours vierge. Même si depuis que je suis partie de la maison familiale, j'ai eu quelques possibilités pour perdre ma virginité, je ne l'ai pas fait.
→ J'ai quitté le domicile familial lorsque j'avais dix-sept ans. Enfin quitté est un bien grand mot. On m'a plutôt mis à la porte. J'étais devenue quelques sortes une honte pour eux puisque je portais préjudice à leur réputation. Avoir une fille alcoolique n'était très vraiment quelque chose dont ils étaient fiers. Ah oui, j'ai été alcoolique, ou bien alors je le suis toujours. Je ne me suis pas vraiment 'soignée' pour ça.
→ Je ne travaille pas. Enfin j’ai travaillé quelque temps. Mais quand on a simplement le diplôme de fin d’étude du lycée et qu’on n’est pas allée à l’université, on n’a pas vraiment de travail qui paye assez bien. Et puis avec le salaire que j’avais, je ne pouvais pas me trouver un logement descend. Mais je ne suis pas non plus sans domicile. On va dire que j’ai adopté la technique de l’aubergiste abstinent. Je drague un gars, il m’amène chez lui et pendant qu’il part je ne sais où, je fais semblant de dormir sur le canapé. J’ai à la clé, un toit et le lendemain petit-déjeuner. Et puis si j’ai de la chance, le gars me donnera surement des vêtements qu’à laisser son ex.
→ Je suis fan d'Harry Potter. C'est toute mon enfance. Et puis ça parle de magie. J'ai dû lire les livres et voir les films en cachette. Oui, quand je vous dis que mes parents sont vraiment très croyant ce n'est pas une blague. Ils sont croyants jusqu'au point de penser que les livres Harry Potter est une oeuvre du diable. Je ne sais pas comment j'ai pu rester normal en vivant avec eux. Mais pas du tout.
→J'ai quelques manies, comme tout le monde je pense. Mais la plupart de mes manies concerne la nourriture. On va dire que j'ai quelques rituels étranges. Quand je mange des bonbons de couleurs, des dragibus par exemple, je suis toujours obligée de prendre des bonbons qui ont la couleur des quatre maisons dans Harry Potter, quand je vous dis que je suis fan ce n'est pas pour rien. Et puis quand je dois manger des aliments qui sont mélangés, je dois les séparer. C'est bizarre je sais, mais sinon je ne peux pas manger.
→ Je ne reste pas plus de trois mois dans une ville. Je me lasse facilement des choses ou bien des gens. Je ne suis pas vraiment une personne qui s'attache facilement. Ou plutôt je ne suis plus une personne qui s'attache facilement. S'attacher à des choses ou à des gens cela fait bien trop mal. Cela nous rend malheureux, alors j'ai décidé de ne plus m'attacher.
→ Je n’ai pas vraiment de permis de conduire. Je n’avais pas les moyens pour le passer. Et mes parents m’ont mis dehors avant de me le payer. Et d’ailleurs la voiture avec laquelle je roule, ou plutôt roulais, ne m’appartient pas. Je ne l’ai pas volé. Elle était là. Seule. Avec les clés sur le compteur. Et elle était dans un endroit abandonné. Mais bon par précaution j’avais quand même fait changer la plaque d’immatriculation.

Et une nouvelle semaine de cours venait de s'achever. Une horrible semaine. Quoi que ce n'était pas la plus horrible pour Kira Zelda Halloran. Qui n'a jamais entendu parler des Halloran à Three Forks ? C'était une famille respectable et sans aucun problème. En tout cas, c'était l'image qu'ils pouvaient donner. Mais ce n'était qu'une impression. Il y avait une ombre à ce tableau si parfait. Zelda. Oui, elle avait peut-être un air innocent comme ça, mais elle ne l'était pas. Elle ne l'était plus. Elle avait compris qu'être gentille ne suffisait pas. Elle avait arrêté d'être cette gentille adolescente qui faisait tout pour tout le monde. Si elle devait rendre un service à quelqu'un, c'était parce qu'il y avait bien quelque chose qui l'intéressait dans se servir. Elle ne pensait plus qu'à elle, et jamais aux autres. Elle était sûre de ne pas être déçue. C'était vendredi. Dernier jour de cours. Elle avait l'habitude de sortir avec ces amis, ou plutôt anciens amis. Elle ne les considérait plus comme tel depuis le jour où Zelda les as entendus dire d'elle qu'elle n'était qu'une incapable, une bonne à rien et qu'ils restaient avec elle juste par pitié. Ces mots l'avaient blessé. Ils avaient fait le même effet que si on recevait un sceau d'eau glacé sur la tête. Cela l'avait réveillé en quelques sortes. Et du jour au lendemain elle est passée de Zelda la gentille à Zelda l'égoïste. Bien sûr, ce changement tout le monde l'avait remarqué. Et leur comportement envers la jeune Halloran avait bien évidemment changé aussi. Avant, elle pouvait passer inaperçu et sans trop faire l'objet de remarque.Et depuis ce jour, elle ne pouvait plus passer inaperçu et faisait l'objet de toutes sortes de moqueries. Et son seul ami qui pouvait la réconforter après des journées comme cela, c'était bien évidemment l'alcool. Elle avait dix-sept et elle se réfugiait dans l'alcool pour oublier ce que ces camarades pouvaient lui faire subir et ce que ces parents qui n'arrêtaient pas de lui dire pour qu'elle soit une jeune femme parfaite. Plusieurs fois elle avait envie de dire qu'elle ne serait jamais la femme parfaite qu'il espérait ? Qu'elle ne me marierait pas avec l'homme parfait. Elle n'était pas faite pour ça. Il lui a fallu dix-sept longue années pour s'en rendre compte. Elle avait juste besoin de liberté. Mais ce qu'elle ne savait pas c'est que cette liberté, ce sont ces parents qui vont la lui donner. C'était à un diner. Ces parents avaient invité un couple d'amie. La soirée était longue et ennuyeuse. Plusieurs fois durant le repas, elle s'était éclipser dans la cuisine pour ne pas à avoir supporté ces conversations. Mais c'était surtout pour boire. L'alcool. Ce liquide la fascinait. Il fallait qu'elle en prenne un peu tous les jours. C'était une drogue. Ces parents ne se rendaient compte de rien. Ils ne s'étaient pas même pas rendu compte du changement de comportement de leur fille. Des parents incompétents qui ne pense qu'à leur parfaite image, avec cette parfaite famille que tout le monde adulait tant. Mais ils avaient faux. Tout le monde ne les adulait pas. Ils espéraient juste qu'un jour que cette image se briserait. Zelda était là, à boire un nouveau verre de vin. Elle commençait à avoir la tête qui tournait. Mais elle s'en fichait. Elle aimait cette sensation. Elle se sentait libre. Et elle commençait à enchainer les verres en croyant que personne ne la verrait. Jusqu'au moment où elle sentait son verre quitter sa main. « On dira qu'il y a une autre petite fête ici. » Elle se retourna par surprise puis s'était mise à glousser. L'un des effets de l'alcool sur la jeune femme. Elle commençait à être ivre. « Peut-être bien. Peut-être voulez-vous y participer Monsieur Hastings ? » Flynn Hastings. Il avait l'âge de Zelda et était dans la même classe de littérature et ayant une réputation identique à celle de la jeune Halloran. C'était étonnant qu'il ne l'ai pas suivi plutôt tôt. Un sourire niais se dessina sur le visage de la jeune femme. Depuis le début du lycée, elle avait en quelque sorte un faible pour lui. Et le physique du jeune homme était peut-être l’une des causes. Et se retrouver seule avec lui, était une chance pour Zelda. « Avec plaisir Mademoiselle Halloran » C’était une occasion inespéré pour l’adolescente. Se retrouver seule avec lui. Son cœur commençait à battre de ne plus en plus vite. Peut-être était-ce un autre effet de l’alcool. D’habitude, elle buvait seule. Mais là, Flynn sera là. Tout sera sûrement différent. « Vous n’avez qu’à me suivre » Un sourire différent se dessina sur son visage. Elle avait l’air différente aussi. Elle était un peu plus charmeuse. Elle se dirigeait vers la cave. Son père avait l’habitude de mettre toute sorte de bouteille de vin et d’alcool. C’était donc le lieu parfait pour continuer cette autre petite fête. Zelda ne savait pas combien de temps elle était avec Flynn. La seule chose qu’elle savait, c’était qu’elle s’amusait. Elle ne savait plus vraiment se qu’elle faisait. Elle se lâchait complétement. L’effet de l’alcool. Elle oubliait tous ces petits problèmes. Elle était heureuse. Elle n'était pas complètement libre de ces mouvements. Elle avait même réussit à casser quelques bouteilles en les faisant tomber. « Oups je crois que j'ai fait une bêtise. » Elle s'était mise à rire. Zelda était l'une de ces personnes où on pouvait reconnaitre facilement leur rire. « Ce n'est pas grave on va réparer ça. » Flynn s'était rapproché d'elle. Si ce n'était pas son coeur qui allait s'arrêter, elle n'allait plus avoir beaucoup d'oxygène pour respirer. Elle avait apprécié ces quelques secondes où il était proche d'elle. Puis il est parti. Surement pour trouver quelque chose à nettoyer. Mais en attendant elle continuait cette petite fête. Elle s'était retournée rapidement lorsqu'elle entendit la porte de la cave s'ouvrir. Flynn était de retour, c'est ce qu'elle avait pensé. Mais la réalité était bien différente. « Papa ! » Son père était là en compagnie de sa mère et de ces invités. Surement pour faire visiter cette impressionnante cave à vin. Tout le monde pouvait voir les bouteilles d'alcool vide ou cassées autour d'elle. Elle savait qu'elle était finie.

Dans la famille Halloran, un seul faux pas et on est en quelque sorte morte. C'est ce qui m'est arrivée. Enfin même si ce n'était pas vraiment mon seul faux pas. Peut-être mon deuxième ou mon troisième. Mais dans une famille normale, lorsque quelqu'un à un problème, on l'aide. Mais pas chez Halloran. On s'en débarrasse. Ils m'ont misent à la porte. Le lendemain je devais préparer un sac et partir immédiatement. C'est vrai qu'au début, vivre seule c'était difficile. Et puis petit à petit je me suis habituée. Et je dois dire que j'apprécie vraiment cette vie

Cela faisait cinq ans. Cinq longues années depuis le jour où ces parents l'ont mis à la porte. Zelda vivait sa vie comme elle le sentait. Elle était libre. Elle ne se souciait plus de rien. Elle vivait au jour le jour. Et cela lui réussissait. Elle avait presque tous les soirs un toit et à quelque repas. Il est vrai que le physique ne faisait pas tout, mais dans le cas de la jeune femme, âgée de vingt-trois maintenant, le physique lui permettait pas mal de choses. C'était même son principal atout. C'était grâce à cela qu'elle vivait. Elle ne se prostituait pas, elle se servait juste de son physique pour trouver un toit pour dormir. Crookston dans le Minnesota. Zelda s'y était arrêtée pour faire le plein de sa voiture et pour aussi gagner un peu d'argent. Même s'il est vrai que la manière dont elle gagnait l'argent, n'était pas vraiment légale. Elle s'était arrêtée dans un bar pour trouver un potentiel logement pour la nuit. Et à sa plus grande joie le bar était rempli. A peine qu'elle s'était installée au bar qu'on l'abordait déjà. Il était brun avec des yeux bleus absolument magnifiques. Il lui avait offert un verre. Elle n'avait pas eu à chercher longtemps. Elle avait trouvé chez qui elle allait dormir ce soir. Et effectivement après quelque verre, il la raccompagnait chez lui. Et comme à son habitude, lorsqu'il partait quelques minutes, elle s'était empressée de dormir sur le canapé. Le lendemain quand elle s'est réveillée, il dormait toujours. Elle en a profité pour prendre son petit-déjeuner et prendre sa douche. Tout se passait à merveille. Jusqu'à moment de partir. « Coucou toi. » Elle s'était retournée rapidement et eut un hoquet de surprise. Non pas parce qu'il était réveillé. Non pour une tout autre chose. « Oh mon dieu, tu .. tu es ... complètement ... » Il se tenait devant nu comme si de rien n'était. A croire que ça ne le dérangeait absolument pas. « Je dois y aller. J'ai quelque chose d'urgent à faire et merci de m'avoir amené chez toi. » Elle lui avait fait un de ces plus beaux sourire et essayer de partir rapidement. D'habitude quand elle part, elle n'est pas aussi pressée. Mais généralement le gars chez qui elle avait dormit n'était pas nu devant elle quand elle était sur le point de partir. « Ce n'est pas chez moi. » Elle s'était arrêtée en le regardant. Cela ne lui était jamais arrivé qu'un mec l'emmène dans une maison qui n'est pas la sienne. Mais bon elle a eu un endroit où dormir, où elle avait pu se laver et manger aussi. « Et tu comptes partir comment ? Il y a un policier qui commence à emmener ta voiture. » Elle s'était précipitée vers la fenêtre. Et effectivement, on commençait à lui emmener sa voiture à la fourrière. Elle n'avait plus de moyen de transport. « Et merde. » Elle s'était assise sur une chaise. Il fallait qu'elle trouve un autre moyen de transport rapidement. Mais il y avait quelque chose que Zelda et le jeune homme qui l'avait hébergé ne s'attendait pas. C'était qu'un agent immobilier arrive avec une famille pour visiter la maison. « Il voulait tester la douche avant d'acheter la maison. » Un sourire gêné se dessina sur le visage de la jeune Halloran. Quelque chose lui disait que cela ne serait pas la dernière fois qu'elle vivra ce genre de situation.

Carter et moi, c'est une grande et longue histoire. On a eu de la chance de ne pas se faire embarquer au poste de police ce jour-là. Il était comme moi. Il voyait dans tous les Etats-Unis. Sauf que pour se loger, il squattait des maisons à vendre. Entre nous c'est compliqué. On voyage quelque temps ensemble, ensuite on en a marqué et on fait chacun notre route. Et un jour on se recroise et on refait un bout de chemin ensemble. Je l'aime bien et il m'aime bien je crois. Ou plutôt on se supporte. On a tous les deux un fort caractère. C'est sans doute pour ça que notre chemin se sépare si souvent.