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 « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge.

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Jericho Griffin
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Jericho Griffin

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MessageSujet: « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge.   « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge. EmptyVen 30 Déc - 22:42


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« The world is round and the place which may seem like the end may also be the beginning. » Ivy Baker Priest.




Il était encore très tôt, ce matin-là, et la brume disposait de quelques heures supplémentaires avant de commencer à s'évaporer. Les traînées nuageuses zigzaguant entre les tombes donnaient un aspect gothique au cimetière, comme dans ces vieux films d'horreur où les personnages principaux étaient poursuivis par un monstre inquiétant, ou encore le clip Thriller de Michael Jackson, pour ceux qui préfèrent cette comparaison. Jericho ne dormait plus depuis quatre-vingt-dix bonnes minutes maintenant, mais il avait toujours été plus ou moins insomniaque alors cela ne le dérangeait pas. La plupart du temps, il regardait passer la nuit depuis la fenêtre qui donnait sur le jardin des morts, comme il aimait appeler ce lieu. Il n'avait jamais compris pourquoi les cimetières avaient aussi mauvaise réputation. Pour lui, ces lieux étaient synonyme de paix et il admirait la beauté lugubre de certains tombeaux. Peut-être voyait-il les choses ainsi parce qu'il avait côtoyé cet univers depuis toujours, il en avait fait son terrain de jeu pendant l'enfance et son repaire secret à l'adolescence, à présent c'était devenu son quotidien, une part de lui. Ou bien était-ce à cause d'autre chose... De sa particularité morbide. Il ne s'était jamais vraiment posé la question, et ce n'était certainement pas aujourd'hui qu'il le ferait. Un coup d’œil sur les allées ouest lui fournit son occupation pour la journée à venir : bon nombre de sépultures nécessitaient de l'entretien. Petit, il avait été surpris de constater que très rares étaient les habitants de Santa Rosa qui venaient prendre soin des tombes de leurs ancêtres, la plupart du temps, passé quelques mois après l'inhumation, ils disparaissaient tout bonnement de la circulation. Les défunts pouvaient s'estimer heureux de voir leur descendance se recueillir à leur chevet une fois par an, et encore, ce n'était pas le cas de tout le monde. Jericho avait fini par comprendre que, pour les habitants normaux, une fois la personne décédée elle ne représentait plus grand-chose à leurs yeux, ou si peu, et il s'y était fait avec le temps. Cependant, il ne pouvait se résoudre à voir tel ou tel caveau en mauvais état et se faisait cas d'entretenir l'habitat de chacun de ses pensionnaires. Ils étaient, après tout, les gardiens de tant de secrets, ils méritaient un peu plus de respect que leurs familles leur accordaient.

Le jeune homme poussa un soupir discret avant de s'activer. Puisqu'il ne dormait plus, autant se rendre utile. Il mit une petite demi-heure à se doucher et vêtir les premiers habits qui lui tombèrent sous la main. Il n'avait pas le courage de se raser, comme c'était le cas depuis trois jours, cependant. Il passa par la remise enfiler ses bottes et une veste chaude ; il faisait frais et l'humidité rendait le sol presque boueux. Il se saisit aussi d'un produit à récurer, une éponge et un seau qu'il remplit d'eau chaude. De la vapeur s'échappait doucement du récipient, comme s'il n'y avait pas assez de brume à son goût. Nonchalamment, le jeune homme se dirigeait vers les allées ouest lorsqu'une silhouette attira son attention. Quelque chose ou quelqu'un se mouvait un peu plus loin, mais la mauvaise visibilité ne lui permettait pas de reconnaitre avec précision de quoi il s'agissait. Prêt à effrayer un quelconque gamin courageux du quartier, il adopta une mine renfrognée et marcha d'un pas décidé vers l'ombre en question. Sa surprise fut grande lorsque, à la place d'un morveux, il reconnut le profil élancé de son ami Andreas Purcell. Le grand brun à la peau mordorée déambulait tranquillement dans la brume du matin, entre les tombes. Il avait l'air absent et Jericho se demanda les raisons qui l'avaient entraînées jusqu'ici à cette heure aussi matinale. Peut-être quelque chose le préoccupait-il ? Il en savait assez long sur ses actions passées pour savoir qu'une telle hypothèse était tout à fait possible, même après le temps qu'il avait passé à Santa Rosa, loin de ses démons. Il garda ses distances quelques instants à l'observer de loin, il ne pouvait s'en empêcher, avant d'avancer plus en avant et se dévoiler ainsi aux yeux de celui qui se faisait appeler Connor par soucis d'anonymat. Lorsque ce dernier le remarqua, le jeune fossoyeur arborait un sourire innocent et lui fit un signe discret de la main avant de couvrir la distance nécessaire pour que chacun puisse entendre l'autre sans qu'ils aient besoin de crier. Ce fut d'ailleurs Jericho qui entama la conversation.

▬ Déjà levé ? Qu'est-ce qui t'amène ici d'aussi bon matin ?
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Andreas C. Purcell
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MessageSujet: Re: « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge.   « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge. EmptySam 31 Déc - 19:33



« listening is a magnetic and strange thing, a creative force. the friends who listen to us are the ones we move toward. when we are listened to, it creates us, makes us unfold and expand. » karl menninger



« Andy, j'ai envie d'avoir un bébé. » Andreas releva soudainement la tête. Ses yeux verts observaient Rose d'une façon biscornue, comme s'il ne comprenait pas ce qu'elle était en train de lui dire. Devenir père ? Lui ? Que la jeune femme exprime son envie d'une façon si naturelle le terrorisait et il venait de lâcher son crayon en ouvrant grand la bouche. Face à ce portrait, Rose laissa échapper d'entre ses lèvres rubicondes une mélodie proche du rire : elle aimait le taquiner à ce sujet. Afin de le rassurer, la jeune femme l'entoura de ses petits bras et embrassa l'une de ses joues de manière exagérée, tandis qu'Andreas était encore sous le choc. Il n'avait jamais imaginé son futur foyer, mais il l'espérait tendre et joyeux, et surtout en compagnie de Rose. Rapidement, le garçon imagina dans ses bras une petite fille — dont sa vénus en rêvait secrètement — qui aurait les beaux cheveux de Rose, mais la singularité du regard d'Andy. C'était étrange, car jamais une telle vision lui était apparue et il était encore abasourdi lorsque sa bien-aimée lui demanda : « Qu'est-ce que tu écris ? C'est un nouveau projet ? » ; « Les déchés de mes simples pensées. » répondit doucement le garçon. Rose se pencha pour lire le papier encore sali par la paume de sa main gauche. Elle se souvenait encore lorsqu’Andreas lui racontait à quel point être gaucher était énervant, car il tâchait ses cahiers avec l’encre de ses stylos. La jeune femme lisait d’étranges mots qu’elle ne connaissait pas. A cette pensée, elle sourit : elle se rappelait qu’Andy aimait le vocabulaire littéraire, mais aussi la complexité dans ses phrases. Il disait admirer Jules Verne pour l’enseignement qu’il donnait dans ses romans, car le lexique n’était pas toujours facile à comprendre selon ses souvenances. Au fond, peut-être était-ce car il avait lu ses ouvrages sans même huit ans. « Andy ? » ; « Oui ? » ; « Atrabilaire... ça veut dire quoi ? » ; « Irascible. » Rose se tut, ne comprenant toujours pas. Face à ce silence, le garçon dévoila sa belle dentition et lui expliqua gentiment : « C’est lorsque l’on s’emporte facilement. Je suis souvent atrabilaire quand je n’arrive pas à écrire, si tu préfères. » ; « Je comprends, mais c’est souvent pour m’impressionner que tu écris ce genre de mots, n’est-ce pas... ? » ; « Pas du tout. Je n’y peux rien si ta vocation n’est pas littéraire. » rigola-t-il faiblement en pressant son étreinte. Un éclat de cristal résonna dans la pièce : elle rigolait encore d’une voix enfantine. « Il n’empêche que c’est quand même un peu vrai... »

Andreas ouvrit les yeux. Il avait la senteur du baiser de Rose imprimé sur ses lèvres. Il passa ses doigts le long de sa lippe en frissonnant, puis il soupira. Encore un mauvais rêve, songea-t-il avec exaspération. Certes, au premier abord, cette chimère n’avait rien de cruel, mais elle lui rappelait les instants passés aux côtés de la jeune femme. Des instants qu’il ne vivrait plus. Au fond, Andy n’en pouvait plus d’être emprisonné de la sorte par ses propres souvenirs. Penser à Rose était un moyen pour continuer à vivre, mais il était torturé de l’intérieur. Il craignait chaque soir le sommeil, et c’était aussi pour cela qu’il dormait très peu. Son corps était de plus en plus faible chaque jour, et pourtant, cela ne se voyait pas physiquement. Personne ne s’arrêtait devant lui pour se demander ce qu’il se tramait, personne ne s’arrêtait devant lui, effrayé par son visage fatigué qui ne l’était pas vraiment. Non, décidément son état psychologique était bien différent du physique, et malgré tout, il continuait de vivre comme un mort vivant qui creusait un peu plus chaque jour sa tombe dans les ténèbres de la nuit. A cette pensée, Andreas se leva brusquement et retira rapidement ses vêtements jusqu’à la salle de bain. Il entra avec vitesse dans la douche et s’aspergea d’eau glacée. Il n’avait pas froid, son corps était glacial depuis bien trop longtemps déjà. Andy passa peut-être une heure, recroquevillé sur lui-même en écoutant les perles d’eau s’abattre sur son dos rempli de cicatrices.

Rose. Rose. Rose.
Toujours Rose, rien que Rose.

La torture de son corps terminée, Andreas sortit de la salle de bain et partit s’habiller sans même regarder le temps qu’il faisait au dehors, ou même s’il ne faisait pas encore trop nuit. Il avait besoin de sortir et de marcher pour réfléchir et se libérer. Le jeune homme enfila un vieux pull et un pantalon au hasard, chaussa ses pieds et sortit, les cheveux tout justes secs. A la sortie du motel, Andy respira l’air frais qui s’abattit comme une brise glaciale sur son village, puis il se mit à arpenter les environs. Il ne savait pas quelle heure il était, encore moins s’il était très prudent de sortir avec un temps pareil. La brume siégeait chaque lieu qu’il rencontrait. Il leva ses yeux dont la couleur était étrangement éteinte, puis il se mit à admirer les quelques étoiles qui scintillaient encore dans le firmament. Ce simple spectacle l’enchantait : les astres l’avaient toujours fasciné. Lorsqu’Andreas regarda devant lui, il comprit qu’il se trouvait là où il ne fallait pas : le cimetière. Cet endroit sinistre ne lui plaisait guère et il avait la sensation d’être dans un film d’horreur, comme si une bête allait lui sauter dessus. C’était étrange à dire, mais Andy n’aimait pas regarder ce genre de choses. En toute honnêteté, le cinéma n'était pas un centre d'intérêts qu'il portait dans son coeur. Le jeune homme avança et tendit l’oreille, croyant avoir entendu du bruit. Il ne s’était pas trompé : une silhouette se dessinait et le cœur d’Andreas battait à tout rompre ; il espérait se tromper. Plus elle marchait vers lui et plus il soupirait, jusqu’à ce qu’enfin la véritable personne se dessine et qu’il découvre que c’était bel et bien Jericho. Andreas se maudit légèrement. Encore lui, se dit-il alors en répondant à son signe de main.

Jericho Griffin s’occupait du cimetière de Santa Rosa. Cependant, Andy le connaissait sous sa forme de psychopathe qui ne pouvait s’empêcher de tuer et il semblait que le jeune homme avait bien failli devenir l’une de ses victimes. Andreas, qui était plutôt misanthrope, s’était pourtant lié d’amitié avec lui et Jericho — qu’il appelait pour la plupart du temps Jerry — était le seul au courant de son passé de meurtrier et de Rose. Son ami pressa le pas vers lui et entama la conversation : « Déjà levé ? Qu'est-ce qui t'amène ici d'aussi bon matin ? » Andy haussa les épaules. Qu’est-ce que je fous ici ? se demandait-il. Même si Jericho était son ami et qu’il l’appréciait, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se sentir gêné lorsqu’il était avec lui, et surtout quand le soleil n’était pas encore levé. « Rien de spécial, j’avais simplement besoin de marcher. » Même en compagnie de Jerry, Andy n’était pas très bavard. Il ne voulait pas l’embêter avec ses histoires. Il considéra Jericho quelques secondes et, levant les yeux vers le ciel, il lui demanda dans un état pensif : « Dis-moi, Jerry... cela ne t'est jamais arrivé de regretter certaines choses de ton passé ? de te demander ce qu'il se serait passé si tu n'avais pas fait les choix que tu as faits aujourd'hui... ? »


Dernière édition par Andreas C. Purcell le Dim 1 Jan - 21:06, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge.   « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge. EmptyDim 1 Jan - 18:16

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« We must embrace pain and burn it as fuel for our journey. » Kenji Miyazawa




Andy avait eu une réaction à la fois désinvolte et gênée à la question de Jericho. Ce dernier n'était pas idiot, il savait que son ami avait encore du mal à être à l'aise en sa compagnie, comme tout le monde, mais lui d'autant plus qu'il connaissait son secret. Il lui arrivait certains soirs de se demander pourquoi il l'avait laissé le découvrir, pourquoi il ne s'était pas assuré de son silence éternel après coup, et surtout pourquoi Andreas n'avait pas tenté de le dénoncer. Cette dernière perspective jouait certainement un rôle très important dans le fait que le fossoyeur n'ait pas agi. En effet, pourquoi éliminer la seule personne avec qui il n'avait pas à mentir sur sa nature profonde et avec laquelle il s'entendait même plutôt bien, si cette personne ne cherchait pas à lui nuire ? La solitude avait beau être son quotidien, depuis le départ de Nolan il ressentait parfois le besoin de se sentir en confiance avec quelqu'un. Même pour dire des banalités, juste pour le plaisir d'avoir une conversation un peu plus approfondie que d'ordinaire. Et il avait trouvé en l'âme torturée de l'héritier Purcell le partenaire idéal pour cela.

▬ Rien de spécial, j’avais simplement besoin de marcher.

Il marqua une pause de quelques secondes avant de lever les yeux vers le ciel et reprendre la parole, pensif.

▬ Dis-moi, Jerry... cela ne t'est jamais arrivé de regretter certaines choses de ton passé ? de te demander ce qu'il se serait passé si tu n'avais pas fait les choix que tu as fait aujourd'hui... ?

Jericho tressauta légèrement en entendant le surnom que lui donnait Connor. "Jerry" n'était pas vraiment un sobriquet qu'il appréciait, trop familier au goût de cet homme qui n'était pas habitué à tant de condescendance. Mais il le tolérait dans la bouche de son interlocuteur, il pouvait bien lui accorder cela. Il tilta également sur le ton qu'avait employé Andreas, cette question lui était-elle réellement adressée ou n'était-ce qu'une interrogation rhétorique qui n'appelait que le silence ? Le cadet des Griffin observa l'homme posté à côté de lui quelques minutes, son regard troublant cherchait à sonder son âme pour découvrir ce qui pouvait bien causer un tel désespoir. Peut-être le jeune homme s'était-il remémoré des faits douloureux de son passé encore inconnus à Jericho... Il se dit qu'une enquête anonyme dont il avait le secret devrait être menée à ce sujet. Il détourna les yeux en direction d'une tombe ornée d'une statue d'ange non loin de l'endroit où ils se trouvaient avant de répondre.

▬ Regretter... ? Je...

Son esprit se brouilla progressivement, replongeant douloureusement dans les sombres méandres de ses souvenirs. Regretter ? Jericho n'était pas sûr d'avoir déjà ressenti ce sentiment dans sa vie. Il était étrange pour lui de voir à quel point certaines sensations lui étaient étrangères alors que le reste du monde les expérimentait quotidiennement. Il ne pouvait qu'imaginait que c'était une chose douloureuse que d'avoir des regrets, et ça il connaissait, la douleur. La première fois avait été à la mort de son grand-père, suivi de peu par sa grand-mère qui n'avait pas supporté la perte de son amour. Il avait alors ressenti un vide effroyable lorsqu'il avait franchi de nouveau le seuil de leur chambre, dans la demeure familiale, mais il était bien incapable de l'expliquer ; il assimilait ce sentiment au manque. Puis il y avait eu ce fameux après-midi qui lui avait enlevé ses parents à jamais... L'incompréhension due à son jeune âge au moment des faits avait un peu brouillé ses réminiscences de cet instant de sa vie mais il parvenait encore à ressentir ce trouble angoissant et cette montée de haine et de tristesse lorsque Nolan lui avait décrit le drame. Il s'en souvenait parfaitement aussi parce que c'était à cet instant précis, à l'hôpital, que son instinct s'était réveillé : ce grondement sourd et impitoyable qui ne le quittait plus depuis. Le troisième et dernier instant marqué par une grande douleur dans sa vie était le jour où Nolan était parti. Évidemment, il avait encouragé son frère à suivre ses rêves et quitter cet endroit aussi fort qu'il l'avait pu, ne voulant que son bonheur. Mais il avait rapidement ressenti le manque, une fois cette mission accomplie. Ils étaient tous deux si proches, d'aussi loin qu'il s'en souvînt, et les premiers mois de séparation avaient été très durs, des deux côtés. Il avait donc ressenti une souffrance infinie à ce moment-là, mais il savait que c'était pour le bien de cet être si cher à ses yeux, il ne pouvait décemment pas le regretter.

Il se mordit la lèvre dans un rictus songeur, il ignorait combien de temps il était resté perdu dans son inconscient pendant qu'Andreas attendait sa réponse. Il ne savait pas si évoquer ses lacunes en matière de regrets rassurerait son interlocuteur, cependant, et il ne voulait pas risque de le voir s'éloigner un peu plus loin que cette méfiance distante qu'il lui connaissait. Il inspira longuement avant de réfléchir à la manière la plus appropriée de tourner sa réponse.

▬ Il m'arrive, parfois, de me poser des questions sur le passé, oui. Mais j'ai du mal à envisager des alternatives à mes actions, tu sais à quel point elles sont... irrévocables, et évidentes à mes yeux.

Un sourire gêné adressé au vide se dessina sur son visage, comme une excuse proférée à l'attention de son ami. Il n'osait pas le regarder, d'ailleurs, de peur de l'avoir perturbé avec cet aveu. Andy était-il capable de comprendre à quel point il était différent ? Que sa vie était moins dirigée par des choix que des certitudes, contrairement aux apparences et aux autres êtres humains ? Le jeune homme à la peau mordorée n'avait pas cette chose en lui qui rendaient les choix inexistants, mais Jericho espérait qu'il pourrait quand même lire entre les lignes et déchiffrer ce qu'il en était pour lui. Il soupira doucement et un nuage de vapeur franchit la barrière de ses lèvres, témoignant de la température plutôt basse. Il ne pouvait laisser le silence se prolonger plus longtemps.

▬ Qu'est-ce qui tourmente ton esprit de la sorte ? Quels choix passés regrettes-tu ?
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Andreas C. Purcell
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MessageSujet: Re: « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge.   « Friendship is a sheltering tree. » ◊ Samuel Taylor Coleridge. EmptyMer 11 Jan - 19:09



« nothing that i do will ever be enough for you. whatever i do, whatever i do. take me as i am, i'll never be the other man. forget about you, i'll forget about this time. » theo hutchcraft



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