→ une rose des vents sur le poignets gauche, je me la suis fait tatouer à mes quatorze ans, derrière le dos de mes parents, ils ont mis deux ans avant de s'en rendre compte. Pour moi elle signifie que, où que j'aille, peu importe le lieu, je n'y suis jamais par hasard, et que je pourrais toujours m'y retrouver.
→ Un vieux van Volswagen, vert et blanc, prit dans le garage de mes grand-parents, volé en quelques sorte à son triste sort qui était la casse. Mes parents voulaient s'en débarrasser, moi il me rappelait beaucoup trop mon enfance et le futur bohème que je m'étais créé... Après de longues semaines de débats, j'ai finis par avoir gain de cause et avoir le droit de le garder; je l'ai rénové et il a reprit sa vie.
→ J'ai été élevée par mes grands-parents, d'abord en Grèce, puis dans l'Iowa, une petite réserve sympa, à quelques kilomètres d'une grande ville. Mes parents étaient très prit par leurs métier et venaient le plus souvent, puis on a déménagé à Miami quand je suis entré au collège. J'ai continué d'aller rendre visite à mes grands parents à chaque vacances.
→ Un an de retard, c'est ce que j'ai dans mes études. En cinquième je suis partit faire un road trip avec mes parents, on a traverser plusieurs états, sans se poser de questions, sans rien prévoir hormis un peu notre point d'arriver. Ils savaient à quel point j'en rêvais, et eux aussi. Si ils travaillent tant c'est pour ensuite pouvoir voyager. Et là on voulait retrouver la nature, et oublier tout le reste. On a passé onze mois et demi à dormir dans le van de mes grands-parents, à vivre au jour le jour et découvrir tout, mon père chassait, ma mère cuisinait, et moi j'apprenais des deux. On cherchait pas à réussir quoi que ce soit, on vivait voila tout.
→ Le van est plein à craquer d'affaires, de fringues, j'ai amener tout mes dressing avec moi, inutile je sais, totalement superficiel pire qu'une fille j'en ai conscience, je m'amuse à dire que je peux pas vivre sans, mais en fait c'est que je me suis dit, que j'épurerais avec le temps. A l'intérieur du van de papy il n'y a qu’entassement d'objets, précieux à mes yeux, à peine de quoi dormir sur le lit qu'il reste, celui de mes parents, le petit sur lequel je dormais étant petit, il est engloutit par mes fringues et affaires en tout genre. Seul le frigo est libre, le four ne sert à rien j'ai mis mes chaussures dedans vu qu'il fonctionne plus, tables et placard sont entièrement remplis à craquer, je vis pas dans mon van, enfin pas tellement...
→ Je ne me suis jamais prit la tête avec les filles. Si on me cataloguait souvent pour le vieux lover qui accumule, j'ai longtemps été le looser qui fuyait les filles. Finalement j'ai finis par arrêter de flipper sur ma maladresse avec elles, et j'ai cessé de me prendre la tête. Ça passe ou ça casse, on m'a souvent reprocher mon manque d'attention et mon côté renfermé. La vérité c'est que je suis trop sentimental, pire qu'une fille, alors évidement j'ai pas envie que les filles me définissent par " Han mais arrêtes il est trop chou... il est trop sentimental ce mec c'est a-do-ra-ble !" non merci je suis pas un ours en peluche. Je préfère donc me renfermer.
→ claustrophobe. Et oui le grand malheur de la peur du tout petit, de l’exiguë. Je ne supporte pas être dans des pièces trop petites, des endroits étroit où je me sens oppressé. Pour vous dire, si je dors dans un lit avec quelqu'un, j'arrive pas à dormir si il y a un mur d'un côté et une autre personne de l'autre côté. Je ne dors jamais du côté du mur sinon j'étouffe et oui !
→ Une classe de sauté. Et oui si j'ai un an de retard du à mon road trip, j'ai cependant sauté une classe au collège, et donc je me retrouve pile à la bonne classe où je devrais être à mon âge. C'est-à-dire, que j'ai eus mon diplôme de fin d'étude l'année passé, et que là je suis au début de mon université.
→ Je fume oui, mais pas comme à pompier, juste quand je suis sur les nerfs ou alors dans les soirées, à certaines occasions quoi. Mais ce n'est surement pas une addiction. Et sur le même sujet je ne prend pas de drogue, et je ne tiens quasiment pas l'alcool... navré.
→ Insomniaque. Enfin disons que j'ai de plus en plus de mal à dormir. Surtout depuis mon départ. J'ai jamais eut beaucoup besoin de sommeil de tout manière. Mais là... je passe maintenant mes nuits surtout à regretter la dispute que j'ai eus avec Ad' juste la veille de mon départ. Parce qu'il me manque vraiment, et que malgré qu'on se soit excusé par texto, par coup de fil... rien à faire j'arrive pas à déculpabiliser.

Je suis là, assis sur le tapis, à même le sol, je suis là à fixer ma feuille qui n'avance pas. Les doigts noirs, roses, bleu et marrons de craies sèches, mes yeux rougis pour avoir trop fixé ce dessin qui a prit forme durant de longues heures. Je suis là à fixer cette pagaille, à ne plus savoir que faire. Ce truc je dois le finir depuis quatre mois, y'a quatre moi qu'on devait le rendre au prof. Quatre longs mois. Il s'en est passé des trucs depuis. Quatre mois interminable et pourtant si rapide. L'année est finie. Les cours achevés, on est même pas à la vraie fin de l'année, mais pour nous c'est différent. Mon année est achevée. Quatre mois que je devais rendre ce foutu dessin, il aurait du être dans mon book. Mais c'est finit. Quatre mois sans que je m'y sois intéressé. C'est terminé, je suis en année supérieur, j'ai gagné. Et pourtant je suis là, à continuer ce dessin, à le reprendre. Ça n'a plus d'importance pourtant. Pas pour mon année. Pourtant mon doigt refait un aller retour sur cette route tracé à la craie. Cette route que je connais tant, non pas sur ce dessin qu'à l'époque j'ai bâclé. Non cette route qui est dans mes pensées, cette route que j'ai transposée.
Je me souviens de ce dessin. Devoir de vacances, projet à finir pour la rentrée. Miami adoré quitté pour Noël. Retour aux sources, retour à mon pays né, retour à la vraie nature, aux grands-parents à mes amis abandonnés. Je me souviens que ce jour là il neigeait, et que j'étais dans la grange avec Ad'. On bossait. Et je me suis mit à parlé de ce fameux été, de l'été dont j'ai toujours rêvé, l'été que je voulais l'y amener. Qu'on le partage ensemble, que mon souvenir devienne un autre à tout les deux. Cette route... Le début d'une promesse... un retour, un jour, un envie pour toujours.
Je travaillerais pas cette été, j'irais pas en stage de surf, ni même tchatter avec Dylan et Barnabé. J'glanderais pas sur la console durant ces mois qui vont passés. Mon souvenir commence là, pas besoin de grand chose, juste d'une promesse jamais oublié. Je pars sur la route !


Tu t'en souviens ? Je repose les dés avec lequel je jouais tous juste, pour me tourner vers Emma. De quoi ? Elle me tend un cadre avec un " de ça", comme si j'étais stupide. Et je pose les yeux sur la photo, une énorme cabane trône au centre, Emma parlant de cela. Évidement que je m'en souviens ! Cependant mon regard est déjà posé sur les deux personnes présentes sur cette fameuse photo. Bras dessus, bras dessous Ad' et moi, un sourire aux lèvres, fixant la personne qui prend la photo. C'était il y a quoi ? deux ans ? Peut-être un peu plus, peut-être quelques mois avant mon déménagement... Tiens ! Je lance le cadre dans sa direction sans me le prévenir, et Ad' tend le bras comme si c'était naturel pour intercepter l'objet. Il fixe la photo un moment, et je sais très bien ce qu'il fixe lui aussi. Je croise son regard qu'il relève enfin sur moi, premier regard depuis son arriver au garage. Il ne m'adresse pourtant pas un mot, depuis son arrivé il reste dans son coin, à farfouiller sans vraiment y mettre une réelle intention. Je me remet à mon "tri", leur tournant de nouveau le dos, Emma continuant ses trouvailles de notre passer. Les minutes défilent et le soleil commence à amorcer sa descente pour une coucher de soleil. Emma finit par s'étirer s'exclamant qu'elle y va. Je te suis... Premier mots de l'après-midi après son "bonjour" beaucoup plus tôt. Je répond par une voix lointaine, trop enfoncé dans le garage et mes souvenirs pour vraiment les regarder partir, je leur lance un " à plus tard" ... Parce qu'évidement que je les reverrais avant mon départ. J'ouvre un nouveau carton, retrouvant un pistolet à eau, une épée de métal délavée et d'autres objets assez vieux. Pourtant si je me souviens bien je les utilisais encore il y a deux ans, avec toute ma belle maturité que j'avais... T'avais faillit m'ouvrir le ventre avec celle-ci ... La voix d'Ad' me fait légèrement sursauter tandis que d'un regard vers lui, je le vois désigner l'épée avec son menton. Je l'attrape et la fait tourner entre mes mains et l'observant avec mélancolie. Je sourie légèrement, oui il avait le ventre tellement bleu à la suite de mon coup, qu'il avait prétendu ne plus pouvoir porter son sac de cours, son plateau repas et tellement d'autre trucs.. J'avais du tout faire à sa place et j'avais toujours pensée qu'il en avait rajouté exprès. Je sourie à ces pensées. Ouai... je m'en souviens... Le silence retombe dans le garage, alors que je finis par retourner à ma fouille, ne supportant pas l'inertie alors que mon meilleur ami s'enterre dans son silence. Meilleur ami ? Je peine à le penser depuis un certain temps, une distance s'étant installée entre nous. Depuis quand ? Mon déménagement ? surement pas, ça fait deux ans et on a passé ces deux dernières années à se voir à chaque vacances et à se dire ravit que l'on soit plus ensemble car on pouvait plus draguer. Ce qui est faux, enfin pas pour Ad' évidement. Pourquoi t'as décidé de partir ? Sa question me fait froncer les sourcils tandis que je me tourne vers lui, il s'est assis sur une boite et tripote le même cadre que tout à l'heure, sans même me regarder. J'avale ma salive, cette conversation ne nous ressemblant pas. D'habitude on joue aux c**s, on chahute, on joue à la console, on s'éclate ou on s'engueule comme un vieux couples pour rien de bien méchant... Alors que là ses silences, sa voix... distance et étrangeté. J'ai envie depuis longtemps... et puis j'ai bossé dur cette année ... ou presque... j'ai pas envie de vacances ordinaires... J'explique en reposant les jouets dans le cartons et en ouvrant un autre en m'agenouillant pour découvrir son contenu. des vacances ordinaires... oui ... la route ça va t'amener bien des souvenirs... Sa voix est plate sans aucune émotions dirait-on. Et peu à peu je commence à comprendre sa distance, son froid, ses paroles à peine adressées... Au dernière vacances c'étaient pas comme ça... c'était distant mais... à l'approche de l'été il avait semblé dans ses mails redevenir aussi enjoué de me revoir. Et depuis mon annonce de départ, ton froid, discussions sans fond... pire que la fin de mes vacances d'avril. Je me souviens de la promesse depuis des années que je lui avais faite... j'avais promis qu'un jour on irait refaire de road trip tout les deux... et là... C'est à cause des vacances d'Avril ? Je m'arrête sur une toupie bizarre que je ne me rappelle pas avoir eut plus jeune dans mon enfance. On en avait pas reparlé, on avait ce je ne sais quoi d’imprononcé, cet accord inavoué. Depuis mes dernières vacances rien à été redit, ni ressassé, si les premiers tant tout à été bousculer, on a tout raccordé. Pourtant il le remet sur le tapis, et avec ça les images qui me reviennent. Alors que je ne voudrais pas. Notre cabane abandonné, nos bières, nos délires, notre course poursuite contre des mecs qu'on avait provoqué... notre ascension dans l'arbre pour se cacher... Ad', l'obscurité et ses lèvres. Non rien à voir... c'est juste que... j'avais envie d'être un peu seul... découvrir d'autres trucs... rencontrer des gens... tu sais avec l'année de terminé... j'ai envie de m'ouvrir à... D'autres trucs dont je ne fais pas partit ?! C'est bon j'ai comprit... te casses pas le c*l ! Il lance ça avec son air buté, et j'ouvre la bouche, mais il a fait demi tour, et son dos qui s'éloigne m'énerve plus qu'autre chose. Non ça n'a rien à voir avec ce qui s'est passé en Avril... ça a avoir avec tout depuis ...