Citation :

ATESH SALIH @MYSELF.

ANDREAS CONNOR PURCELL

▬ ÂGE : vingt-cinq ans ▬ DATE DE NAISSANCE : trente-et-un décembre ▬ LIEU DE NAISSANCE : newport (rhode island), nouvelle-angleterre ▬ ÉTUDES / PROFESSION : au chômage, poète à ses heures perdues ▬ STATUT : célibataire ▬ GROUPE : hit the road jack ▬ CÉLÉBRITÉ : atesh salih

❝ Et moi, chaque nuit, je rêvais de liberté. Je me levais vers quatre heures du matin en quête de jouissance et de simplicité, je rêvais que je pouvais voler et que des ailes me poussaient dans le dos jusqu'au retentissement de mon prochain réveil. J'ouvrais la fenêtre pour observer le firmament étoilé, je m'accoudais le long du rebord sans avoir peur de tomber, et puis, j'admirais les cieux, ces nuages bercés par la brume, ces immenses vagues de ténèbres que j'appréciais avec ardeur. En vain. Je me demandais si mon corps serait prompt à rejoindre ce foutu Jésus, si les anges existaient vraiment, ou encore, si ce n'était que la damnation qui m'attendait avec désobligeance. Au fond, qu'est-ce qu'on avait fait de notre vie ? Qu'est-ce qu'on pouvait savoir de la mort et de toutes ces conneries ? Qu'est-ce qu'on pouvait définitivement savoir de notre existence ? Étions-nous seulement capable un jour de combattre l'obscurité et de ne plus avoir peur de la mort ? Pouvions-nous l'accepter à bras ouverts, l'enlacer comme nous l'aurions fait avec un être cher ? On se posait tellement de questions sur l'existence ; et au fond, comme tous les autres, je n'étais que de passage sur Terre. Cette existence ne changerait pas la face du monde, je ne serai en rien exceptionnel. J'aurai juste fait mon temps sur une planète où chaque pas se résumait à survivre ou s'arrêter puis crever. Moi, je n'avais pas peur de mourir ; je rêvais simplement de liberté, rien que de la liberté. ❞


Andreas écrasa la mine de crayon sur le papier sali par sa calligraphie disgracieuse. Elle dansait sur des fautes, sur des maladresses, mais aussi sur les marques de sa paume gauche. Le garçon se mit à contempler les flammes de la cheminée qui habitait l'appartement de Rose. Il songea à des quantités de choses, aux engueulades qu'il avait parfois avec la jeune femme, ou bien comment pouvait-elle simplement l'aimer. Il n'était qu'un gamin de dix-sept ans, après tout ; mais cela faisait un an que Rose et Andreas s'étaient rencontrés et il ne comprenait toujours pas. « Tes yeux. » répondait-elle toujours. « Ils sont magnifiques. » Il passa une main le long de son visage en effleurant le menton qui n'était pas rasé depuis quelques jours. Cela faisait longtemps qu'il n'était pas revenu chez ses parents, mais il était bien ici. Il pouvait écrire tout en n'étant guère dérangé, il avait près de lui la muse la plus enchanteresse qu'il soit. Pourtant, quelque chose compressait son coeur et il ne savait comment qualifier ce pincement qui le contraignait à faire des pauses fréquentes.
Rose s'en inquiétait souvent. Elle était dans la salle de bain et peignait ses longs cheveux de jais, son visage encore un peu rond et quelque peu enfantin qui reflétait une future belle jeune femme. Ses yeux bruns cherchaient ceux d'Andreas, toujours perdus dans la lumière. Doucement, elle débuta une marche en son honneur et le sortit de ses pensées en lui massant les épaules. Elle déposa un baiser sur l'une de ses joues et lui murmura : « Tu as perdu l'inspiration, Andy ? » Andreas soupira d'aise, il détestait ce surnom ; mais il l'adorait d'autant plus car il venait d'elle. Rose aimait ce que le garçon écrivait. Elle disait toujours qu'il pouvait devenir un grand écrivain s'il le désirait, mais ce n'était pas ce que lui-même songeait. Il allait bientôt embrasser son destin en débutant de foutues études afin de devenir expert-comptable et de recevoir de pathétiques éloges sur sa réussite et son avenir qu'il devinait bien désolant. Comme il l'avait écrit dans son cahier, c'était la liberté qu'il recherchait depuis que Charles s'en était allé pour rejoindre les cieux, et Rose ne pouvait s'empêcher de l'encourager si c'était ce qu'il désirait. « Je n'y arrive pas. Ce que j'ai écrit est stupide, cela ne retranscrit pas mes pensées et ce que je veux faire passer quand on me lit. » Sous un excès de colère, Andreas arracha la page et se leva brutalement jusqu'à la cheminée. Il la balança violemment dans le feu et regarda le papier brûlé sous les yeux de Rose. Elle se rapprocha de lui et l'entoura de ses fins bras. Elle constata à quel point Andreas était grand pour un adolescent. « Tu es beaucoup trop impulsif, Andreas... J'aurais aimé lire ce que tu avais écrit. » Le garçon se retourna et apposa délicatement le visage de Rose sur sa poitrine pour l'avoir un peu plus près de lui. « Pardonne-moi. Je ne suis qu'un gamin, après tout. » répondit-il avec un sourire aux lèvres.

« Andreas, de quoi parlais-tu sur la feuille que tu as brûlée... ? » demanda Rose en murmurant. Ils étaient blottis l'un contre l'autre sur le lit à baldaquin de la chambre. Le garçon caressait tendrement les bras de sa vénus tout en plongeant ses yeux verts dans ceux des ténèbres. Il était très tard et les étoiles scintillaient le firmament dans les instants où Andreas tournait la tête vers le balcon. Il se souvenait de ces nuits où Rose n'arrivait pas à dormir et où il lui contait les merveilleuses histoires qu'il avait inventées dans sa jeunesse avec Charles. Elles étaient toujours remplies de magie et de mystère ; et elles se déroulaient dans des endroits où la guerre n'existait pas, dans un pays imaginaire. Là-bas, tout était possible, racontait-il souvent avec une voix de gamin. Nous étions tous éternels. « Je repensais à Charles. » avoua Andreas. « Il me manque. Parfois, j'aimerais penser qu'il n'a jamais existé pour être libre. Je déclarais que l'être humain ne sait rien de la vie tant qu'il n'arrive pas à son périple, mais aussi que je n'avais pas peur de la mort. Je disais que je n'avais soif que de liberté. Au fond, je crois que j'envie Charles d'être aux côtés de ces imbéciles d'anges, comme raconte trop souvent ma mère. » A ces mots, Rose ne put s'empêcher de rire. Son rire était frais et cristallin, il en émanait quelque chose de reposant qui plaisait à Andreas. Ce dernier, déconcerté, observa son amour avec trouble, comme s'il n'était plus sûr de ce qu'il avait autrefois déclaré. « Nous ne savons rien de la vie, Andy ? Au contraire, je crois que la vie nous apprend des choses tellement exceptionnelles... La vie nous donne la capacité de répondre à ce genre de questions, elle nous offre le bonheur tout comme le malheur, et elle nous offre... l'amour. » Andreas l'enlaça avec plus de vélocité. Il aimait écouter Rose parler en compagnie de cette cette douce philosophie. Hélas, Andreas était contradictoire à la doctrine d’Épicure et il ne voyait que la mauvaise part des choses. Rose l'aidait à se reconstruire chaque nuit où ils parlaient comme ils faisaient en cet instant. « Je peux donc me permettre de dire que la seule chose que je connaisse, c'est l'amour. » Ce fut ainsi que la discussion cessa, laissant place à ce puissant sentiment qu'Andreas connaissait si bien. Il épousa la lippe de la jeune femme et couvrit son corps de mille baisers ; et tandis que Rose s'endormait à ses côtés, la voix de la muse retentit : « Andreas... ? » ; « Oui... ? » ; « Merci de m'aimer. » Il ne put s'empêcher de sourire. Elle était son petit bout de bonheur à lui.




I almost wish we were butterflies and liv’d but three summer days - three such days with you I could fill with more delight than fifty common years could ever contain.

❝ Je crève dans les propres méandres de mon coeur. Il y a ce tambour qui décapite mon corps, cette musique incessante qui ne sait presque plus fonctionner. Je crois que je suis prêt à mourir, ou peut-être suis-je déjà mort. Comme je l'avais prédit, je n'en ai même pas peur ; je n'en ai pas peur, tout simplement parce que mon âme s'en était allée avec celle de Rose. Je revois encore son frêle corps pendu à mes bras, tandis que la neige de décembre recouvrait peu à peu sa peau d'ange. J'avais du sang sur les mains, j'étais responsable de sa mort. Elle était partie par ma faute. Je me souviens du rire qui s'était échappé de ma gorge pour me moquer d'elle, lui déclarant que j'avais hâte qu'elle finisse dans un cercueil. Mon corps tournait, tournait, tournait... jusqu'à ce que je la perde, jusqu'à ce qu'elle me soit arrachée et que l'on m'emmène loin, que l'on s'assure que je n'y étais pour rien. Je me souviens de mon amour qui était parti, et de moi qui riais. Sombre façon de dire au revoir à quelqu'un. ❞

Pour lui, l'éphémère était devenu l'éternité. Il ne savait plus compter, il ne savait plus constater, ni même quoi penser. Il était devenu un fantôme emprisonné pendant trop longtemps sur cette terre. Combien de temps s'était-il enfermé, désormais ? Une semaine ? Un mois ? ...Un an ? Il ne savait définitivement plus, mais à la vue de ses cheveux qui n'étaient plus coupés, de ses yeux injectés de sang ou encore de son corps amaigri, cela faisait beaucoup trop longtemps qu'il s'était enfermé dans sa chambre. La perte de son unique amour l'avait dévasté et il ne savait plus rien. Il était vide de toute émotion, il ne voyait plus la lumière. Tout n'était que noirceur et souffrance. Il était revenu à l'état dans lequel Rose l'avait trouvé la première fois : seul et désemparé. « Un monstre à l'intérieur de moi. Il y a un monstre à l'intérieur de moi. Un monstre, à l'intérieur de moi. En moi, en moi, en moi [...] Un monstre. Moi. » C'était ce qu'il répétait constamment, lorsque ses parents ou le médecin venaient le visiter. Sa mère faisait semblant de prier le Seigneur pour qu'un miracle se produise, tandis que son père s'en fichait complètement, déclarant que ce n'était qu'une perte de temps, mais que cela lui passerait. Le médecin, quant à lui, était beaucoup plus perplexe : Andreas ne mangeait plus. C'était sa petite soeur, Elizabeth, qui pouvait l'approcher sans danger et qui le nourrissait ; de même pour Benjamin. Les deux enfants ne savaient pas ce qu'il se passait, après tout, ils étaient beaucoup trop jeunes pour comprendre la signification de ces cicatrices, de ce regard terrorisé ou encore de ces hurlements la nuit qui démontraient qu'Andreas se croyait vraiment responsable de la mort accidentelle de Rose. Au fond, ses relations sociales ne se résumaient qu'à parler de son état de santé à deux gamins qui comprenaient tout juste ce que la dépression signifiait. « Andreas, pourquoi tes mains sont recouvertes de bandage ? » quémandait Elizabeth de plus en plus chaque jour. Mais Andreas ne répondait pas. « Ton amoureuse, elle serait pas contente si elle te voyait comme ça, grand frère... En plus, tu sens vraiment mauvais ! » Il soupira en souriant faiblement, les yeux perdus dans le vide. Son amoureuse. Rose. Il ne bougea pas de sa chaise placée face à la grande fenêtre qui menait vers les immenses jardins de la propriété des Purcell. Ses yeux d'une couleur obscure s'élevèrent vers le ciel et il lui sembla apercevoir une douce vénus qui pleurait en compagnie des anges, juste à l'instant où il se mit à pleuvoir. « Elle ne serait pas contente, en effet... »

« Tue-la maintenant, Andy ! Il nous faut son pognon tout de suite ! Merde, grouille-toi, avec ses hurlements on va finir par nous entendre ! » marmonnait avec agressivité Sacha. Il avait enclenché la détente, mais il n'arrivait pas à tirer. Cette femme lui rappelait Rose, c'était son portrait craché et il en était sûr. Ce n'était pas la drogue qui agissait, il la voyait telle qu'il l'avait vue le jour de sa mort. Elle était vivante. Ou plutôt, avait-elle un jour été morte ? Est-ce que cela n'avait été qu'un jeu pour elle ? Andreas savait : Rose avait toujours adoré s'amuser. L'inquiéter était son amusement préféré. Alors, Andreas se demandait : pourquoi pas ? Pouvait-il simplement rêvé quelques secondes et s'imaginer que cette inconnue était bel et bien Rose ? Sa douce voix s'imposait sur les hurlements de la future victime, et plus le temps passait et plus Andreas se perdait entre la réalité et le fictif. Il cligna des yeux à plusieurs reprises, désormais persuadé qu'on lui avait injecté une drogue qui prouverait qu'il ne pouvait plus contrôler ses gestes. Mais ce connard de Sacha insistait. Encore.
Andreas l'avait connu quelques années auparavant. Sacha était un jeune et beau rebelle qui avait initié Andy à la drogue et qui l'avait entraîné dans une mine à problèmes. Il ne se souvenait plus comment s'était-il retrouvé ici, mais il se tenait là, prêt à abattre une femme qui ressemblait beaucoup trop à Rose. « Eh bien ?... Qu'est-ce que tu attends pour me tuer ?» Le jeune homme crut mal entendre : « Quoi ? » ; « Tu as très bien entendu. Que se passe-t-il, Andy ? Tu ne me reconnais pas... ? » ; « Qu... J... T-tu... » balbutia Andreas. Il essayait de réfléchir, mais son cerveau rejetait toutes les données qu'il recevait. Il avait la sensation que le temps s'était arrêté et qu'ils étaient les seuls maîtres de leurs actions. « Qu'est-ce que tu attends... ? Tue-moi. Tu n'attends que ça... Après tout, je t'ai laissé. Tu ne te souviens pas ? C'est vague, n'est-ce pas Andy ? Tout a été orchestré. Je n'en pouvais plus de toi, de ton talent misérable et de tes lamentations sur Charles. Tu n'as jamais été là pour moi. Oh, et si cela peut te rassurer... tu n'as pas été difficile à remplacer. » Andreas, il était comme au bord du monde. Il sentait ses mains se brûler, son coeur trembler, des larmes arriver du sol pour se coller jusqu'au bout de ses lèvres. Il revoyait toutes ces années avec lui qui défilaient. Est-ce que c'était vrai ? Est-ce que c'était vraiment elle ? Est-ce que ce qu'elle racontait était véridique ? Est-ce que, au fond, Andreas n'avait aucun talent ? Est-ce qu'il n'était aimé de personne ?... pas même d'elle ? Il ne savait plus. Il ne savait plus rien. Il avait cette musique incessante qui revenait sans cesse depuis quelques secondes jusqu'à lui briser les tympans, des nuées immondes de crachats sanglants remontées tout droit de sa poitrine.
Il venait de tirer. Un coup à bout portant, tout droit dans son coeur déjà mort. Il venait de la tuer. Sans doute une deuxième fois, mais il ne regrettait pas. Il s'était vengé, il avait fait ce qui était le plus juste. « Mec, consulte un médecin, c'est pas bon signe de parler tout seul à ton âge. » déclara Clay. « Qu'est-ce que tu racontes ? Je parlais pas seul. » « Va lui dire ça à elle, au moins elle n'aura plus à te supplier de quoique ce soit même si elle est déjà crevée. Allez viens, on se tire ! N'oublie pas l'argent dans son portefeuille. » finit Sacha en dévisageant une dernière fois le corps qui gisait au sol, son sang s'échouant jusqu'aux entrées des égouts.
Lorsqu'Andreas eut fini de voler les nombreux dollars qui appartenaient à la femme, il aperçut un visage enfantin entouré d'une chevelure blonde qui tentait de faire demi-tour. Finalement, il ne savait plus si c'était réel ou fictif. Paranoïa.

Citation :

▬ Pseudo / Prénom jack ▬ Âge seize printemps ▬ Commentaires c'est trop beau ▬ Dédicace à ma pivoine (abbie) pour m'avoir fait découvrir ce magnifique forum.

Audrey elle est trop chou de nous ramener du monde.
Bienvenue et je te réserve le beau.

Bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche l'ami !