zek ♫ let it shine

Citation :: JON KORTOJARENA @CREDITTUMBLR
EZEKIEL DEVON HILFIGER

▬ ÂGE : 26 ans. ▬ DATE DE NAISSANCE : 20 Septembre. ▬ LIEU DE NAISSANCE : Lewis, Texas. ▬ ÉTUDES / PROFESSION : Artiste en cavale. Zek n'a pas vraiment de métier, il vit au jour le jour, survit comme il peut, et espère un jour être reconnu pour son art. ▬ STATUT : Fraichement célibâtard. ▬ GROUPE : Hit the road Jack. ▬ CÉLÉBRITÉ : Jon Kortojarena.

dix trucs inutiles à savoir sur toi.

→ Si c'est pour me présenter que je suis ici, eh bien allons-y... Parlons de moi. Oui, discutons gentiment de cette petite personne aimable, charmante, cette personne bien que je suis. Sérieusement, je le ferais uniquement parce que si vous y avez cru, il va falloir que je vous explique deux trois petites choses. A commencer par le fait que je ne suis pas une personne bien, ou du moins ne me suis-je jamais considéré comme tel. Et il est rare qu'on le pense. Quelqu'un de marrant dans ses bons jours. Quelqu'un qui sait charmer et séduire, ça oui, tout le monde le dit. Mais non, on ne me décrit jamais ou presque comme ce que j'imagine être une personne « bien ». Vous savez, ces gens qui sont dignes de confiance, fidèles en amour et en amitié, ambitieux mais pas trop, gentils et bons de nature. Ceux qui se font facilement des amis, qui ont une gentille petite vie droite et prévue à l'avance, de longues années avant. Qui à la moindre anicroche dans ce plan de vie parfait, sombrent dans la dépression et font dans le mélo. Peut-être qu'en fait, il vaut mieux pour moi que je ne leur ressemble pas.
→ Allons bon, passons aux choses sérieuses. En quelques mots, je suis souriant, ouvert d'esprit, bordélique comme pas deux, un brin prétentieux, rêveur, séducteur. La bonne humeur fait partie de moi, elle me façonne chaque jour. Mes amis, les vrais s'entend, ne sont pas aussi nombreux que je le souhaiterais. Je ne suis pas associable, loin de là, simplement avec mes plans foireux et mes impulsions -auxquelles je cède toujours- font que les gens ne me font pas facilement confiance. Ils ont sans doute raison, pas que je sois un traître non plus; c'est simplement qu'il m'est difficile d'être une personne présente pour autrui prête à soutenir les autres dans les épreuves difficiles de leurs vies quand je suis incapable de le faire pour moi-même. Malgré cela, les amis que j'ai, qui ont cru en moi et qui ont compris mon mode de fonctionnement ont toujours eu mon entière dévotion sur le plan de l'écoute loyale, et toutes ces choses que l'on fait entre amis. Débrouillard, j'arrive à m'en sortir seul, mais avoir la responsabilité du bonheur de quelqu'un d'autre, ça devient tout de suite plus difficile. J'en ai déjà fait l'expérience, d'ailleurs. De ce côté là, l'amour pour moi rime plutôt avec copine d'un soir, relations brèves et peu engageantes. Ah, et détail important... J'ai le sang chaud, dans le sens où la moindre altercation avec moi dégénère très vite. Je n'ai aucun contrôle sur ma colère, et mes émotions sont toujours vives, violentes et crues.
→ Vous savez, quand on grandit dans une petite bourgade d'à peine cinq-cent habitants (et encore, je surestime largement), la vie des autres n'a de secret pour personne. Tout se sait, les secrets familiaux d'autant plus: les commères de cette foutue ville ne savent pas tenir leur langue devant les drames que certains vivent parfois. Je ne dis pas avoir vécu un drame, avoir eu une vie merdique ni même que j'ai subi tous les malheurs du monde. Je ne suis pas comme ça, j'aime l'optimisme même si pour moi, cela revient plus à regarder le moins possible en arrière. C'est aussi simple que cela. Les souvenirs, les remords, la nostalgie, à quoi bon tout ce mal que l'on se fait inévitablement, quand il est si simple d'oublier et de regarder droit devant soit ? Je n'ai jamais compris ces gens qui vivaient scotchés à leurs passé, détruisant leur vie consciencieusement à chaque évocation de leur vie d'avant. Surtout quant il s'agit de ces personnes qui n'ont pas bougé de Lewis et qui n'ont aucune ambition. Non, vraiment, cela me dépasse. Si moi non plus n'ai-je pas eu une vie parfaite, au moins ai-je la consolation de pouvoir me dire que j'ai laissé ce bled derrière moi pendant un temps. Une période de ma vie qui restera sans doute à la fois la plus belle et la plus terrible de mon existence, du moins jusqu'à présent. Mais cela viendra, vous saurez tout. Commençons par le début.
Comme vous le savez, je suis né ici, à Lewis. Ma mère était encore une adolescente, une pseudo-rebelle fêtarde, camée et incapable de s'occuper d'elle. Pourtant elle a voulu croire le contraire, s'est enfui de la maison familiale vers l'âge de seize ans. Avec ce look qui fait « bien » pour les rebelles: jeans déchirés, vestes en cuir et noir à profusion autour de yeux. Enfin, vous voyez le topo; rien de très original. Comme toutes « hors-la-loi » de basse catégorie qui se respecte, ma mère (accessoirement nommée Gillian, si ça vous intéresse) fumait, buvait, se droguait, faisait le trottoir quand le besoin s'en faisait sentir, baisait à tout va. Pas ici, à Lewis la ville de la candeur incarnée. Non, elle s'était tirée d'ici, fuyant vers les bas quartiers du Quinns. Sans doute se sentait-elle moins seule là-bas, qu'en sais-je. Tout est que ses aventures sans lendemain l'ont amenée à me mettre au monde, lorsqu'elle n'avait que dix-huit ans. Ou du moins, était-elle enceinte. Incapable de se gérer seule et d'assumer, elle est revenue au galop chez ses parents, résidant toujours à Lewis. Une chance pour elle qu'ils aient été trop gentils pour ne pas la jeter dehors après toutes ses années à demander de l'argent pour payer ses innombrables dettes, sans jamais rien faire en retour. Et voilà que je suis né, un beau jour de septembre. J'étais l'erreur du nouvel an, une capote craquée sans aucune doute. Mon père était alors un de ses rares copains fixes, et elle devait y être sacrément attachée pour m'attribuer son prénom en deuxième nom. Sans compter sur mon nom de famille, que je ne tiens absolument pas d'elle. « Je fais ça dans les règles de l'art », disait-elle. Son nom en premier, Devon, et Hilfiger en nom de famille officiel. « C'est plus classe » s'extasiait-elle quand je lui posais la question du haut de mes quatre ans. Ezekiel Devon Hilfiger. J'étais marqué à vie par une appellation difficile à porter, même ici ou tout le monde a des noms bizarres.
→ Ma chère mère étant trop jeune et trop irresponsable pour s'occuper de moi, s'envola de nouveau sitôt qu'elle fut remise sur pieds, me laissant aux bons soins de mes grands-parents. Des bonnes poires, ou de bonnes âmes; à vous de voir. Je fus élevé par ces derniers, aimants et attentionnés bien que je ne fus pas leur fils. Juste un petit fils illégitime et laissé à l'abandon par leur fille indigne, que je n'ai plus revue qu'en de rares occasions par la suite quand elle daignait faire une apparition. Malgré l'absence de parents et des quelques difficultés que je rencontrais à l'école à cause du fait que je vivais avec mes grands-parents, j'eus une existence parfaitement heureuse de l'enfance à l'adolescence. Et là, ce fut le premier choc que je connus dans ma vie: la mort de ma grand-mère Mila. Âgé de dix-huit ans, j'ai moi-même senti les ailes me pousser dans le dos, avec ce besoin d'évasion intraitable auquel je ne pouvais échapper. Impulsif, les décisions m'étaient toujours venues au dernier moment, souvent sur un coup de tête. Et je les suivais, par envie et besoin. Alors je suis parti, bouclant mes valises après l'enterrement, plein de cette envie d'échapper au désespoir qui allait bientôt planer sur cette maison. Certes, c'était égoïste, lâche et irrespectueux envers mon aïeul, qui allait rester seul après cinquante ans de mariage. Mais je ne voulais que mon bonheur, et j'étais jeune, plein d'ambitions et d'envie de vivre pleinement ma vie. J'avais peut-être senti que la mort de Mila était une fin, mais aussi un début. Maintenant encore je regrette de ne pas avoir pris plus de temps pour les aux revoirs. Ceux-ci ont simplement été une embrassade, et les mots de James, grinçants mais emplis d'amour paternel: « Fais attention à toi, et ne finis pas comme ta mère. ». Je suis parti sans un mot, troublé.
→ Ce fut comme une un renouveau, de respirer de l'air neuf. J'étais émerveillé, choqué par ce monde extérieur dont je ne connaissais rien, enfermé pendant dix-huit ans dans le même trois pièces de cette petite bourgade insignifiante, comparée à des villes comme New-York, LA, Washington, Phoenix. Cette dernière fut mon coup de cœur, l'Arizona fut ma reddition face à l'envie de voyager encore et encore. Et pour cause, je tombais simplement amoureux à la fois de la péninsule ensoleillé et de cette femme. Fille, plutôt. J'avais alors vingt-cinq ans, et cela me paraît si lointain alors qu'en réalité cela ne l'est guère. Alaska Joan Kennedy, jeune fille douce et définitivement trop jeune pour moi. Mais ce fut celle qui signa ma perdition, inconsciemment bien sûr. Bipolaire, seule et égarée, douce et fragile. Mon cœur avait battu pour des millions de femmes auparavant, mais Alaska avait, par ce simple regard, réussi à l'arrêter le temps de quelques secondes. Je ne détaillerais pas cette vie commune dont nous avons joui pendant quelques mois, elle poursuivant consciencieusement ses études, moi perdant mon temps à peindre et à essayer de vendre, ce qui bien évidemment n'arrivait jamais. J'étais amoureux, follement. Je l'aimais, j'en étais certain. Ma vie sans elle n'avait plus aucun sens, aussi cliché cela soit-il de dire cela. Pourtant, je ne pouvais plus continuer. Je sentais que la fin du voyage était arrivé, et quelque chose me retenait. Il y avait ce lien dérangeant entre nous, que nous évitions d'aborder, mais qui était toujours un obstacle, surtout pour moi. Elle avait neuf ans de moins que moi, j'avais vécu plus qu'elle. Non, j'étais trop vieux, je l'empêchais de vivre ces belles années que j'avais vécues. Alors je l'ai quittée, comme ça, du jour au lendemain.
→ Je ne voulais plus qu'une chose, retourner à Lewis, ma ville d'enfance qui après tout ce temps en cavale, me manquais physiquement. Alors j'ai quitté l'appartement en lui laissant cette plaie béante au cœur, ce chagrin que nous partageâmes un instant mais dont elle fut l'entière dépositaire après mon départ. Aucun doute que je vécus cette séparation bien mieux qu'elle. Aujourd'hui encore, je ne pense plus qu'à elle, mais j'oublie dans les bras de toutes celles qui veulent de moi. L'homme est fait ainsi, que voulez-vous.

«Stilness of the mind »

Elle avait fait tout ce chemin pour lui. C'était la première fois qu'elle mettait les pieds à Phœnix, quittant son Lewistown chérie pour le voir. Le froid mordait ses joues, pinçait sa peau et rougissait son nez. Ses doigts et ses orteils étaient quasiment gelés, du moins le pensait-elle, incapable comme elle était de les bouger. Elle le maudissait, lui et ses stupides idées de merde. Mais en même temps, que n'aurait-elle pas fait pour paraître belle à ses yeux, belle et intéressante. Et tellement plus que ce qu'elle était en réalité. Elle aimait faire comme si elle était cette personne froide et cassante, condescendante pour se hisser un peu plus haut que lui. La vérité c'était qu'elle se sentait si petite, si insignifiante. Surtout en sa compagnie. Un autre soupir exaspéré fendit l'air. Elle en avait déjà poussé une centaine depuis qu'elle était arrivée dans ce café. Ezekiel n'était jamais foutu de regarder sa montre pour arriver à l'heure, et il ne répondait pas à ses appels. Peut-être aurait-elle mieux fait de se mettre au chaud en l'attendant, mais elle ne voulait pas le rater. La terrasse était le meilleur endroit pour l'accueillir. Elle ne pouvait se permettre de le rater, elle qui l'avait tant attendu, qui avait tellement rêvé de le revoir. Ce connard qui n'avait pas voulu d'elle, qui l'avait repoussée pour continuer à jouer le bon pote comme si de rien n'était. Elle le détestait. Et enfin elle le vit. Son cœur fit un bon avant même qu'elle ne réalise vraiment que c'était lui. Il s'avançait de cette démarche reconnaissable entre toutes, assurée et un brin provocatrice. Quelques filles se retournaient sur son passage, coups d’œil appréciateurs qu'il ne semblait même pas remarquer. Elle se dit qu'il n'avait d'yeux que pour elle. Et bon sang, il était seul. Elle avait craint un instant qu'il n'ait emmené sa catin avec lui, cette garce dont elle ne connaissait que le nom. Un nom glacial, aussi détestable que la personne elle-même: Alaska. Une gamine qu'elle aurait bien étripée de ses mains si elle l'avait pu. C'était une chance pour elle qu'elle ne soit pas venue. Une chance pour Alaska. La fille fut vite chassée de ses pensées,car déjà il arrivait, tendant ses bras vers elle avec ce sourire chaleureux qu'elle adorait tant. Incapable de résister à l'appel de son corps, elle se leva pou le prendre dans ses bras, et laissa un sourire s'étendre sur ses lèvres. Au nom du ciel, il était donc possible de détester et d'aimer à la fois à ce point une personne ! Quand elle le serra dans ses bras, c'était comme si elle respirait à nouveau. Cela faisait si longtemps, et il lui avait tellement manqué... sept ans déjà qu'ils n'avaient pas échangé un regard, un de ceux dans lesquels ils se transmettaient toutes ces choses qu'ils avaient à se dire mais qu'ils ne disaient jamais. Des choses qui planaient dans l'air et qui brisaient son âme. Ils s'assirent, réduisant la distance entre leurs chaises à quelques centimètres à peine. Il en avait toujours été ainsi entre ces deux là. De l'amour à un degré incertain, à la fois gigantesque et inexistant. Et puis surtout, cette incapacité qu'ils avaient à s'éloigner l'un de l'autre. Ezekiel la regarda, avec toujours ce sourire flottant sur ses lèvres étonnement pleines pour un homme. « Echo. Comme tu m'as manquée. » Echo sentit son corps s'alléger. Elle lui avait manqué. « Mon Narcisse... » Ils rirent. C'était une blague de mauvais goût entre eux: depuis qu'elle lui avait avoué son amour, qu'il l'avait repoussée, ils s'appelaient mutuellement Echo et Narcisse. Les paroles cruelles qu'ils s'étaient échangées ce jour là avaient tout changé entre eux, les éloignant et les approchants. Ils n'étaient que paradoxes, encore et encore. Tout se contredisait entre eux. Echo tourna la tasse posée devant elle entre ses doigts, soudain embarrassée. Ils n'avaient rien à se dire. Leurs regards disaient tout. Et comme toujours, le sien était illisible, non parce qu'il cachait ses émotions, mais parce qu'il y avait tant de choses dedans qu'elle ne savait jamais déchiffrer. « Reviens. » souffla-t-elle alors, toute la douleur de son absence jaillissant soudain. Il soupira, lui prit la main et passa celle qui était encore libre sur son visage, cachant ses yeux un instant. La tension dans l'air se fit palpable. Et cela faisait à peine quelques secondes qu'ils s'étaient retrouvés, après une si longue séparation. « Je ne peux pas, Echo. Je te l'ai dit. » Oh oui, il le lui avait dit. Leurs correspondances par lettres étaient toujours très riches en émotions, engendrant à la fois de la colère et un manque terrible de l'un et l'autre. Elle lui disait toujours de revenir, lui décrivant en long et en large l'ennui qui planait sur son existence depuis qu'il s'était barré comme un rustre sans même la prévenir. Et à chaque fois, c'était la même rengaine: Alaska qui était là, Alaska Alaska. Elle serra les dents. Elle reprit brusquement sa main, serra ses bras sur sa poitrine pour serrer ce cœur qui lui faisait mal. « Pourquoi ? Encore elle, cette petite conne qui te prend toute ta vie ? Et moi, je ne compte plus, c'est ça ? Tu m'as déjà oubliée pour une... une gamine ? Elle n'est même pas majeure ! » Le choc se lisait sur le visage d'Ezekiel. Jamais elle n'avait évoqué sa haine envers la compagne de Zek, jamais. Il mesurait à présent l'étendue de sa rancœur, et ce que ses paroles impliquaient. Oh oui, elle l'aimait toujours. Elle ne le niait pas. « Je l'aime. Tu n'y peux rien. » dit-il, implacable, sa voix soudain dure et tendue. En effet, elle n'y pouvait rien. Et cela la brisait. Une larme salée roula sur sa joue, qu'elle essuya rageusement. Puis elle sourit, désireuse de retrouver son Zek. Celui d'autrefois, qui n'était pas en pensée avec une gosse des bas quartiers. « Ce n'est pas grave. Un jour tu l'oublieras, et tu me reviendras, je le sais, Zek. Bon, allez. Parle-moi de toi. »

«In Noctem »

« Zek... » murmura-t-elle près de son oreille. La lumière entrait doucement par les grandes fenêtres, filtrait à travers les rideaux et projetait une lueur douce et chaude sur son corps à demi-nu. Qu'il était beau. Parfait en tout point de vu. C'était ce qu'elle se disait, ce qu'elle voulait croire. Elle était consciente qu'ils n'avaient presque rien en commun, qu'ils étaient un couple inattendu et choquant pour plus d'un. Lui, le grand brun ténébreux, charmeur et souriant, bordélique comme pas deux et perdu, avec elle, la petite blonde qui ne parlait pas beaucoup, ordonnée et réservée. Tout les opposait, ces deux-là. Et pourtant, ils s'aimaient. Elle se souvenait encore de ce jour où il l'avait trouvée, en panne au bord de la route. Elle se rendait à Tucson pour rendre visite à ses grands-parents quand elle avait crevé, sur cette route perdue au milieu du désert. Seule, elle avait tenté de trouver une solution, priant pour que quelqu'un vienne, luttant contre la panique. Alors il était apparu, comme un ange tombé du ciel. Il était le sien, cela, elle en était certaine, se dit-elle en traçant des ronds sur son dos. Ezekiel, avec un K. Il dormait toujours sur le ventre, les deux mains sous l'oreiller. Elle sourit en le voyant bouger, embrassa sa joue piquante en le voyant ouvrir les yeux. Un flot de souvenirs lui revenaient, d'un coup, quand elle observait pour la première fois de la journée -mais sûrement pas la dernière- ce regard chocolat, pétillant et jamais éteint. L'amour rend aveugle, dit-on. Elle n'y croyait pas un instant., mais c'était sans doute vrai. Elle ne vit pas toute de suite que ce matin, son sourire n'était pas aussi rayonnant que d'habitude, qu'il était même absent. Ni qu'il s'éloignait chaque jour un peu plus, évoquant de plus en plus souvent ses journées heureuses à Lewis, une petite bourgade insignifiante quelque part dans le Texas dont elle n'avait entendu parler que par Ezekiel. Dans sa bouche, la ville semblait merveilleuse, paradisiaque. Le Paradis duquel il était tombé. Elle connaissait son histoire, cela n'avait certes rien de paradisiaque. Elle qui avait toujours eu une vie paisible sans accroc aucun: deux parents, une petite sœur. Le lycée, les amis, les devoirs. Rien de plus, rien de moins. Et il était venu y ajouter ce qui avait toujours manqué à son existence. Ses doigts passèrent dans ses cheveux, en bataille, comme tous les matins. « Zek. » répéta-t-elle, d'une voix plus forte, un sourire étirant ses lèvres. C'était toujours pareil, cette envie de sourire en sa présence. L'homme remua, et son regard passa sur son visage avant qu'il ne se tourne sur le dos, fixant le plafond. Ce fut à son soupir qu'elle sut que quelque chose n'allait pas. Pas de sourire, pas de bonjour. Rien. Lui qui souriait toujours, pourtant... L'angoisse, une angoisse terrible étreint son cœur. Au fond d'elle, elle savait sûrement ce qu'il se passait. Pourtant elle s'inquiéta simplement pour lui, et non pour elle comme elle aurait du. « Alaska ? » dit-il alors, d'une voix blanche qui l'effraya. « Oui? » « Quel âge as-tu? » Sa question l'étonna. Il le savait bien ! « Mais... » « Réponds. » Il pouvait être réellement glaçant quand il le voulait. « Dix-sept ans. Pourquoi ? » « J'en ai vingt-six, Alaska. » Son sang se glaça dans ses veines. Ou voulait-il en venir ? Certes, cette différence d'âge était une sorte d'entrave entre eux. Après chaque fois qu'ils faisaient l'amour, cela le mettait dans tous ses états. Il culpabilisait, se morfondait sur cet amour qu'il disait inconvenant. Alors elle le rassurait, et puis ils oubliaient, évitant ce sujet comme la peste. Alors pourquoi parlait-il de cela maintenant ? « Je sais, Zek. ». Elle sursauta légèrement quand il se redressa brusquement, se plaçant face à elle, plongeant ses yeux dans les siens, plaçant ses grandes mains à la peau cuivrée autour des siennes, si petites et si fragiles. Comme elle. La peur gronda dans son ventre. Et il lâcha tout, d'un coup, comme ça. Il était empressé, ému. Il semblait avoir contenu ça si longtemps. « On ne peut plus continuer ainsi, Alaska. Je ne peux... je ne veux plus. Je te vole ta jeunesse, et c'est mal. Tu dois connaître d'autres hommes, d'autres gens. Ce que je te fais, ce n'est pas bien. » « Quoi ? Mais qu'est-ce que tu dis ? N'importe quoi, tais-toi ! Tu n'as pas à dire des trucs pareils. Je ne veux que toi, tu es ma vie, tu ne me la vole pas ! » Ses mots se bousculaient dans sa bouche tandis qu'elle tentait de le retenir. Mais il se levait déjà, enfilant un jean, une chemise et des chaussures, poussant du pieds ses valises près de la porte. Remarquant qu'elles étaient déjà faites, son cœur s'arrêta. « Depuis quand as-tu prévu... » « Hier. Cette nuit. » Comme toujours. Une impulsion, une idée de dernière minute, aussi absurde que toutes les autres. Et il la suivait. Oui, comme toujours. La colère enfla dans son sein. « Je te déteste de me faire ça ! C'est toi l'enfant, ici ! Grandis un peu, nom de Dieu ! Aie le cran de me dire que tu ne veux plus de moi au lieu de me sortir des excuses bidons comme ça ! » Et il l'embrassa pour la faire taire, la main dans sa nuque, l'autre sur son gros sac de voyage plein à craquer. « Je t'aime Alaska. Et je m'en vais pour ton bien. Garde l'appartement, si tu le souhaites. Et je t'en prie, ne me suis pas, n'essaye pas de me retrouver. » Il n'avait aucun regret dans la voix, mais aucune joie ni entrain non plus. Il était simplement pressé de partir. « Ne me quittes pas, je t'en supplie. » La porte claqua, et le bruit résonna dans le trois pièces. Le destin s’enclenchait, intraitable.

«Summoning of the muse »

Un an était passé. Un an qu'elle était venue à Phoenix le voir, elle qui ne bougeait jamais, qui n'aimait ni l'inconnu ni les grandes villes. Ce qu'elle aimait, elle, c'était le petit, le rassurant, le confortable. C'était les bras de Zek. Il la regardait. Mais Dieu que son regard avait changé. Rien n'était plus pareil. Il se tourna vers elle. Cette femme avait toujours fait partie de sa vie, même quand il était parti, même quand il l'avait presque oubliée, elle avait toujours été là, au fond de son cœur. Elle se tenait à ses côtés, adossée à son vieux tacot bleu tout cabossé, les jambes dénudées sous un short en jean, ses bras fins croisés sur sa poitrine. La nuit était glaciale, et dans le clair de lune, il distinguait sa chair de poule et ses dents crispées pour les empêcher de claquer. Il l'avait trouvée belle. A présent, elle n'était plus qu'un vieux visage longtemps resté gravé dans son esprit et qui, à ce jour lui était presque inconnu. Qui était-elle, dans le fond ? Pourquoi s’accrochait-il tant à cette fille ? Echo n'était plus qu'un fantôme. Alaska avait tout balayé, tout. Son amour pour elle, sa tendresse à son égard. Même l'opinion qu'il avait d'elle. Il l'avait chérie de tout son cœur. Elle lui avait clairement signifié son amour, il y avait des années de ça, quand il avait dix-huit ans et qu'elle en avait seize. Il l'avait repoussée, car alors, elle n'était qu'une amie pour lui. Son Echo à lui, que personne n'avait eu le droit de toucher. Jamais. Elle lui appartenait. Mais maintenant ? Maintenant, elle n'était qu'une ombre, une ombre dissimulée par un soleil. Alaska, encore et toujours. « Zek, ne me regarde pas comme ça. Tu me fais peur. » Il s'efforça de détourner le regard. Il se souvenait avoir été tellement plus heureux, tellement plus optimiste. Il avait été plein d'espoir, tellement confiant en son existence. Et maintenant, à quoi se rapportait-elle ? Quel était le but de sa présence sur Terre ? « Je voulais te parler. » « C'est pour ça que tu m'as filé le train depuis Lewis ? » « Bon sang Zek ! J'aurai pensé que tu serais au moins venu me voir. Ne serait-ce qu'une petite heure. Au lieu de quoi ? Tu reviens, sans prévenir personne, et tu repars aussitôt. J'avoue que je ne comprends pas ! » Il serra les dents, les poings, ferma les yeux. Avant de se tourner vers Echo, la voix chargée de reproches. « Ça n'a jamais été mon but, que tu comprennes ! Tu vois, Echo, ton problème, c'est que tu penses encore qu'il existe quelque chose entre nous. Tu t'es fourré dans la tête qu'on partageait un destin commun, un destin magnifique fait d'amour et d'eau fraiche. La vérité ? C'est que ce n'est que du vent. Tu ne fais que me pourrir la vie. Tu rends tout compliqué. » Sa tirade avait eu pour effet de la faire taire, et de lui écarquiller les yeux. Tant de colère, de rancœur dans ce regard qui lui avait si souvent souri. Ou était parti Ezekiel ? « Maintenant, je te repose la question. Pourquoi tu m'as suivi ? » Elle détourna le regard, le portant sur les landes rouges, sur la terre texane, sa terre natale. Visiblement, elle était embarrassée, elle ne savait pas quoi répondre à cette agression verbale. Ezekiel la fixait toujours, le souffle court, le cœur battant. Au fond de lui, quelque chose souffrait de la détester autant. Elle représentait simplement son passé, un passé révolu ou tout avait été tellement simple. Il ne voulait plus d'elle. Elle se devait d'être un vestige du passé et rien d'autre. « Je ne t'ai pas suivi parce que je pensais que j'existais encore dans tes pensées. Ne crois pas que je t'aime toujours, j'ai abandonné l'idée depuis longtemps. » Elle reprit son souffle, essuya une larme. Fallait-il qu'elle pleure à chacune de leurs entrevues ? Franchement, ce n'était pas utile. Il soupira, lutta contre l'envie de la gifler et celle de l'entourer affectueusement de ses bras. « Je t'ai suivi parce qu'il fallait que je te dise quelque chose. » « Quoi ? » cracha-t-il. « Je suis malade. On a diagnostiqué un emphysème il y a quelques mois. Peu de temps après que je sois venue te voir à Phoenix, en fait. » Un emphysème. Il en reste sans voix. Cette maladie des poumons était une vraie saloperie, il le savait. Une maladie qui avait peu de chance de guérir. Pourtant, Echo ne fumait pas. « Mais tu ne fumes même pas. Ne me dis pas de conneries ! » Il avait envie de la frapper, de la mordre. Il était plein d'une violence contenue envers elle. Tant de choses se débattaient en lui quand il la regardait. Echo était belle. Toujours. La gorge serrée, il attendit qu'elle continue. « Si, je me suis mise à fumer peu après ton départ. Oh ne me regarde pas comme ça. Je sais très bien ce que tu penses. Tout est que je crois que je fume un peu trop. Voilà, je suis malade. Je voulais te le dire, au cas où ça te ferait quelque chose, au cas où tu te sentes concerné. Je vois que ce n'est pas le cas, ma présence ici n'a donc aucun but. Je voulais juste que tu saches à quel point ça comptait pour moi que tu le saches. Que tu comprennes à quel point tu étais important. Même quand tu n'étais pas là je pensais toujours à nous, à nos vies communes. Je ne parle pas d'amour. Je parle juste de nous. Tu comprends ? » Elle pleurait abondement, luttait contre les sanglots pour parler. Ezekiel se sentait tellement mal. Mais il comprenait. Il n'était pas réellement question d'amour, avec eux. Il n'avait jamais été question de ça, en fait. Ils étaient juste... Echo et Zek. Et dans le fond, peut-être que rien n'avait changé. La gorge serrée, il la prit dans ses bras. Elle était si maigre, si fragile. « Echo, je ne rentre pas à la maison. J'y arrives pas. Je vais partir. » « Mais tu es déjà parti... » « Je sais. Mais j'ai besoin de ça, du grand air, rouler, c'est comme une drogue. Et je suis plus inspiré sur les routes. » Elle renifla, leva ses grands yeux clairs vers lui, pleins de haine. « Zek. Cesse de fuir. J'en ai plus qu'assez de tes grands rêves, redescend sur terre. C'est que des conneries. J'en ai marre que tu me laisses de côté. Marre que tu me traite aussi bien que si j'étais ta chienne de service. Je t'en conjure, cesse de fuir. Si tu continues, je me laisse mourir. Je mourrai pour toi s'il le faut. Je le fais déjà tous les jours de toute façon. » cracha-t-elle. Elle se dégagea brusquement de ses bras, remonta à bord de sa petite voiture et retourna en direction de Lewis, le laissant ainsi, démuni sur le bord de route, gelé jusqu'aux os, pétrifié.

Citation :: ▬ Pseudo / Prénom Raphaelle. ▬ Âge 17 ans. ▬ Commentaires très joli forum ! Pour une fois je n'ai pas hésité à m'inscrire aha . ▬ Dédicace au Toblerone, l'amour de ma vie.

bienvenue sur le forum et bonne continuation pour ta fiche
le nom jon kortajarena ne m'est pas inconnu, il était dans a single man

Welcome on the road !
Bon courage pour ta fiche, je trouve la photo de ton avatar jolie bien que je ne connaisse pas l'acteur...

c'est grâce à la musique du film que je l'ai regardé, et puis je ne regrette pas ! ce film est vraiment magnifique et les acteurs sont tellement bien choisis
awww, woodkid c'est un dieu, je l'aime

jerry elle est convertie à autre chose zek, crois-moi
enfin il a nom vachement bizarre pour un espagnol, tout de même, y a de l'originalité dans l'air

ah la la, je sens qu'on va bien s'entendre toi et moi
-non, je ne me base pas que sur un film et woodkid èé-

Ah d'accord ! De toute façon j'ai pas une culture très développée concernant les mannequins, tu peux demander à Dédé... *sbaf*

jerry elle voue un culte à misha collins.
je trouve que jon n'est pas commun, mais par contre j'adore le gif où il sourit, c'est trop meugnooon.

faudra se trouver un lien de la fougère alors, zek
aw, la personne sur mon avatar tu risques de ne pas la croiser souvent : c'est atesh salih.
c'est un mannequin turc aux origines allemandes, je le trouve à tomber mais bon, voilà, y a pas vraiment de photos/vidéos sur lui hélas. je suis tombée amoureuse de lui quand j'ai vu la pub carte noire de 2011. gros plan sur atesh d'amour au cinéma quoi
-non, je ne voue pas un culte à atesh salih, pas du tout-

enfin bref, c'est sûr que jerry n'a pas une immense culture concernant les mannequins, c'est moi qui lui fais constamment découvrir les beaux gosses

bon, et je m'arrêterai avec ce long roman parce que c'est pas bien de flooder et je veux pas que scott se ramène en ayant un vrai prétexte pour me toucher les fesses -je sors.

bonne continuation pour ta fiche, on se parle par mp si t'as envie

Gnééééééééééééééééé Mishaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Mais y a pas que lui dans mon coeur (y a genre 350 pensionnaires dans mon harem, vois-tu...)

MAIS SINON JERRY EST UN SURNOM RESERVE A DEDE, COPYRIGHT èé *sbaf*
(Faut arrêter de flooder les fiches des gens, c'est pas bien...)

JONY ! Wah moi qui avait l'habitude le prendre une époque, content de voir qu'on le vois plus souvent sur les forums, il est très classe ! Réserve moi un lien surtout !

Très bonne continuation pour ta fiche surtout !

NON PAS TOM. Si tu insistes tu peux m'appeler Bob.
Bah écoute, fais une fiche longue si tu veux, mon grand, en tout cas j'ai hâte de voir ce que ça va donner !

Ps : Ta nouvelle signa

Bienvenue parmi-nouuuus

Maiiis, Tom & Jerry, ça le fait ! Et Bob moi je trouve que ça fait pervers. zek ♫ let it shine 13909970

T'inquiète poulet, je vais trouver !

Merci Lou ! zek ♫ let it shine 1468157981

Mais je suis pas un personnage de cartoon, moi èé
& BOB C'EST TRES BIEN, C'ETAIT MON SURNOM PENDANT MES TROIS ANS DE LYCEE ALORS HUN.
(& je suis peut-être une perverse mais ça compte pas. )
Cherche donc, mon canari des forêts néo-zélandaises...