« C'est parti ! » Deux mots. Deux pauvres mots et tout était lancé. Elle fêtait son vingt-et-unième anniversaire ce soir là, Lita. Elle fêtait sa majorité. Elle fêtait son indépendance. Et elle venait de convier toutes ses connaissances, ainsi que leurs propres connaissances, à venir se réjouir de ça, de ce jour, de cet instant, avec elle, dans la propriété de ses parents. De ses riches parents. Lita vivait dans une grande demeure de Los Angeles, dans le grand et luxueux Calabasas, à l'endroit même où réside tout un beau monde tiré de l'industrie de la musique, de la mode ou même du cinéma. Elle poussait la porte d'entrée et la foule pénétra dans les lieux. Bientôt, les pièces devenaient chacune une discothèque improvisée plus branchée que la précédente. Les gens présents n'avaient, pour la plupart, pas la moindre idée de chez qui ils se tenaient, ou même de la raison qui les poussaient à être ici. Mais ils s'en fichaient. Et Lita aussi, elle s'en fichait. Ce soir là elle a fait la fête Lita. Elle a bu, modérément, et elle a dansé, sans se contrôler. C'était son anniversaire, après tout.

A la bombe de peinture noire, elle sabotait alors le mur écru du salon pour y inscrire : Ciao mummy, ciao daddy ! Et elle était fière. Plus fière encore que la fois où elle a inondé la cuisine après qu'on lui ait demandé de la nettoyer. Dans un coin de la pièce elle jetait la bombe, puis, dans un des tiroirs de l'un des meubles, attrapait une clé de voiture. Sourire aux lèvres elle l'envoya en l'air en la rattrapant quelques secondes plus tard, avant d'aller rejoindre le vestibule. « Oups, j'aurais presque failli t'oublier, saligo ! » dit-elle en saisissant un range CDs qu'elle s'était fait dans la journée. Nirvana, Madonna, David Bowie, Cyndi Lauper, Britney...ils y étaient tous, tous pour son plus grand bonheur, pour sa plus grande joie. La jeune blonde passa la porte d'entrée et fit discrètement le tour pour aller rejoindre les garages. Une nouvelle clé sortie de sa poche et la porte était levée. Elle grimpa dans une Chevelle 70 décapotable, fraîchement repeinte de rouge avec ses deux bandes blanches tracées sur le capot, et ni d'une ni de deux, elle actionna le moteur. Une marche arrière parfaitement maitrisée, il ne lui suffisait plus qu'à passer le portail électrique pour ne faire plus qu'un avec le mot liberté. Elle avait vingt-et-un an Lita, quand elle est montée dans sa voiture et s'est tiré de chez elle, après avoir organisé la plus grosse fête du quartier, après avoir noirci la maison de monde, après avoir tout bousillé, presque.




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