→ Marié et père de deux enfants en bas âge, Scott a quitté sa vie passée plus par besoin vital que par égoïsme renversant ; et - même s'il sait que n'importe laquelle des personnes à qui il pourrait raconter son histoire (ce qu'il ne fait jamais) aurait raison de prendre partie pour la famille qu'il a abandonné en le traitant de salaud et de nombriliste - il n'en reste pas moins persuadé que 10 ans de plus à vivre dans la peau d'un citadin modèle auraient fini par le pousser au suicide. Cette certitude d'être un meilleur père et un meilleur époux loin, mais en vie, plutôt qu'enterré à deux pas de la demeure familiale l'aide à ne pas mourir de honte chaque fois qu'il croise une mère célibataire ou un gamin dans la rue ...

→ Cavalier confirmé, Scott possède plusieurs chevaux qu'il entraine et bichonne dans les écuries de son ranch. Il a même pris l'habitude de se déplacer plus souvent à cheval qu'en voiture et ne voit aucun problème à aller faire les courses de cette façon plutôt qu'en y allant en Jeep. Par ailleurs, pour réaliser un rêve de gosse, il s'est aussi mis au rodéo, mais n'égale en rien les cowboys pure souche de la région.

→ Doué de ses mains (qui l'eut cru pour un ex-treader ?), Shelton est capable de réparer tout et n'importe quoi et ça, les femmes du village l'on bien compris car c'est toujours à lui qu'on s'adresse pour réparer une fuite par ci ou une panne par là. Généreux de nature, il refuse rarement d'apporter son aide à quelqu'un.

→ Très mystérieux sur son passé qu'il préfère garder secret, Scott est considéré par ceux qu'il appelle " les trop curieux " du coin comme un type pas bavard, renfermé et / ou snob ; ce qui est très mal résumé puisqu'en dépit du fait qu'il n'aime pas parler de lui, le jeune homme est aussi drôle et sociable que n'importe quel autre être humain - voire même un peu plus que la moyenne car il garde la fibre communicative que son job de treader à grandement développé lorsqu'il vivait à NY.

→ Adorateur du silence qui règne dans les grands espaces, Scott est capable de rester des heures sans parler, à seulement contempler le paysage.

→ Resté très puéril pour son âge, il lui arrive d'en foutre un sacré coup à son image d'homme mature, mystérieux et solitaire lorsqu'il se laisse aller à des jeux qui ne sont plus de son âge comme les batailles de farine, les roulades dans l'herbe fraichement coupée ou les concours de celui ou celle qui descendra son milkshake le plus vite possible ...

→ De bon conseils, Scott écoute plus qu'il ne parle et grand bien arrive généralement à ceux ou celles qui mettent en application les astuces qu'il offre en réponse lorsqu'on lui demande son avis.

→ Bordélique, Scott souffre du manque de femme dans sa vie. Non pas qu'il les considère comme des boniches uniquement bonne à faire le ménage, mais plutôt qu'il a toujours vécu dans un schéma du père qui gagne le salaire tandis que la mère s'occupe de la maison et des enfants. De ce fait, à NYC, il n'avait qu'à se tuer à la tâche pour rentrer se reposer, le soir, dans un demeure aussi propre que bien rangé. Aujourd'hui, son ranch est un bordel sans nom dans lequel un chien n'y retrouverait pas ses jeunes ... Ranger, c'est pas son truc.

→ Pas chochotte pour un sou, Shelton se plaint rarement, tout comme sa capacité de résistance à la douleur est plus qu'honorable.

→ Son aliment préféré est et restera le beurre de cacahuète (qu'il a probablement avalé par tonnes entières depuis qu'il est enfant).

Le strees, le rendement, la société de consommation et la doctrine du " toujours plus loin, toujours plus haut ", Scott ne connaissait que ça avant d'arriver à Santa Rosa. Et s'il a choisi de refaire sa vie dans une ville aussi calme - pour ne pas dire moribonde - que Santa, c'est avant tout pour tirer un trait clair net et précis sur l'enfer qu'il estime avoir vécu à New York City ; mégalopole au sein de laquelle il a vu le jour, a grandi, s'est marié et a procréé comme c'est coutume de le faire dès lors qu'on aspire à devenir un citoyen modèle, un bon élément, quelqu'un qui fait avancer aussi bien l'économie de son pays qu'il ne participe à la sauvegarde de l'espèce.

Ce quelqu'un, il l'a été pendant des années. Gros chien, belle femme, belle voiture, beaux enfants, job scandaleusement bien placé / payé dans le quartier des affaires, amis du dimanche qu'il retrouvait au terrain de golf, abonnement au spa privé de sa boîte, repas de famille une fois par semaine et rendez-vous avec le Boss une fois par mois pour s'entendre dire que la bourse se casse la gueule et que s'il ne vend pas plus d'actions, c'est à lui qu'on cassera la gueule ... Bref, Scott à craqué, purement et simplement. Du jour au lendemain, après des années d'esclavage et de vie modèle qui faisait la fierté de ses parents et l'admiration - voire même la jalousie - de ses voisins, Shelton s'est rendu compte qu'il n'avait jamais voulu devenir l'homme que son mode de vie avait façonné et stéréotypé au fil des jours. Un orgasme par semaine, 15 restau par mois, 30 jours de congés par an pour à peine, en tout et pour tout, quelques heures d'adrénaline accumulées sur toute une vie à force d'excès de vitesse, de visionnage de porno sur le net (en cachette, sur le compte utilisateur des enfants), de feux rouge grillés ou de mensonges proférés à droite ou à gauche pour justifier un retard ou un oubli.

C'est probablement le fait de célébrer son trentième anniversaire dans la routine et la banalité la plus totale qui lui a ouvert les yeux sur la façon dont il était en train de s'engluer dans un monde pour lequel il n'était pas fait, lui, le petit garçon de 5 ans qui avait toujours rêvé des grands espaces verts et des Cowboys texans aussi libres qu'aventuriers. Alors, même si le fait de fuir et d'abandonner derrière lui une famille aussi aimante que dépendante de son salaire pour vivre n'entrait pas en accord parfait avec ses valeurs morales, il a décidé de se donner une chance de changer et de devenir un homme meilleur, un homme plus fidèle à sa personnalité et à ce qu'il rêvait d'être avant de devenir un métrosexuel hypocrite et tyrannisé par la mode, les spéculations boursières, les obligations parentales et toutes ces choses qui dénaturent un être plutôt que de lui permettre de s'épanouir complétement.

Cowboy autoproclamé et installé dans un ranch perdu en périphérie de Santa Rosa, il a quitté la ville et ses tourments pour s’exiler à l'autre bout du pays dans l'anonymat le plus total.